Amina Soumaré, présidente de la Fondation du Mali : « Je sais et je mesure les souffrances des populations affectées par la crise »

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Aminata Soumare
Aminata Soumare

C’est une dame refaite que nous avons rencontrée dans ses nouveaux bureaux de l’Aci 2000 en face du monument de l’Obelusque. Refaite, parce que la dernière fois que l’avons vue, elle était venue nous rendre visite à la Rédaction du journal Le Républicain, elle marchait péniblement s’appuyant sur une canne. Victime de la junte putschiste, sous la transition. Aujourd’hui, tout ça est devenu un mauvais souvenir car elle épouse la forme et se porte comme un charme. Enfin, nous avons réussi à lui tendre notre micro, elle reste reservée, certes, mais parle …

 

 

 

Le Républicain : On vous connait comme étant une communicatrice, vous avez été promotrice de l’Agence AMSC Cependant vous reparaissez à la tête d’une Fondation, quelle est la raison de ce changement ?

Amina Soumaré : Merci pour la question, en réalité, je suis toujours dans la communication. Il faut reconnaître que les meilleures expériences pour une personne résultent des situations réelles qu’elle a vécues. La crise sécuritaire que le Mali a connue en janvier 2012 et qui s’est soldée par le coup d’état militaire au sud du pays et l’occupation des régions du Nord du Mali par les terroristes m’a permis de mesurer l’ampleur des souffrances des populations pour avoir, moi-même subi les mêmes atrocités. Autant au Nord, il y a eu les massacres (Aguelhok), des viols, des tortures, au sud également les mêmes atrocités ont été commises. J’ai été témoin oculaire pour avoir été enlevée, torturée et emprisonnée plus de cinq (5) mois dans l’exercice de mes fonctions.

 

 

 

Quelle est le lien de ces évènements avec votre Fondation ?

C’est pour vous dire, que je sais et je mesure les souffrances des populations affectées. Pendant cette période, j’ai été assistée par des amis, des proches et des personnes de bonne volonté. C’est cet élan de solidarité et d’entre aide qui m’a permis d’être évacuée et soignée aux Etats Unis. C’est au sortir de cette situation et après analyse de tout le calvaire vécu que j’ai décidé d’apporter ma modeste contribution dans un cadre humanitaire aux personnes qui sont encore dans cette situation difficile. Aussi, je voudrais démontrer que malgré nos différences dans ce pays, la solidarité est une réalité chez certains riches qui  peuvent toujours partager avec ceux qui sont dans le besoin, tout en préservant  la dignité de la personne bénéficiaire. C’est ainsi que m’est venu l’idée de créer la Fondation du Mali (FM) afin d’apporter une assistance aux populations vulnérables.

 

 

 

Présentez-nous votre Fondation ?

La fondation du Mali a son siège à Hamdallaye ACI 2000, en face du carrefour de l’Obélisque. Elle intervient sur l’ensemble du territoire du Mali dans le but de  soutenir les nécessiteux, soutenir des projets innovants d’intérêt général, de partage de la richesse et aider les plus vulnérables etc. Pour moi, Il s’agit de joindre l’utile (mon métier) une corde humaniste, c’est-à-dire en plus de la communication, me lancer également dans le socio -humanitaire.

 

 

 

Que visez-vous à travers la création de cette fondation ?

Je vise d’abord à aider et à susciter l’entraide chez les autres. En effet, le but de la fondation est de recevoir des libéralités sous forme notamment de dons et legs ou versement manuels, d’en assurer la gestion et de redistribuer ces libéralités, ou leurs fruits et produits disponibles, au profit de personnes, œuvres ou organismes d’intérêt général, ayant un caractère de générosité désintéressée ; elle a également un but éducatif, scientifique, social, humanitaire, culturel, ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense de l’environnement ou à la diffusion de la culture malienne en se conformant, pour ce faire, aux intentions, charges et conditions éventuellement stipulées par les donateurs. Pour illustrer cela, nous avons présentement deux projets en cours de financement pour la région de Gao, sérieusement affectée par la crise sécuritaire de 2012. Il s’agit du projet d’Appui des périmètres de production affectés par la crise sécuritaire dans la région de Gao « FAABA » pour le groupement AGEFORE Mali et  le projet d’appui à l’Insertion socio-économique et d’Assistance psychosociale  des femmes victimes dans les cercles  de Gao, Bourem et Ansongo du Consortium du réseau des femmes leaders d’Ansongo et l’ONG A.A.D.I.S-Mali.

