Finie la période d’euphorie de la visite d’Etat dans la cité des Balanzan. Les défis à relever par le gouvernement sont nombreux, allant de la stabilité sociopolitique à la relance économique, de la 4ème région en particulier et de tout le pays en général. Puisque les doléances des populations au niveau des régions déjà visitées sont identiques.
Les visites du Chef de l’Etat dans les régions du Mali s’illustrent par des performances notables. Car elle permet de communier avec les populations à la base, afin de s’imprégner des réalités du pays profond. Alors que le pays sortait de guerre, les gouvernements IBK ont œuvré à la stabilisation des indicateurs macroéconomiques et, mieux, à obtenir la croissance économique. Cet état de fait a été possible, en partie, grâce aux travaux d’envergure de construction d’infrastructures économiques, à savoir, les ponts, routes, centres de santé…Il s’agit, pour l’an III qui arrive du président IBK, de poursuivre sur cette lancée, en vue de doter le pays en infrastructures modernes de pointe, point de départ du développement économique et durable d’un pays. Il est de notoriété au Mali que ce pays a un besoin réel en routes, autoroutes, ponts, infrastructures sanitaires et socio-éducatives…tant en milieu urbain que rural. La route précédant le développement, la dotation des régions et des grandes agglomérations en bitume permettra à l’économie malienne de mieux se porter, par le biais de la fluidité du transport et l’écoulement des produits agricoles…Du reste, le soutien à l’investissement national et l’appui des entrepreneurs locaux devrait conduire à booster l’économie, en effaçant surtout la dette intérieure et en améliorant l’environnement des affaires. Un point d’honneur nécessite d’être mis sur l’amélioration du niveau sécuritaire, ce qui passe par l’achèvement du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion. L’ambition économique peut être freinée par l’instabilité politique. C’est la raison qui devait guider le président IBK à œuvrer au renforcement de la cohésion sociale et de l’unité nationale. Un pays qui aspire à l’émergence ne peut s’offrir le luxe de demeurer dans la crise permanente. Dans cette perspective, un pas vers l’opposition politique ne sera pas de trop. L’équipement en moyens matériels et roulants pour nos forces de défense et de sécurité, afin de faire face à la menace terroriste…La justice, dans ce processus de réconciliation nationale, devra donner le gage d’impartialité et de défense des intérêts moraux de toute la communauté nationale, sans exclusive. L’Etat de Droit est un préalable à la stabilité sociopolitique.
Les grandes attentes du corps social
Le citoyen lambda attend impatiemment les fruits de la croissance annoncée par les gouvernants. Il veut sentir la bonne santé et cette ‘’embellie’’ économique du pays au niveau de son portefeuille personnel. Cela passe aussi par la réduction du coût de la vie, qui devient de plus en plus insupportable pour les couches moyennes constituant la majorité des populations. Au plan sanitaire, l’accès des populations aux soins de santé primaires est loin d’être une réalité, notamment dans le pays profond. L’Education pour tous demeure par ailleurs un vaste chantier, tant le monde universitaire, en particulier, a l’impression qu’il est laissé-pour-compte dans la marche quotidienne du pays : déficit d’infrastructures d’accueil, manque d’équipements, de prise en charge sociale des étudiants, primes impayées des enseignants…Toutes choses qui contribuent à la baisse de la qualité de l’enseignement…La jeunesse, frange plus importante de la société , a besoin, à l’issue de sa formation, d’une politique cohérente et efficace d’insertion socioprofessionnelle… La politique de l’emploi du gouvernement devra être plus accentuée et plus flexible à l’endroit de la jeunesse qui n’aspire qu’à un mieux-être…
Comme on peut le constater, Ibrahim Boubacar Kéita a du pain sur la planche s’il tient à atteindre l’objectif d’émergence à l’horizon 2020 qu’il s’est fixé.
Paul N’GUESSAN