Après la Primature, les Niamakala (griots) de Ségou ont déclaré lors de leur rencontre avec le parti URD (opposition parlementaire) : “Il faut aider IBK à sortir le pays de la crise”

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C’est une délégation forte d’une trentaine de personnes issues des familles Niamakala de la région de Ségou et de Fana (Koulikoro) qui ont pris leur bâton de pèlerin, en début de semaine, pour venir rencontrer à Bamako les notabilités, les autorités politiques, l’opposition et la société civile afin qu’ils ” se rassemblent tous pour la paix au Mali “.

 

un meeting de l'Urd (photo archives)
un meeting de l’Urd (photo archives)

Au cours de leur rencontre avec la direction de l’URD, le mercredi dernier au siège de ce parti, par la voix du chef de délégation, Mamadou Kouyaté, les Niamakala de Ségou ont demandé à l’opposition ” de ne pas regarder le pouvoir, mais le Mali…Le pays souffre, certaines  familles n’ont plus droit aux trois repas quotidiens ” ont-ils fait remarquer. Aussi, les Niamakala ont demandé à l’URD d’ ” aider le pouvoir à mieux gérer le pays “.

 

 

C’est en effet, une forte délégation des Niamakala de Ségou, San, Markala, Fana et Niono qui a été reçue, le mercredi 6 août, au siège de l’URD pour, ont-ils déclaré, ” une mission de médiateurs traditionnels sur laquelle est basé Ségou “. Cela après avoir été reçus, la veille et dans le même cadre, par le Premier ministre Moussa Mara qui leur a, par ailleurs, promis qu’ils seront reçus par le président de la République IBK, aussitôt de  retour de celui-ci des Etats-Unis d’Amérique. Pour eux, au vu de la situation que vit le Mali, ” il est temps que les Niamakala se lèvent“.

 

Au cours de cette rencontre avec les responsables du premier parti d’opposition, le chef de la délégation des Niamakala, Mamadou Kouyaté, a tenu tout d’abord à préciser que personne ne les a mandatés pour cette mission qui est une initiative des seuls Niamakala qui “ ne peuvent s’asseoir et regarder tranquillement ce qui se passe dans le pays “. Raison pour laquelle, ils ont quitté Ségou pour Bamako afin de “ tisser les bonnes relations ” pour que tous se rassemblent pour la paix au Mali. Car, d’après lui, ” le pouvoir ne peut pas construire seul le Mali “. Aussi, pour bâtir notre pays, les Niamakala de Ségou ont-ils demandé aux responsables de l’URD ” de ne pas regarder le pouvoir, mais le Mali “. Que tous se donnent la main, ont-ils conseillé et demandé au pouvoir qu’il ” écoute tout le monde “. Selon eux, ” un seul parti, un seul gouvernement, un seul homme ne peut construire le pays “.” Le pays souffre, les familles n’ont plus droit aux traditionnels trois repas quotidiens ” ont-ils fait remarquer à leurs interlocuteurs. Pour ensuite demander à l’URD d'” aider le pouvoir à mieux gérer le pays “.

 

S’unir pour bâtir  le Mali

En réponse à ces propos, le vice-président de l’URD, Abdoulaye Koïta a dit que son parti, dont le sigle est la poignée de main, partage les préoccupations des Niamakala et se tient ” derrière eux ” quand il s’agit de travailler à la consolidation de la paix et de la construction nationale. A la suite d’un tour de table, plusieurs responsables du parti ont donné leurs avis sur la marche du pays. En retour, les  Niamakala ont promis de faire remonter leurs préoccupations au président IBK lors de l’audience qui leur sera accordée à son retour d’IBK des Etats-Unis d’Amérique.

