Quand il s’agit de choisir l’homme ou la femme de sa vie, personne ne souhaite se tromper. Vu le taux croissant de divorce, nous pouvons conclure que la plupart des gens adoptent une approche erronée dans la recherche de leur conjoint. De fait, nous avons interrogé certains jeunes couples sur les raisons principales pour lesquelles ils se sont mariés. Une seule explication : «parce que je l’aimais». Dans un contexte différent, découvrons ensemble le regard croisé d’une conseillère conjugale malienne et d’un conseilleur matrimonial européen, Rabbin Heller.
Selon les explications de la conseillère conjugale, Mme Diakité Adja Bani Kébé, l’amour est un sentiment éphémère. De ce fait, il doit se reposer sur des bases solides dans le choix du conjoint. À l’entendre, ces bases sont, entres autres, l’éducation, la personnalité (les caractères) de l’autre. Les conjoints doivent également se demander ce que l’autre représente pour lui et ce qu’il peut lui apporter dans la vie, à savoir la sécurité affective et sociale.
À en croire Mme Diakité, pour ne pas se tromper par rapport au choix du conjoint, il est impératif de se renseigner sur la famille de l’autre ; connaître ses fréquentations même passées et ses comportements par rapport à son entourage. Ces constats permettent de se faire une idée sur la personne avec qui l’on souhaite partager sa vie.
Quant au conseilleur matrimonial, Rabbin Heller, choisir un conjoint sur la base du seul amour, est une erreur. Selon lui, le choix d’un compagnon pour la vie ne devrait jamais être fondé sur l’amour. À l’en croire, l’amour n’est pas la base du mariage, mais plutôt la résultante d’un mariage réussi. «Si tous les ingrédients indispensables sont présents, l’amour apparaîtra lui aussi ; vous ne pouvez pas construire votre relation uniquement sur l’amour. Ce n’est pas suffisant», insiste-t-il.
Pour bien guider chacun et chacune à faire un choix raisonné, Rabbin Heller dresse cinq questions que vous devez vous poser, si vous êtes déterminé à vous marier et à le rester.
La première question, est de chercher à savoir si vous avez un idéal commun, c’est-à-dire avoir les mêmes objectifs. La deuxième chose fait allusion à l’assurance. Autrement dit, être capable de lui exprimer ses sentiments et ses pensées en toute sécurité ou pouvoir lui communiquer ouvertement, sans crainte. La troisième question, vous devez vous demander si c’est une personne sensible et délicate. Vous devez connaître par là, si elle fait des efforts pour améliorer son caractère. Est-elle matérialiste ? La quatrième interrogation est de savoir comment elle traite les autres. Enfin, la cinquième et la dernière question, demandez vous s’il y a quelque chose chez cette personne que vous souhaiteriez changer une fois que vous vous seriez mariés ?
Rabbin Heller ajoute que si vous ne pouvez pas pleinement accepter cette personne telle qu’elle est aujourd’hui, alors vous n’êtes pas prêt à l’épouser. Cependant, il nous conseille de gérer les choses un peu plus avec la tête et un peu moins avec le cœur. Ainsi, on aura tout à gagner à être aussi objectif lors des rencontres.
«Tomber amoureux est un sentiment grandiose, mais quand vous vous réveillez avec la bague au doigt, il vaudrait mieux que vous ayez déjà fait vos «devoirs», sous peine d’avoir de sérieux ennuis», a-t-il indiqué.
En guise de conclusion, nous pouvons dire que malgré la différence du contexte par rapport au choix du conjoint, à savoir, Africain (en particulier, Malien) et Européen, les deux conseillers parlent plutôt un même langage. Alors, n’est-il pas temps de revoir nos critères de choix de nos futurs conjoints, en vue de fonder des foyers heureux et durables ?
Fatoumata TRAORE