Approvisionnement du marché en produits de première nécessité : Les innovations du gouvernement pour juguler le marché

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Depuis les évènements du 22 mars dernier, les produits de première nécessité sont devenus chers dans certains marchés de la capitale. Malgré l’exonération faite par le gouvernement sur les prix de certains produits. Ils s’agit du riz et le sucre sur la période du 8 juin au 8 juillet 2012. Une  enquête menée  par nos soins, nous a permis de nous faire une idée générale sur les prix de ces produits de première nécessité.
Le ministre du Commerce des mines et  de l’industrie, M. Ahmadou Touré, a rencontré dans son département, vendredi 1er juin, les représentants des commerçants des denrées de première nécessité. L’ordre du jour portait sur des informations relatives aux dernières mesures prises par le gouvernement en matière d’approvisionnement du marché national, avant le mois de ramadan et la période de soudure. La disponibilité de stocks de denrées et l’application du cahier de charges était au centre des échanges.
Au cours de cette rencontre avec le Ministre, les commerçants importateurs, ont pris des engagements notamment sur les prix du riz et du sucre en gros. Les prix de vente du riz en gros sont fixés à 315 FCFA /kg au maximum et le prix du riz au détail est fixé à 340 FCFA/kg au maximum. Il s’agit du riz à 100% brisure.
En ce qui concerne le sucre, les prix consensuels sont fixés à 525 Fcfa/Kg au maximum pour le prix en gros et le prix de détail à 540Fcfa/Kg au maximum. Il est à noter aussi que les positions tarifaires concernées sont : 17.01.11.00.00 pour le sucre de canne et 17.01.12.00.00 pour le sucre de Betterave.
Ainsi cette période d’exonération avait commencé le 8 mai dernier et prendra fin le 8 août 2012. Il est nécessaire de rappeler qu’à cette période de soudure et précoce, à cause des mauvaises récoltes, le gouvernement a autorisé l’importation de 120.000 tonnes de riz en exonération de la TVA et de droits de douane. 85.000 tonnes de sucre sans paiement de Taxe conjoncturelle à l’importation (TCI).
De même, 107  cahiers de charges ont été signés par les opérateurs dont 53 pour le riz, sur une quantité de 582.397 tonnes. Et 54 pour le sucre sur une quantité de 394.500 tonnes à la date du 4 juin 2012.
Innovations lancées par le gouvernement
Par rapport à l’opération antérieure, les innovations prises par le gouvernement sur l’exonération des produits de première nécessité se résument à l’ouverture à tous les operateurs économiques habilités à importer sans discrimination ni limitation de la quantité ; l’évaluation à mis parcours de l’opération (c’est-à-dire à partir du 1er juillet 2012) et un taux de réalisation supérieur ou égal à 40% sera exigé ; le contrôle strict des prix consensuels, la vérification de la capacité financière de l’opérateur, notamment une garantie bancaire, une lettre d’intentions bancaire, une promesse de garantie bancaire, avant la signature des cahiers de charges.
Les commerçants respectent-ils les engagements ?
Dans le cadre de notre enquête, nous avons approché des boutiquiers de la rive droite du district de Bamako. « Moi, je prends 100kg de mil à 21.000 FCFA, je  le revends à 300 FCFA le kilo aux consommateurs. Pour les 100kg de riz acquis à 35.000FCFA, je le monnaye à 450FCFA le kg à mes clients. Pour l’huile, le fût de 200 litres d’huile est livré à 165.000 FCFA, soit 825 FCFA le litre que je revends à 900 FCFA et le demi litre à 450 FCFA» a expliqué Aman Diawara, boutiquier à Magnambougou.
Dans le but de nous renseigner davantage sur le prix de ces produits auprès des détaillants, Aman nous a encore confirmé que : « Je prends le lait en poudre à mes fournisseurs à 6.300 FCFA et je cède à mes clients  à 3.000 FCFA le kilo et le demi-kilo à 1.500 FCFA. Pour le sucre, 25.000 FCFA le sac de 50kg, mais parfois le prix peut varier selon les fournisseurs et je vends le kilo à 600 FCFA, le demi à 300 FCFA  dans ma boutique. Enfin, pour la farine je suis abonné à 20.250 FCFA le sac,  je le revends à 450 FCFA le kilo et le demi-kilo à 225 FCFA. J’applique mes prix à partir de ceux de mes fournisseurs. Et je peux vous préciser qu’ici dans mon entourage, mes clients ne se plaignent pas de ces prix, par rapport  aux autres boutiques du quartier».
Le boutiquier Alassane Touré, à Sokorodji,  dira à son tour: «Mes fournisseurs m’approvisionnent à  partir d’un certain nombre de prix tels que la farine 20.250 FCFA le sac, le sucre, quant à lui, voit son prix varier selon la période entre 26.000 FCFA, 25.250 FCFA et 25.000 FCFA le sac. De même, le lait en poudre est acquis à 6.300 FCFA et l’huile à 165.000 FCFA le fût. En ce qui concerne le riz, je le trouve à 35.000 FCFA le sac, et le mil à  33.000 FCFA dans mon magasin».
Que pensent les consommateurs ?
Après les boutiquiers, nous avons approché des consommateurs pour savoir ce qu’ils pensent réellement de la situation.  Mme Dia Fanta Sidibé, une ménagère résidente en commune VI du district de Bamako, nous fait savoir que « la consommation journalière de ces produits est nécessaire dans nos familles. Dans la mesure où, même si les choses sont difficiles, nos maris sont obligés de nous les livrer. Je lance un appel au Ministre qui est chargé du commerce et aux boutiquiers pour qu’ils songent un peu à diminuer les prix des denrées. Malgré le problème que le pays vit, il ne faut pas aussi  que certains d’entre eux font la surenchère, sachant bien que les conditions des clients  ne sont pas les mêmes ».
Seydou Guindo, enseignant à Faladiè, nous fait savoir qu’il ne connait pas à travers des  contrôles, pour se faire une idée sur  l’augmentation de ces prix. Pour lui, les chefs de famille, ont toutes sortes de difficultés pour satisfaire les besoins.
En marge de tout cela, nous avons aussi approché les bouchés. Moctar Diamkilé, boucher au marché de Faladiè nous dira: « Je prends la viande à 1700 FCFA le kg et je le vends à mes clients à 1800 FCFA le Kilo. Le demi-kilo à 700 FCFA. Pendant les trois derniers mois, le prix n’a pas varié sauf que la clientèle se plaint de la façon de vendre la viande».
Toujours dans cette enquête, nous avons rencontré un second  boucher, Namoussa Sangaré, à Sogoniko. Ce dernier nous apprend : « Mon fournisseur me le remet à 1700 FCFA le kg et je le vends à mes clients à 1800 FCFA. Quand l’hivernage approche, nous les vendeurs de viande, sommes heureux. Parce que la viande sera moins chère et la clientèle aussi sera satisfaite. Cette année, ce sera le contraire, vu la situation du pays et nos fournisseurs ne peuvent pas aussi faire l’impossible, que la clientèle essaie de nous comprendre en cette période de difficulté» a-t-il martelé.
Il est cependant nécessaire que tout le monde fasse des efforts supplémentaires pour respecter les conditions posées par le gouvernement, afin que la population soit en mesure de s’en approvisionner convenablement.
Bintou CAMARA

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