 

Rappelons qu’à la veille de cette rencontre, la délégation des Niamakala de Ségou avait été reçue par le Premier ministre Moussa Mara. Auparavant, ils avaient eu des entretiens avec des représentants des familles fondatrices de Bamako, le Guide spirituel des Ançardine, Ousmane Chérif Madani Haïdara, les partis politiques de l’opposition que sont le PS d’Amadou Koïta et le PARENA de Tiébilé Dramé. D’autres rencontres sont au menu de cette ” médiation “, notamment des entretiens avec le Haut Représentant du président de la République, SEM. Modibo Kéïta, le Médiateur de la République, Baba Akhib Haïdara, les ministres en charge de la Réconciliation Nationale et du Développement social, le président du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko, des partis de la mouvance présidentielle au premier rang desquels le RPM et l’ADEMA-PASJ.

 

Rencontre majorité-opposition

Pour boucler la boucle les Niamakala envisagent d’organiser une rencontre entre la majorité présidentielle et l’opposition. Avec toujours à la bouche, le même mot d’ordre : se donner la main pour construire le Mali.

 

Il s’agit maintenant de savoir sur quelle perspective politique va aboutir cette initiative des Niamakala de Ségou. Pour certains, elle débouchera sur la formation par le président de la République d’un gouvernement d’union nationale ouvert à des membres de la société civile et à certaines petites formations de l’opposition qui vont rejoindre, pour ce faire, la majorité présidentielle. Tel que le permet le projet de loi sur le statut de l’opposition qui sera bientôt débattu à l’Hémicycle.

 

Mamadou FOFANA

 

 

 

Commentaires via Facebook :

10 COMMENTAIRES

    • Niamakala ne désigne pas seulement les djéli…c’est aussi les founè, les noumou, les garankè, les bozo et somono…

      Si c’est l’activité musicale des djéli dont tu parles, c’est aussi une profession ça…non ?…y’a même un école à Bamako pour ça : le conservatoire des arts…

      Faire de l’artiste musicien c’est du travail aussi, ce n’est pas les rappeurs américains avec leurs milliard de dollars qui me contrediront…

      Certes l’activité musicale des djéli leur rapporte beaucoup de nos jours, mais ce n’est pas leur seule activité dans la société…

  1. Bonne initiative des Niamakala !

    Pour ceux qui ne le savent pas, par ignorance de notre civilisation, ou tout simplement mal informés, le Journaliste en tête, Niamakala ne signifie pas griot et ça ne désigne pas seulement non plus ceux que les gens désignent par “griot”. Il n’y a pas s’équivalant français pour traduire les mots djéli, founè, garankè, Noumou, Bamoko. C’est ceux là les Niamakal ou tôntan. Ils ont tous leur tâche dans notre société.

    La réputation des djéli a été ternie par les cupides (les plus nombreux), mais les vrais djéli existent, ils ont gardé toute l’honneur et la dignité de leurs ancêtres…et leur place est importante dans les protocoles, organisations et animations de nos “cas sociaux” et à tous les niveaux. Et il y a une différence entre djéli et kono. Les djéli font parti des Niamakala, alors que les kono sont juste des artistes musiciens qui ne doivent pas s’adonner aux tâches de niamakala. Quoique dans notre société actuelle, complètement aliénée, les repères disparaissent et chacun interprète et fait des choses à sa convenance.

    Les founè s’occupaient de l’import export de nos produits, en voyageurs bien avertis, ils s’occupaient entre autre du protocole et étaient un bon conseil dans les affaires étrangères auprès du Fama. C’est eux qui apportaient les hauts faits d’autres cultures et civilisations.

    Les Nounou, mal désignés par « forgerons » ne s’occupaient pas seulement de la forge, ils étaient aussi ébéniste, menuisier, charpentier, guérisseur, et soma (religieux). Leurs femmes étaient des potières, des teinturières et infirmière…

    Les Bamoko, bozo et somono étaient les chasseurs du fleuve, donc fournissaient la société en produits carnés du fleuve : poisson, caïman, hippopotame, lamantin etc.