 

 

 

Le week-end dernier, on a assisté au lancement d’une fondation qui se réclame également du Mali, y a-t-il un rapport entre les deux fondations ?

En réalité, il y a une nette différence entre les deux fondations. J’ai été invitée par le Ministre MARA au lancement de sa fondation ; le nom de sa fondation est : Fondation Malienne pour l’Entraide et le Développement (FMED). Notre fondation est dénommée « Fondation du Mali (FM) » sous le numéro de récépissé 171 / MATDAT-DGAT en date du 26 aout 2013. C’est la première fondation au Mali portant le nom Mali.

 

 

 

Parlez-nous brièvement de vos objectifs ?

C’est soutenir des projets concrets et innovants qui répondent aux besoins des personnes face aux problèmes posés par l’évolution rapide de la société ; choisir les meilleurs projets dans  tout le Mali, en mettant la personne au centre de nos actions en favorisant sa dignité, son autonomie et en lui donnant les moyens d’être acteur de sa vie, apporter conseil et appui. Aider, concrètement les initiatives de générosité émanant de toutes parts catalyseur entre la sphère publique et le secteur privé, développer et valoriser le mécénat dans tout le Mali. Elle entend apporter un appui dans le domaine  du développement durable touchant les secteurs de la production (agriculture – élevage – pèche …) ; des services sociaux de base (santé – éducation – eau potable …) ; l’environnement (amélioration du cadre de vie, lutte contre la désertification, le changement   climatique …)

 

 

 

Quels sont vos bailleurs ?

Les entreprises maliennes et étrangères, les intuitions internationales, les particuliers etc.

 

 

 

 

Choisissez-vous vos partenaires, seriez-vous regardante sur les sources de financement de vos projets ?

Bien sûr ! La fondation met en œuvre tous les moyens licites, eu égard notamment aux prescriptions du code civil et de la législation fiscale en matière de libéralités, qui paraitront le plus conformes à son caractère d’utilité nationale et appropriés à la réalisation de son objet désintéressé.

 

 

Votre mot de la fin ?

La situation  que traverse actuellement le Mali, nécessite la conjugaison des efforts de tous les acteurs (partenaires techniques et financiers, organisation de la société civile, des particuliers, les populations, etc..). Pour la fondation du Mali, toute action allant dans le sens du bien être des populations doit être soutenue et encouragée.

 

 

Réalisé par B. Daou

 

 

 

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Merci, je suis convaincu que le nord sera développé. Vous venez de trouver les vrais acteurs qui ont le souci du développement local. Madame seule le bon Dieu peut vous payer.Courage

  2. Vous avez toutes les félicitations des populations du Nord. Pour la première nous sommes convaincus qu’il y a des personnes encore qui ont encore le souci du mieux être l’autre.Nous saluons votre initiative, pour quelqu’un qui vous connaît , vous avez toujours œuvré pour le bien être des autres. ce qui vous valu votre incarcération. le sérieux dans le travail de ces deux structures est connu de toutes les populations de la vallée pour avoir exécuté des projets et programmes dont les résultats sont encore sur le terrain dans mon village de Kokorom. Présentement, les femmes encadrées par cette structure fournissent la ville de Gao en légume.
    courage ma sœur, qu’Allah vous aide

  3. Félicitation et merci ma soeur pour cette initiative qui a toujours caracteriée votre personne.
    Je formule des voeux très sincères pour la réussite de cette fondation afin d’apporter les concours necessaires à cette poupulation malienne qui a subit toutes sortes d’atrocité pendant la crise.
    Je sais que tes qualités humaines et proffessionelles te permettrons de surmonter ce défi.

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