Colère de la mairie du district
La mairie du district de Bamako ne semble pas du tout contente de la passation du marché à OZONE. “Avant OZONE, c’est la mairie du district de Bamako qui avait en charge l’assainissement de la capitale; si elle a échoué dans sa mission, ce n’est pas faute de volonté mais plutôt de moyens. Son budget ne lui permettait pas de financer l’assainissement et l’Etat ne lui allouait rien à cet égard: il a, par exemple, refusé de payer la subvention de 3 milliards de FCFA demandée par la mairie pour désintéresser les petits GIE qui nettoient la capitale. Par conséquent, au lieu de recruter une entreprise étrangère, l’Etat aurait dû donner à la mairie les moyens nécessaires. En sous-traitant l’assainissement de la ville, il prive la mairie de moyens et lui ôte une de ses attributions légales, toutes choses qui vident la décentralisation de son contenu. Il faut rappeler que par an, l’Etat sénégalais accorde 6,5 milliards de FCFA à la mairie de Dakar à titre de subvention destinée à l’assainissement; l’Etat ivoirien subventionne aux mêmes la mairie d’Abidjan à hauteur de 5,5 milliards de FCFA par an”, commente un proche du maire du district. Un autre proche du maire se demande si des gens haut placés n’ont pas un intérêt personnel à traiter avec OZONE plutôt qu’avec des entreprises nationales. Des travailleurs de la mairie de Bamako insinuent qu’en réalité, le nouveau pouvoir RPM veut régler ses comptes avec Adama Sangaré, maire du district et cacique de l’ADEMA, que le gouvernement a déjà tenté de couler politiquement en lui infligeant une suspension administrative de trois mois. Des sources font remarquer que c’est après avoir suspendu Sangaré que le ministère de tutelle a soumis à l’approbation du conseil communal de Bamako le contrat d’OZONE.
Les GIE en péril
Les GIE et autres petits groupements qui, naguère, recevaient de la mairie des contrats d’entretien des voies publiques et des caniveaux se retrouvent sur la paille depuis que le directeur d’OZONE-MALI a, lors d’un point de presse tenu le 9 février 2015, déclaré que sa société ne donnerait de contrat à aucun GIE. Du coup, les GIE et assimilés voient leurs ouvriers se mettre au service d’OZONE. Parallèlement, ni la mairie du district, ni l’Etat malien ne manifestent la moindre volonté de régler les quelque 2 milliards de FCFA dus par la mairie de Bamako aux GIE au titre d’arriérés de factures.
C’est pour évoquer la détresse des GIE que le Collectif des Groupements Intervenant dans l’Assainissement au Mali (COGIAM) a tenu, le samedi 14 février 2015, à la Maison de la Presse, une conférence pour dénoncer les agissements du gouvernement. Bamadou Sidibé, président du très remuant Collectif, révèle qu’après l’octroi du marché d’assainissement à OZONE, le Collectif a eu une rencontre avec le maire du district et OZONE. Au cours de cette rencontre, le représentant d’OZONE avait promis que la priorité serait donnée aux GIE détenant des contrats ou des autorisations d’exercer les activités d’assainissement à Bamako. Le directeur de la voirie de Bamako avait, lors de la même rencontre, annoncé qu’OZONE collaborerait avec les GIE. Le Collectif constate qu’aujourd’hui, OZONE-MALI l’ignore royalement et ne se donne pas la peine de répondre à ses correspondances. Il n’en faut pas plus pour que Bamadou parle de “trahison”. Le conférencier demande le retour des GIE dans le nouveau dispositif d’assainissement car ils ont pour la plupart plus de 20 ans d’expérience en la matière.Un source proche du dossier précise que plus de 160 GIE, utilisant chacun plus de 15 personnes, se retrouvent sur le carreau depuis l’avènement d’OZONE-MALI. Non seulement leur chute met en péril l’économie bamakoise, mais en outre et surtout, elle plonge dans le chômage des centaines de Maliens. “Pour rappel, ajoute notre interlocuteur, l’idée d’impliquer des GIE dans l’assainissement de la capitale est venue de l’ancien maire du district, Iba Ndiaye, qui entendait lutter, par ce moyen, contre la pauvreté et le chômage des jeunes. Jusqu’au départ d’Iba Ndiaye, il n’y a eu aucun arriéré de facture des GIE et la capitale était correctement entretenue. Si l’Etat a des reproches à adresser à Adama Sangaré, l’actuel maire, devait-il pour autant piétiner les intérêts de milliers de Maliens ?”.
Certes, nul ne peut critiquer la qualité du travail d’OZONE. La société nettoie mieux que les GIE et paie mieux les ouvriers. Cependant, un triste constat demeure: après sa sécurité, déléguée aux milices d’autodéfense et autres forces internationales, le Mali sous-traite à présent son assainissement. Vous avez dit déchéance ?
Abdoulaye Koné
Tout ceci est le résultat de la recherche continue de l’argent facile… Les agences d’assainissement ne font pas leur travail, les mairies ne cherchent qu’a arnaquer les populations et voila il faut des marocains pour venir nous rendre propres…..
C’est vrai que la propreté n’est pas le fort de de nos populations qui aiment vivre dans la promiscuité … enfin Ibk ou conduit tu le Mali…? C’est une vraie catastrophe….. Il faut arrêter ….
Monsieur s il vous plaît avant de intervenir chercher à comprendre
★ connais tu le budget du ministère de assainissement 1/30 du contrat annuel de ozone
★as tu jamais entendu que l état à payer 1 seul engin pour assainissement tout est donc et cadeau
En plein 21e siècle, comment voulez vous qu on puisse vouloir assainir une ville de près de trois millions avec des charrette s attelées à des ânes? S il y a perte d emplois, il y a eu création d autres emplois, ce que les économistes appellent ” la compensation générale des emplois perdus”. La seule inquietude, est de savoir si Ozone va descendre dans les rues de nos quartiers, en faisant du porte à porte. Veillons au grin, laissons faire avant de juger.
C’est une trés bonne chose. Ces GIE ont eu vingt ans pour faire leur preuve. La suite on la connait tous.
Donc si les structures maliennes se montrent incompétentes d’autres venues d’ailleurs vont faire le boulot. C’est aussi ça la mondialisation et non toujours tendre la main aux PTF.
Best regards.
Comments are closed.