Après le CSM : Plus d’une centaine de magistrats en chômage depuis 4 mois

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Des magistrats lors de la rentrée des cours et tribunaux (photo archives)
Des magistrats lors de la rentrée des cours et tribunaux (photo archives)

En mai 2014, le Conseil supérieur de la Magistrature s’est réuni sous la présidence de son président, non moins président de la République. En toile de fond, les nominations de 119 magistrats du Parquet et des Juges de paix à compétence étendue. Ce grand mouvement qui s’inscrivait dans  la nouvelle réforme judiciaire, engagée par les autorités du pays, a paralysé certaines juridictions et créé des chômeurs de prestige.

 

Cette vague de nominations et de mutations a concerné d’abord par les magistrats du Parquet, appelés aussi «Magistrature debout» ou «Ministère public». Soumis au pouvoir hiérarchique du ministre de la Justice, ils représentent la société et appliquent la loi. Ils ont l’opportunité de poursuivre l’auteur d’un délit. Les magistrats du Parquet, pendant l’audience, réclament une peine contre le prévenu. Rappelons que ces magistrats peuvent recevoir des ordres du ministre de la Justice. Ils sont désignés sous le vocable : le Procureur de la République , les substituts du procureur de la République ; le Procureur général, les Avocats généraux et les Substituts du Procureur général, selon qu’on soit auprès des tribunaux ou auprès de la Cour d’appel.

 

Après les magistrats du Parquet, le mouvement a touché les juges des justices de paix à compétence étendue. Rappelons que l’institution des justices de paix à compétence étendue (JPCE) répond au souci de rapprocher la justice des justiciables. Bien qu’il ait la même compétence matérielle qu’un tribunal de première instance, la justice de paix à compétence étendue a la particularité d’être administrée par un juge unique, avec les fonctions de poursuite, d’instruction et de jugement. D’où l’appellation le «Monstre à trois têtes».

 

Ce sont les deux segments de la justice qui ont été touchés par les nominations et les mutations opérées lors de la session du Conseil supérieur de la Magistrature de juin dernier.

 

Toute chose qui a et continue d’entraver le bon fonctionnement de certaines juridictions. Des postes laissés par des présidents ou juges d’instruction sont restés vacants. En outre, dans certaines justices de paix à compétence étendue transformées en tribunaux de premières instances, le président, le juge de siège ou le juge d’instruction manquent à l’appel.

 

En résumé, au-delà d’être un effet d’annonce considérable, le changement opéré n’a pas pour le moment renversé la tendance. La distribution de la justice reste toujours décriée. Il y a un sentiment généralisé d’injustice, d’impunité : une justice aux ordres qui se dégagent chez la population.

En même temps, plus d’une centaine de Magistrats sont devenus des «rats de leur maison». Ils ne travaillent pas, mais chaque mois, ils touchent leur salaire. Ils coûtent chers au contribuable malien, pour ne pas être reployés. Le renouveau de la justice passe aussi par l’utilisation judicieuse de ses ressources humaines. Que dire des nouveaux magistrats qui n’attendent que leur déploiement ?

Il est grand temps que la justice redore son blason qu’elle n’aurait jamais dû perdre. Pour cela, elle doit être activement soutenue.

 

Ahmadou Maïga

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5 COMMENTAIRES

  1. Oui, on peut douter de la qualité de la majorité présidentielle dans cette Assemblée; en élisant Karim Keita Président de la Commission Défense…elle s’est dévoyée et a mis d’autres intérêts au-dessus de ceux du Mali.
    Pour revenir au dossier du jour, il faut que les discours du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice se traduisent en actes concrets et visibles…

  2. …que dire des juges qui abandonnent leurs postes, laissant les justiciables à la merci de toutes les dérives. Comme vous êtes Maiga, regardez du côté de Gao et rapportez à vos lecteurs dans quelles conditions la justice fonctionne, après la réhabilitation et l’équipement royale du palais de justice : pas de juge, pas de procureur, pas de substitut, rien. Ils ont été régulièrement nommés, mais ont choisi d’aller coucher ailleurs…

  3. Il apparaît clairement que le garde des sceaux bien qu étant courageux bon communicant aimant bien les micros et les actions spectaculaires qui certe son nécessaire , manque cruellement de management ” la bonne personne a la bonne place et intègre ” j en veux pour preuve la nomination de l avocat général Sangho une pourriture médiocre en plus en lieu et place du brillant intègre Mr Arizo Maiga ???? Cette situation de blocage est inquiétant quand a la capacité de se pouvoir a vraiment géré les affaires courantes…..

