Attentifs au “pied gauche” du footballeur international malien Seydou Keïta, une quarantaine d’hommes se serrent sous un acacia, face à une télé posée sur le comptoir d’une échoppe de Bamako. Le temps du match Ghana-Mali (1-0), la ville a un peu cessé de “parler de la guerre”.
“Tellement on aime le football, on continue de faire des petits grains (causeries) devant les télés en pleine rue”, pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), confie Mohamed Traoré, aide-commerçant de 42 ans, dans le quartier Djikoroni Para.
“A Bamako, il y a le calme. Tout le monde peut faire ses affaires. Mais on ne fait plus de grands rassemblements. Et la nuit, on ne sort pas. On ne parle que de la guerre et du foot, guerre et foot”, répète M. Traoré, deux semaines après le début de l’intervention française au Mali contre les islamistes armés.
Une fois la partie perdue, la plupart des hommes se lèvent et s’en vont.
Quelques heures auparavant, juché sur une moto chinoise ornée d’une photo de l’attaquant argentin du Barça Lionel Messi, Drissa Coulibaly tuait le temps devant l’Assemblée nationale, fermée en ce jour férié.
“A cause de l’état d’urgence, on n’a pas fêté le Maouloud (marquant la naissance du prophète Mahomet) au stade, mais chez nous. Il y a pas eu de prêches publics. Seulement des bénédictions à l’intérieur des mosquées et de bons plats à la maison, alloko poulet haricots ou couscous viande de chèvre…”, précise cet ex-étudiant en comptabilité de 25 ans, désoeuvré.
Les Bamakois, dit-il, sont “un peu contents, un peu inquiets” depuis le début de l’intervention des militaires français, puis africains. Lui-même ira chercher le soir même la casquette au couleurs de la France qu’il a “fait arranger chez le tailleur”.
“Malgré la crise du Nord, Bamako est impeccable”, lance-t-il. “Il n’y a pas de tensions. D’ailleurs hier soir encore, je buvais le thé avec mes amis arabes et touareg, Ousmane Cherif et Hassan Moussa, parce que nous, on sait très bien que tout le monde n’est pas jihadiste ou rebelle”.
Avions “à portée de n’importe quel tir”
Traversant le Pont des martyrs qui enjambe le large fleuve Niger animé par quelques pirogues, le vieux mécanicien Luc Dackué, “né avant l’indépendance de la France” (1960), rentre d’une visite chez un ami. “Il y a des activités partout, sans danger ni rien”, assure-t-il aussi. Mais, lui s’emporte dès qu’on lui parle des arabes ou des Touareg: “ces gens-là sont mauvais. Mon frère en ce moment fait la guerre à Sévaré” (630 km au nord-est de Bamako).
Au volant d’une Peugeot qui frôle les étalages de banabanas (petits commerçants) débordant sur les rues, Fodé Bah Keïta, chauffeur journalier de 46 ans, commence par dire que “tout le monde parle de la guerre” mais qu'”on ne la sent pas ici”. Cependant, depuis peu, à l’entrée des principaux hôtels, des gardiens scrutent le dessous des véhicules avec des miroirs, ouvrent les coffres.
Dans une gargote de la gare routière où ont afflué ces derniers jours les Maliens du Nord fuyant bombardements et affrontements, un militaire vient retirer du courrier envoyé par sa famille depuis Ségou (250 km au nord-est de Bamako).
“Je suis de la musique des armées”, dit l’adjudant-chef Madani Sissoko, 29 ans, “mais les activités de la fanfare sont réduites. Certains de nos éléments sont employés à garder le siège de la télévision nationale, la caserne de Kati, l’aéroport.”
La surveillance de l’aéroport préoccupe justement le capitaine Modibo Traoré, qui reçoit au siège décati de la direction de l’information des armées (DIRPA), “parce qu’il y a des zones où les avions, quand ils amorcent leur descente, sont à la portée de n’importe quel tir de jihadistes infiltrés”.
La vraie image du Mali, les jeunes passent toute leur vie a prendre du the, aucun engagement pour le pays. Heureusement que la France a stoppe ces islamistes sans quoi une fois arrives a Bamako tous ces jeunes allaient fuir pour la Cote d’Ivoire au lieu de mener des actions de resistance.
ils feraient mieux de parler de travail pour remettre le Mali sur pied 👿 👿
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