Les avocats du caporal Seyba Lamine Sangaré ont organisé le samedi 23 août une conférence de presse pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale sur l’arrestation et les conditions de détention de leur client. Elle s’est déroulée dans la salle Wa Kamissoko du CICB.
Le père de Seyba Lamine Sangaré, Bakaye, militaire à la retraite, à bord des larmes, a expliqué l’arrestation et les conditions de détention de son fils. S’il y a une satisfaction chez lui aujourd’hui, c’est que son fils est en vie. Il est présentement détenu au camp 1 de Bamako, où il le rend fréquemment visite. Il a même exhibé un document qui lui permet durant un mois de le voir.
Dans son intervention, Bakaye Sangaré soutient que son fils a subi toutes sortes de tortures pour lui extorquer des aveux compromettant le général Amadou Haya Sanogo dans l’assassinat du colonel Youssouf Traoré. Ces exactions, selon lui, ont été exercées sur son fils chez le juge Yaya Karambé, où on lui a administré des produits pour qu’il lâche le morceau, à la Sécurité d’Etat (SE). Dans ce service, dira l’ancien militaire, le caporal Seyba Lamine Sangaré a pris des coups de crosse à la hanche.
Autre satisfaction chez l’ancien militaire, le courage et la détermination de son fils à ne pas céder sous la torture. Il rapporte que son fils a refusé de faire une déclaration tant qu’on ne lui dit pour quoi il a été arrêté.
Pour Me Mariam Diawara, le dossier de son client est politisé. Elle dit que, malheureusement, il a été confié à un élément incontrôlé de la justice. Sans ambages, elle déclare que le juge Yaya Karambé est au service du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR). Elle ajoute que le FDR, qui a fait de son crédo la liquidation des membres de l’exCNRDRE, est derrière cette affaire.
Son confrère, Me Issa K. Coulibaly, soutient aussi, pour sa part, que des hommes politiques qui luttent contre Amadou Haya Sanogo sont derrière cette affaire.
Répondant à la question du voyage du juge Yaya Karambé aux Etats-Unis, Me Mariam dira que c’est de la publicité pour lui. Contrairement à ce qui se dit, l’avocate déclare qu’il n’est pas invité par le gouvernement mais par une personne.
Y.S