C’est le 1er Avril que nous avons fait un tour sur les lieux du sinistre de l’incendie pour comprendre quand est-il des victimes ? Les trois que nous avions rencontré sont formels, à part la visite des autorités la semaine dernière ils n’ont reçu aucun signal d’appui, alors ils ont commencé cette pénible reconstruction. Elle est d’autant pénible qu’elle est entamée avec les seuls moyens de bord pour des individus qui ont perdu tout leur capital. Vous pouvez imaginer ces moyens. Le feu a laissé un champ de désolation après avoir ravagé tout l’espace et des centaines de millions de dégât.
Pourtant ces gens démunis s’apprêtent à reconstruire dans les mêmes conditions de précarité. Ainsi, tous nos interlocuteurs ont déploré les visites éclaires des différents responsables qui sont venus et aussitôt repartis. Ils ont le sentiment d’être abandonnés par les autorités du pays qui malheureusement ne les ont pas envoyés de signal d’espoir.
L’un deux confesse : «après la visite du Ministre, nous avons espéré rencontrer un responsable de l’Etat pour évoquer l’éventualité d’un appui ou d’une facilité quel qu’en soit la forme… ».
Dans cette course à la réinstallation chacun fait avec les moyens de bord ainsi le sieur Oumar Konaté s’active avec son fils à rafistoler un hangar pour au moins, dit-il, être protégé du soleil, un autre Harouna a moins de chance il est seul à faire son hangar. Quant à Adama, il attend plutôt car, dit-il, à quoi sert de construire un hangar si je sais que je vais rien mettre dedans.
Le plus inquiétant dans l’histoire c’est que le site n’est pas à l’abri d’un autre scandale du genre, car les mêmes ingrédients sont présents avec cette phase de reconstruction qui se fait dans le désordre et sans l’aide des pouvoirs publics.
Youba KONATE
