L’année 2022 s’est achevée avec son lot de violence sur l’ensemble du territoire. Au cours des derniers mois, les forces armées maliennes ont lancé de nombreuses offensives sur les positions des GAT avec, à la clé, des succès et la reconquête de quelques portions du territoire. En cette nouvelle année, les défis s’annoncent rudes pour ce pays qui tente de sortir de l’ornière djihadiste. D’où l’appel à la cohésion et au travail du Président de la transition qui doit au même moment préparer le terrain pour les prochaines élections.
L’année s’annonce déjà mouvementée pour le Mali. Après la soumission du projet de révision constitutionnelle dont certains points sont largement contestés, le Président de la transition doit trancher sur l’épineuse question de la laïcité. Les chantiers s’annoncent rudes car le pays reste sous la menace djihadiste et les attaques continuent. La dernière en date, celle du poste de contrôle de Kassela, localité non loin de la capitale Bamako.
Le retour de la stabilité et la paix, de la reconquête totale du territoire demeurent les soucis majeurs de l’ensemble des maliens. Des objectifs dont le gouvernement de transition doit s’efforcer d’atteindre. Mais selon plusieurs observateurs, ce conflit risque de s’étaler sur la durée. De toute évidence, Assimi Goita et son gouvernement doivent tout mettre en œuvre pour redresser la barre et rétablir les relations bilatérales avec les autres partenaires du Mali
Les scrutins
Un test grandeur nature pointe à l’horizon pour le colonel Assimi Goita. Il s’agit de la tenue du référendum dont le déroulement est prévu pour le mois de mars, de la convocation du collège qui doit s’effectuer dès le mois prochain et de l’examen et l’adoption de ce référendum pour le mois de mai.
Hormis, ce référendum, l’élection des conseillers des collectivités territoriales est un autre enjeu de taille. En effet, elle doit se tenir au même mois de mars que le référendum. De ce fait, de sa convocation en mars à la campagne puis le déroulement du scrutin en juin, les maliens retiennent leur souffle.
Un autre défi de taille qui avait mis le feu aux poudres avant de provoquer la chute de l’ancien régime, l’élection des députés est aussi prévue pour cette année 2023. Cela sonnera la fin du conseil national de transition et sera une amorce pour le retour à l’ordre constitutionnel tant souhaité par les maliens et leurs partenaires de la sous-région. En premier lieu, la convocation se tiendra au mois de juillet puis suivront la campagne électorale et le déroulement du scrutin au mois d’octobre. Le deuxième tour quant à lui aura lieu en novembre de cette même année.
Pour ce qui est de l’élection présidentielle qui mettra fin à la transition, elle se tiendra en 2024 mais la convocation du collège électoral est prévue pour le mois d’octobre. L’ensemble de ces scrutins dont le calendrier a été établi par le ministère de l’administration territoriale ne doit connaître en principe aucun report sauf cas de force majeure. Ainsi, les maliens sont invités à se préparer pour renouer avec les urnes dès le mois prochain.
La reconquête du territoire et le retour de la paix
La bataille pour reconquérir l’ensemble du territoire ne s’annonce pas facile mais dans son discours du nouvel an, le colonel Assimi Goïta a fait savoir que l’option de la reconquête de la souveraineté est pour lui la seule voie possible si l’on ne veut pas être complice de la perpétuation du système de dépendance qui hypothèque notre avenir. Cette volonté de reconquête est la nouvelle priorité des plus hautes autorités du Mali. Cela s’accompagne forcément par le retour de la paix sur l’ensemble du territoire. Par ailleurs, avec la libération des 46 soldats ivoiriens détenus depuis 6 mois au Mali puis condamnés à 20 ans, c’est un pas de géant qu’il vient d’effectuer. Cela va fortement consolider les liens fragiles du Mali avec son voisin ivoirien.
Ahmadou Sékou Kanta