Après avoir refusé de diriger la prière mortuaire pour Mangala : L'imam Moumine face à la furie des jeunes du quartier

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Les jeunes de Hamdallaye, amis et compagnons du fils de Mangala, ne sont pas du tout contents de l’Imam Moumouni, qui, non seulement a refusé que la nouvelle de la mort de Mangala soit diffusée par la mosquée, comme cela se fait d’habitude, a osé refuser de diriger la prière mortuaire, sous le prétexte qu’il n’est pas certain que le défunt était un musulman pratiquant.

Quelques heures après la mort de Mangala Camara, le mercredi 29 septembre 2010, pendant que la nouvelle se répandait en ville comme une trainée de poudre, la famille du défunt a voulu sacrifier à la tradition, en demandant à l’imam de la mosquée de Hamdallaye, non loin du tribunal de la Commune IV, de faire passer l’information après la prière du crépuscule, comme cela se fait d’habitude dans pareils cas.

Mais l’imam, un des rares intégristes que compte peut-être encore le Mali, leur a opposé un niet catégorique, sous le prétexte que le défunt n’est pas reconnu comme un musulman pratiquant. En plus, a-t-il tenu à avertir, lui comme la mosquée ne sont pas disposés à s’occuper du rituel exigé par l’islam dans pareil cas, dont essentiellement la prière mortuaire.

Malgré toutes les tentatives pour le raisonner, il est resté rigide et a mis sa menace à exécution. Après la prière à la place publique, dirigée par un autre imam, Mangala a été conduit à sa dernière demeure, au cimetière de Hamdallaye. Mais, pour dissiper tout doute, des témoignages se sont élevés pour fustiger le comportement de l’imam, même si certains n’ont pas voulu le nommer. C’est le cas de Toumani Diabaté, fidèle compagnon de Mangala qui a rapporté que lors de leurs séances de répétition, c’est Mangala qui demandait à chaque fois d’arrêter pour prier, lorsque l’heure de la dévotion approchait. Plusieurs témoins ont affirmé en effet, que Managala avait l’habitude de faire ses prières dans la mosquée aménagée dans la cour de la grande famille de Toumani Diabaté à N’Tomikorobougou.

Une autre voix s’est élevée, celle d’une personne âgée, respectable et respectée, pour affirmer qu’à Baco Djicoroni ACI où résidait Mangala, les gens ont vu ce dernier faire ses prières, à plusieurs reprises, à la mosquée de la localité. En effet, il se raconte qu’après la dernière élection présidentielle, le président ATT a offert une maison située à l’ACI Baco Djicoroni à Mangala. Raison du déménagement de l’artiste dans ce quartier huppé de Bamako.

Pour le moment, les jeunes de Hamdallaye, qui se disent choqués par le comportement de l’imam, un certain Moumine, portent leur deuil, sans oublier, précisent-ils, de régler ses comptes à cet imam qui ne serait pas, selon eux, un autochtone du quartier en mesure de bien connaître les gens et les familles pour imposer son point de vue. Selon eux, l’imam titulaire, actuellement en train de prendre des soins en France, a imposé celui qui est aujourd’hui au cœur de cette controverse. Mais si les vieux du coin préfèrent garder encore Moumine que pourront bien y faire les jeunots ?

Amadou Bamba NIANG

 

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