  4. Une commission d’enquête parlementaire pour une question de sécurité serait dirigée par le têtard Amaldem maison, Karim Wade Keita, celui-la même qui ne peut pas lire correctement un texte écrit en français à fortiori de le comprendre.

    Que peut on attendre d’une telle commission?

    Quand les députés d’une république refusent de mettre des gens expérimentés ou qui ont plusieurs années de métiers dans les domaines qui concernent le poste à occuper, il y a un sérieux problème de sérieux, d’éthique, de probité et de sincérité à l’égard du peuple malien de la part de cette institution de la république qu’est l’Assemblée Nationale du Mali version 2014.

    Le général de la police nationale, Niémé Keita, ancien du Groupement Mobile de la Sécurité de Bamako, GMS de N’Tomikorobougou, celui-la même qui s’est fait remarqué dans les années 80 en régulant la circulation sur l’avenue de l’OUA à Bamako pour faire plaisir au Général d’armée Moussa Traoré en partance ou en provenance de l’aéroport de Bamako Senou, est une personnalité controversée, mais respectée dans la police malienne.

    Niamé n’est pas un Saint, tombé dans la disgrâce et le pénombre de l’oubli à la suite du renversement du régime de Moussa Traoré en 1991, il a finalement été rappellé aux affaires sous ATT.

    Mais il a une grosse expérience des questions sécuritaires aux Mali et vient de se faire élire à l’assemblée Nationale du Mali comme Député.

    De l’autre côté, il y a un recalé des universités canadiennes avec à la clé zéro diplôme, j’ai nommé Karim Wade Keita, le fiston national, vendeur de véhicules de son état.

    En pure opportuniste de la 25 heure, Karim dont le monde entier découvrit la tête “quatre points cardinaux”, lors de la célèbre visite du candidat malheureux Soumaila Cissé à Sébenicoro en août 2013, pour féliciter son père IBK, alors qu’il pianotait sur son portable comme un gamin accroc aux mangas dans une bibliothèque de Tokyo, est un novice dans tous les sens du terme.

    Bercé dans la facilité d’une jeunesse innocente et abondamment gâtée au Canada par son père qui le laissait vivre comme un prince avec l’argent public du Mali indûment dépensés, le Bambino des nuits québécoises n’a rien appris qui peut lui valoir une once de compétence en matière de défense et de sécurité au Mali.

    Pourtant c’est lui, Karim Wade Keita, que les députés du RPM, parti présidentiel majoritaire à l’assemblée nationale, qui se fait appelé “Rassemblement Pour le Mali” (alors que c’est RIEN POUR LE MALI et tout pour la famille IBK), ont préféré à Niamé Keita pour présider la commission de défense de l’assemblée nationale de notre pays.

    Où est donc le sérieux dans cette assemblée nationale?

    Le président de cette Assemblée Nationale, Issiaka Sidibé, implique régulièrement sa propre fille Mami Sidibé Keita, qui se trouve être la femme du fiston National, Karim Wade Keita, dans des marchés publics troubles et douteux de cette institution de la république du Mali.

    Une nouvelle mafia bouffe à deux mains et à gorge déployée les ressources financières et matérielles de l’assemblée nationale, sans que les députés de RIEN POUR LE MALI, ne lèvent le moindre doigt ou ne pipent mot.

    Où est le sérieux dans cette l’assemblée nationale?

    Dans ce contexte d’insouciance et d’irresponsabilité généralisée, que vaudra-t-elle les travaux d’une commission d’enquête issue de cette assemblée?

    Ne serait-ce pas cette même assemblée nationale qui a voté contre une Motion de censure à l’encontre de Moussa Mara et de son gouvernement?

    Ne serait-ce pas elle qui a reçu ce même Moussa Mara quand il mentait sur les avions présidentiels et finit par avoir leur quitus et leurs soutiens malgré ses mensonges éhontés en direct à la télévision nationale?

    Alors pourquoi voudriez-vous croire qu’une commission d’enquête issue de cette assemblée nationale va produire un miracle pour faire éclater la vérité sur Kidal et les événements de mai 2014 puisqu’elle a une aversion totale de la vérité?

    Dans un pays sérieux, une telle commission d’enquête serait la bienvenue et serait même une obligation pour faire la lumière sur la gouvernance chaotique du pays actuellement.

    Mais dans le contexte du Mali ce n’est ni plus ni moins que du théâtre et du folklore pour amuser la galerie et continuer à duper le peuple malien.

    Mais ces députés de RIEN POUR LE MALI et TOUT POUR LA FAMILLE IBK finiront certainement comme le régime IBK c’est à dire dans les poubelles de l’histoire.

    Salute!

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