Entre Issa Kaou Djim et ses anciens camarades de la Cmas, le branle-bas de combat se poursuit et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Après un semblant de capitulation, le coordinateur contesté et presque déposé n’a pas totalement désarmé. Il a refait surface avec d’autres stratégies et l’intention manifeste de porter le coup de grâce au mouvement pro-Imam plutôt que de chercher à le récupérer.
A la différence du M5-RFP dont Issa Kaou Djim avait annoncé le requiem sur tous les toits et qui ne s’en remet que très péniblement depuis, c’est une autre forme d’assassinat qui guette le Mouvement qu’il avait lui-même porté sur les fonds baptismaux pour hisser son beau-père au firmament. Le bouillant Coordinateur a actionné la machine de ce projet nuisible de la plus belle manière, la semaine dernière, en remportant une première victoire mortelle pour ses adversaires. En effet, comme il l’annonçait à coups de battages médiatiques, le désormais disciple d’Assimi Goïta a vaillamment gagné à leurs dépens le défi de la propriété du siège avec le même éclat que jadis contre le Mouvement du 5 Juin. Les dissidents de la Cmas, quoique majoritaires par le nombre de coordinateurs locaux, ont été ainsi contraints à tenir leur assemblée générale d’avant-hier samedi bien loin de leur antre habituel de Magnambougou. Selon nos confidences, ils se sont transportés au Foyer des Jeunes de Quinzambougou, suite au refus catégorique du coordinateur déposé de partager le local officiel de la CMAS avec une dissidence dirigée contre sa personne.
Qui plus est, priorité devait être accordée au conclave des femmes de l’ACRT programmée – comme par hasard de calendrier – le même jour et au même endroit dont l’ancien disciple de l’imam Dicko revendique la paternité.
Comme naguère le M5-RFP, la Coordination des Associations et Mouvements de Soutien à Mahmoud Dicko a ainsi reçu à son tour sa part d’estocade dans la bataille du siège qui n’eut finalement pas lieu. Et pour cause, il nous revient que le président d’Honneur de la Cmas a personnellement déconseillé aux adversaires de son gendre de trop tirer sur la corde, une façon implicite d’admettre que c’est bien Issa Kaou Djim qui en est le locataire officiel.
Mais à la différence du M5-RFP, par ailleurs, l’assassinat programmé de la CMAS promet d’être plus cruel avec l’intention évidente de prolonger autant que possible son agonie. C’est l’impression qu’il se dégage, en tout cas, d’une récente bombe sortie par Issa Kaou Djim et qui n’épargne pas même son beau-père, dont il met en exergue la sournoiserie dans l’arbitrage du contentieux l’opposant aux autres coordinateurs de la Cmas.
En clair, le gendre et disciple en disgrâce, pour mieux se venger, a choisi de ne pas lâcher prise aussi facilement. Tout en laissant entendre qu’il ne tient pas particulièrement au Mouvement qui lui appartient de droit, son retrait est assujetti à deux conditions sine qua non : une décision de justice lui retirant la paternité du mouvement ou une excommunication officiellement prononcée par le président d’honneur. Faute de quoi, le contrôle de la CMAS va demeurer dans l’incertitude aussi longtemps que ces équivoques vont perdurer et le mouvement maintenu dans l’état de ne servir aucune des deux tendances qui se le disputent.
Comme on le voit, il n’y a pas meilleure manière de prolonger la souffrance d’un organisme qu’on a prédestiné à la mort et dont l’agonie est déjà si perceptible dans le dépérissement des différentes structures. En effet, il nous revient de bonne source que la confusion ambiante entraine déjà des abandons par dizaines et par centaines des plateformes virtuelles animées par les différentes coordinations, lesquelles reçoivent également des lettres officielles de démission dans des proportions tout aussi effroyables. Les plus loyaux animateurs de la CMAS y demeurent quand même mais dans la confusion d’une complicité déroutante entre Issa Kaou et la fille de l’Imam, son épouse.
A cette allure de débandade, il va sans dire qu’à la longue la Cmas sera vidée de sa substance avant d’échapper définitivement à Kaou Djim, dont la démarche ne vise guère moins l’assassinat politique de son président d’honneur Mahmoud Dicko.
A KEÏTA