Le siège du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Mali a été le cadre choisi par le nouveau Chef de la délégation du CICR au Mali, Antoine Grand, pour discuter avec les journalistes sur les actions, programmes et les activités du CICR au Mali. Cette rencontre d’échange avec la presse a eu lieu le lundi 27 juin 2022.
Les conflits armés demeurent une des caractéristiques du paysage humain. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été fondé il y a près de 150 ans pour préserver une certaine humanité au cœur des conflits. Même la guerre a des limites et elle porte à la fois sur la conduite des hostilités et sur le comportement des combattants. L’ensemble des règles découlant de ce principe auxquelles ont adhéré 194 Etats du monde constitue le droit international humanitaire, dont les conventions de Genève sont le fondement.
Face aux journalistes, la conseillère juridique du CICR au Mali, Kany Elisabeth Sogoba, a brièvement présenté l’identité du CICR. Elle a affirmé que le CICR est strictement une organisation humanitaire, neutre, impartiale et indépendante. Kany Elisabeth Sogoba a précisé que le CICR ne fait pas partie du système des Nations Unies. « La particularité du CICR est le dialogue bilatéral qu’il tient avec toutes les parties aux conflits. Le CICR ne porte pas d’arme, il dispose d’un mandat international et d’un statut d’observateur », a indiqué Kany Elisabeth Sogoba.
Par ailleurs, il est utile de rappeler que le CICR a pour mission de fournir protection et assistance aux victimes civiles et militaires des conflits armés et de la violence interne, en agissant de manière strictement neutre et impartiale. Il a notamment pour tâche : de visiter les prisonniers de guerre et les détenus civiles ; de rechercher les personnes portées disparues ; d’organiser l’échange de messages entre les membres des familles séparés par un conflit ; de faciliter le regroupement des familles dispersées ; de fournir nourriture, eau et soins de santé aux civils privés d’accès à ces biens et services essentiels ; de faire mieux connaître le droit humanitaire et d’en contrôler le respect ; d’attirer l’attention sur les violations du droit humanitaire et de contribuer à son développement.
Le rôle spécial dévolu au CICR lui a été assigné par les Etats au travers des divers instruments du droit humanitaire. Néanmoins, et bien qu’il maintienne un dialogue constant avec les Etats, le CICR insiste en tout temps sur son indépendance. En effet, le CICR doit être libre d’agir indépendamment de tout gouvernement ou de toute autre autorité afin de pouvoir servir les intérêts véritables des victimes de conflits, ce qui constitue l’objectif essentiel de sa mission humanitaire.
« La première victime de la guerre, c’est la vérité », c’est par cette phrase que le Chef de la délégation du CICR au Mali, Antoine Grand, a ouvert les débats avec les hommes de médias. Du fait de l’évolution des violences dans les zones de conflits, Antoine Grand a fait savoir qu’ils prennent des dispositions pour protéger les agents du CICR sur le terrain. Il a évoqué la crise alimentaire qui sévit dans le pays à cause des facteurs de la mauvaise pluviométrie, des sanctions contre le Mali, la guerre en Ukraine. « On a augmenté notre réponse aux besoins pendant la période de soudure et on est présent là où l’assistance est parfois plus difficile pour les autres ONG agissant sur le terrain des conflits. Nous avons pris en charge l’an passé 2000 blessées de guerre ; distribuer des vivres pour protéger les semences ; nous assistons des hôpitaux et des centres de santé communautaire dans les zones de conflits. Le budget du CICR au Mali pour l’année 2022 se chiffre à 50 421 297 d’euros. Le budget mondial est de 2 milliards CHF franc », a expliqué le Chef de la délégation du CICR au Mali, Antoine Grand.
Sidiki Dembélé