Jamais dans l’histoire de la nation Mali une année civile n’avait été sujette à tant de soubresauts et de vicissitudes. Une évidence qui se justifie par les ahurissantes successions d’évènements qui ont par moment tenu en haleine mais très souvent laisser aphone beaucoup, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
En effet, sans prétendre être exhaustif sur les tribulations ayant émaillé l’an 2021, on se contentera de relever les épisodes les plus marquants. Y figure en prmier lieu le coup de force du colonel Assimi Goita contre le pouvoir transitoire de Bah N’Daw le 24 mai 2021. Ce deuxième coup d’Etat en moins de 10 mois, perpétré par un vice-président de la Transition, s’est révélé être le point de départ d’une nouvelle phase de la décennie tumultueuse que connait le Mali depuis 2012. Contrairement au putsch précédent, ce deuxième coup d’Etat, qui suscita chez le Malien lambda un nouvel espoir, aura plus accentué sur le pays le rouleau compresseur des sanctions de la communauté internationale et de la sous-région (CEDEAO). Et que dire de ses implications géopolitiques, qui ont placé le Mali au cœur d’un conflit géostratégique et diplomatique entre la Russie qui ambitionne de ravir à la France sa mainmise et son influence en Afrique et plus particulièrement dans la région sahélienne.
Par ailleurs, l’an 2021 fut celle d’une implacable lutte anti-corruption considérée par d’autres comme une chasse aux sorcières surtout avec des arrestations, jugées extrajudiciaires par certains manitous de la justice malienne, de grandes personnalités politiques. Cela ne va pas sans dire que l’avènement de Choguel K Maiga à la Primature a revigoré la virulente opposition qui gangrène la scène politique.
Au le plan scolaire, la non application de l’article 39 a poussé la Synergie des enseignants grévistes, visiblement rétifs à toute concession, à boycotter les examens de fin d’année qui se sont toutefois tenus tant bien que mal. Parallèlement aux incessantes grèves des enseignants, l’an 2021 aura été également rythmé par celles de l’UNTM et de ses dissensions intestines avec les syndicats de la magistrature, qui se sont sentis pris à partie dans certaines de ses doléances.
Il convient aussi de rappeler qu’en 2021 les attaques terroristes sont relativement restées sur la même fréquence comparée aux années précédentes dont la plus récente est l’attaque meurtrière contre un véhicule de transport à proximité de Bandiagara faisant plus d’une trentaine d’innocents civils tués, le 3 décembre 2021.
Enfin, le dernier événement majeur de cette année 2021 est sans conteste la tenue des assises nationales de refondation décriée par une bonne partie de la classe politique ainsi que par certains mouvements armés. Somme toute, malgré l’indéniable vie chère qui a prévalu tout au long des 12 derniers mois, on peut dans une logique d’optimisme retenir qu’au cours de l’ambivalente année 2021, le Mali est passé du ridicule à l’exemplaire aux yeux des peuples africains grâce à la posture plus que téméraire des autorités du deuxième épisode de la transition vis-à-vis de l’ex puissance coloniale qui se gargarisait de tout régenter à sa guise.
Ousmane Tiemoko Diakité