Les conducteurs de minibus Sotrama ont continué hier à manifester leur mécontentement pour la mise en service du circuit qu’ils doivent désormais suivre.
La mise en circulation de l’anneau Sotrama du centre commercial de Bamako a débuté lundi (voir l’Essor d’hier). Elle s’est poursuivie hier mais avec ses sautes d’humeur des principaux concernés : les chauffeurs de Sotrama et leurs apprentis Ceux-ci ont tenté de ne pas respecter le tracé du circuit ou de bloquer les taxis et les véhicules de particuliers sur certaines artères. Un important dispositif de sécurité était déployé au centre-ville. Jusqu’aux environs de 13 heures, les agents de la Compagnie de circulation routière renforcés par ceux de la garde nationale étaient sur le terrain pour maintenir l’ordre et éviter des débordements entre d’un côté les chauffeurs de taxis et les propriétaires de véhicules privés qui étaient autorisés à utiliser la voie qui traverse le marché de Dabanani et de l’autre les chauffeurs et les apprentis des minibus. Certains chauffeurs de Sotrama rencontrés en ville soutiennent que les travaux de l’anneau ne sont pas encore totalement achevés et que le circuit qui leur a été réservé est très étroit par bien des endroits. « Nous n’allons pas accepter qu’on nous réserve la portion congrue dans les rues. Pourquoi au niveau du Dabanani par exemple, la partie réservée aux privés et aux taxis est plus large que celle qui nous a été donnée alors que nous transportons plus de personnes que ces derniers ? », interroge un chauffeur de Sotrama rencontré en face du ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales.
Pour manifester leur mécontentement, les conducteurs des minibus verts ont procédé à des mouvements sporadiques dans certains lieux. Comme à Sénou, dans les quartiers périphériques et au centre-ville. Ce qui a provoqué pendant une bonne partie de la journée des embouteillages monstres sur certaines rues comme celle qui passe devant l’hôpital Gabriel Touré et celle qui traverse le marché Dibida. Les chauffeurs de taxi se plaignent ne plus pouvoir travailler normalement. « Depuis avant-hier, les apprentis et leurs patrons font tout pour nous empêcher de fréquenter certaines voies », fulmine Fatoma Doumbia, un des responsables nationaux des chauffeurs de taxi. Harouna Konaté de la Fédération nationale des transports contacté par nos soins n’a pas voulu s’exprimer. A la Compagnie de circulation routière (CCR), le commandant Cheickné Magassouba rassure : « Cela prendra le temps qu’il faut, mais les gens vont finir par s’y habituer. Des chauffeurs disent que le circuit est très étroit à certains endroits. C’est juste. Mais ils doivent comprendre que sur le tronçon, les stationnements longs ne sont pas permis.
Les Sotrama doivent juste déposer des passagers ou en prendre et continuer leur route. Certes, il est souhaitable que des espaces plus convenables leur soient alloués. Nous sommes sûrs qu’ils vont vite comprendre le sens de l’initiative à laquelle tout le monde a été associé. Depuis la conception du projet jusqu’à sa réalisation », assure le policier L’officier de police appelle les contestataires à la raison. « Ils parlent de discrimination. Il ne s’agit aucunement de discrimination. Cette démarche vise non seulement à fluidifier la circulation dans la capitale, mais aussi à désengorger les voies publiques, souvent occupées de façon anarchique. Le déploiement des agents constaté en ville vise à dissuader les contrevenants aux mesures prises dans ce cadre. Il va se poursuivre tant que la mayonnaise n’a pas pris », promet notre interlocuteur. Le commissaire principal Magassouba pense que la sensibilisation et l’information sur l’anneau Sotrama, conduiront les chauffeurs à comprendre vite et à s’adapter à la nouvelle mesure.