Le Mali s’est doté d’un gouvernement d’union nationale composé de 31 membres. Des Maliens donnent ici leur point de vue. Si la majorité apprécie la nouvelle configuration gouvernementale, par contre d’autres apportent des critiques.
Abdoul Wahab Traoré, économiste :
« Je pense qu’un gouvernement de 31 membres n’est pas trop. Nous devons faire confiance à aux hommes et aux femmes qui le composent pour enfin les juger à l’œuvre. Il ne faudrait pas qu’on se laisse aller à des critiques pour nous dévier de nos objectifs. Chacun doit mettre de côté ses intérêts personnels pour faire prévaloir l’intérêt général. Avec la crise actuelle, aucun sacrifice ne sera de trop pour sortir le Mali de l’impasse. A mon avis la création d’un nouveau département dédié aux Affaires religieuse et au Culte pose problème. Car, il est contraire à la laïcité de l’Etat, pis il renforce les intégristes musulmans dans leur position et prône leur ascension ».
Hamala Haïdara, maire de Kati :
« A mon avis c’est un gouvernement qui regroupe toutes les sensibilités de la société malienne. Il faut que les contestations inutiles cessent pour faire place nette au travail. Ce qui m’a un peu frustré, c’est la réaction du Coren lorsque ses responsables se plaignent de la faible représentativité des Sonrhaïs dans le nouveau gouvernement. Ces genres de réaction n’ont pas leur raison d’être dans notre société ».
Cheick Soufi Bilal Diallo, guide spirituel :
« J’approuve ce nouveau gouvernement qui, à mon avis, regroupe les Maliens. A cet effet, j’exhorte les uns et les autres à apporter leur soutien au nouveau gouvernement pour leur permettre de relever les défis qui se posent à notre pays ; à savoir : la reconquête du Nord et l’organisation des élections. Je formule des vœux à l’ensemble des membres du gouvernement et prie pour le retour de la paix dans notre pays. Que Dieu sauve le Mali ! »
Mamadou Bouaré, électricien :
« Je ne reproche rien à ce nouveau gouvernement, seulement je demande aux Maliens d’accorder une dernière chance à cette nouvelle équipe de Cheick Modibo Diarra de prouver de quoi elle est capable. Quoi qu’on puisse reprocher à ce gouvernement sachons que la perfection est divine, toute œuvre humaine étant imparfaite. Donc sachons raison garder ».
Issa Bocar Ballo, maire de Kalabancoro :
« Je pense qu’il faut soutenir ce gouvernement pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Les Maliens ont réclamé un gouvernement de large ouverture, le Premier ministre s’est plié à cette exigence, alors arrêtons de ternir l’image de nos personnalités qui constituent des fiertés pour notre pays et faisons face à l’essentiel ».
Issa Diakité, juriste :
« Ce gouvernement est tout sauf celui d’union nationale. Il est essentiellement composé des proches de Cheick Modibo Diarra et du capitaine Sanogo qui se sont taillé la part du lion. Le président de la République par intérim a été piégé et n’a fait qu’avaler des couleuvres. Dans tous les cas de figure nous allons les juger selon les actes ».
Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique :
« Je pense que ce gouvernement qui regroupe les Maliens doit être accompagné afin qu’il puisse mener les missions à lui confiées. Il faut que les Maliens parlent le même langage pour relever les défis qui se posent à notre pays. Les membres de la nouvelle équipe gouvernementale doivent se battre pour honorer leur engagement. Ils doivent tout mettre en œuvre pour éviter les anciennes pratiques du régime défunt. En ce qui nous concerne, nous formulons des vœux pour l’ensemble des membres du gouvernent ».
Ben Dao
LE PARDON ET LA RÉCONCILIATION NATIONALE, EN PARTICULIER AU NIVEAU DES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ MALIENNES, SONT GAGES D’UNE UNITÉ NATIONALE, D’UNE PAIX ET D’UNE SÉCURITÉ DURABLES
Bonjour,
Comme je l’ai toujours indiqué dans ma proposition de sortie de crise, ce n’est qu’à travers la réconciliation nationale que la véritable unité sera établie au Mali.
Cette réconciliation nationale exige celle au niveau de l’armée dont la cohésion est indispensable. Il faut donc rétablir la paix entre les bérets verts et les bérets rouges. C’est à cette condition que les forces de défense et de sécurité iront, unies, au Nord, combattre pour la restauration de l’intégrité territoriale.
Dans le cas contraire, la guerre entre les bérets verts et les bérets rouges détournera constamment l’attention et empêchera de se concentrer sur l’essentiel, qui est la restauration de l’intégrité territoriale.
Après le pardon du Président à ses agresseurs et la constitution du gouvernement d’union nationale qui doit être acceptée par tous (faire front autour du gouvernement), la priorité c’est, maintenant, la réconciliation au sein de l’armée et au sein de la population, pour qu’ensemble, uni, le peuple Malien travaille pour la restauration de l’intégrité territoriale du pays.
La commission aux négociations doit intégrer, dans son cahier de charges, cette réconciliation nationale sans laquelle il n’y aura pas de véritable unité nationale.
CETTE COMMISSION DOIT DONC :
(1) INTÉGRER UNE COMPOSANTE MILITAIRE (POUR LA RÉCONCILIATION AU SEIN DES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ) ET UNE COMPOSANTE CIVILE (POUR LA RÉCONCILIATION AU SEIN DE LA POPULATION CIVILE) ET
(2) INTÉGRER TOUTES LES COMMUNAUTÉS ET DOIT AVOIR DES RAMIFICATIONS RÉGIONALES.
Le pardon et la réconciliation nationale sont les gages d’une unité nationale, d’une paix et d’une sécurité durables.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
E-mail: Anasser_AgRhissa@yahoo.fr
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