    Voici les Niamakal d’avant l’avènement de l’islam. D’aucun me dirait que de nos jours, on n’a plus besoin d’eux, c’est possible, mais ceux avec lesquels on les a remplacé nous satisfont – ils ? Modernisme ne veut pas dire jeter ce qu’on a pour celui d’autrui, mais actualiser ce qu’on a si on est intègre et soucieux de la survie de notre culture, car « hirigouroun baa main dji la tchoko o tchoko à tè kè bamba yé » quoi qu’on fasse, on ne sera jamais l’autre !

    Pour ceux qui veulent en savoir plus sur les Niamakala, lisez « Mandén dofo » l’histoire du Mandén de Solomana Kanté, inventeur de l’alphabet Nko, donc le livre est en Nko.
    Précision de taille, je suis Traoré, donc un Bamanan, en d’autres termes, je ne suis pas Niamakala.

  2. Pour IBK et ses fantômes députés tout vas bien au Mali et pour les maliens.
    Quand ils comprendront que rien ne va pour le Mali et les maliens ça sera trop tard….

  3. Complètement folle comme initiative dans une république des citoyens. Une auto médiation des Niamakalas. Rappeler vous ceci l’épopée Mandingue n’est pas l’histoire du Mali! L’hsitoire du Mali est tout autre! Les maliens devraient chercher à connaitre leur histoire et non celle racontée par les Niamakalas qui est un complot de famille. Il faut savoir qu’à la base les noms de familles suivant sont une même famille( Keita, Kouyaté, Soumano,Danté,ect..). Il faut défendre nos valeurs mais les vrais et non les mensonges. Savez-vous que Soudiata lui même faisait la forge? Renseigner vous bien les maliens! Tout ceci pour dire qu’il faut faire attention à toutes ses démarches intéressées. Nous voulons pas de melange entre l’acquis de notre statut de citoyen qui favorise, l’égalité de traitement devant la loi de l République à cette considération de caste. Et dire que les bellas du Nord du Mali luttent encore pour sortir de ce système actuellement.Sacré Mali.

  4. je serai certainement d’accord avec Kinguiranké sur tous ses commentaires sur cet article! Ces griots parasites se croient encore dans l’empire de Ségou ou du Mali? C’est pas eux qui poussent les gens à voler en traitant le voleur de deniers publics de “douwaou den”, d’enfant béni?Dans une république il y a des lois !Dans une démocratie il y a une opposition! Les cadres de l’URD auraient du les envoyer chier!C’est dans des circonstances comme celle là qu’on a besoin du diplômé des universités des cinquante états américains ,notre grand frère défenseur des femmes brimées et martyrisées!

  5. Bande de parasite, ces personnes pensent que nous sommes encore au 13ème siècle avec leur Mandé de mer.de. 😈
    Tant que cette société archaïque (système de caste) existera, jamais le Mali ne se développera . la preuve:
    http://www.maliweb.net/faits-divers/affaire-dame-introduit-couteau-chauffe-vagin-dune-fillette-12-ans-cour-dappel-cautionne-crime-361762.html
    Je l’ai dit depuis longtemps sur ce même website. Le problème du Mali est un problème d’ordre culturel:
    Les griots, l’islam, les marabouts, les dozos et somas, la polygamie, le cousinage à plaisanterie et le sabali voilà ce qui bloquent la mentalité des maliens . 👿

    Vive le Ganjisme, vive la science universelle.

  6. Les ‘Niamakalas” se sont trompes d’adresse et ce n’est pas etonnant, ils doivent parler a la famille d’IBK et a IBK car si les familles maliennes ne parviennent pas a manger 3 repas par jour c’est parceque’IBK a mis l’argent du Mali dans un avion et il a mis sur place le gouvernement le plus incompetant et le plus corronmpu depuis 1960. Il faut arreter ce systeme rabaissant des Castes qui est antidemocratique et arriere, les soi-disants ‘Niamakala” doivent aller travailler au lieu de venir perdre leur temps et accuser l’opposition de quoi que ce soit car elle fait son devoir democratique c’est a dire empecher IBK et sa famille de voler et dilapider les maigres ressources du Mali. Que les “Niamakalas” degagent pour que vive la Republique du Mali, Democratique, Egalitaire, Unie et Ethique.

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