Amendements constitutionnels : Hystérie générale

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Les Maliens ont manifesté ce samedi à Bamako contre le référendum pour la révision constitutionnelle du président IBK.
Les Maliens ont manifesté ce samedi à Bamako contre le référendum pour la révision constitutionnelle du président IBK. © REUTERS/Luc Gnago

Depuis que le président IBK a décidé, après le rejet des amendements constitutionnels par l’opposition, de les faire passer par voie de référendum, une hystérie généralisée a gagné toute la république du Mali.

Impossible de parler de quoi que ça soit sans avoir l’intelligence de trouver l’astuce de parler des amendements. Déjà des marches et des meetings à travers le pays ont été organisés par des hommes politiques, notables, des chefs de tribus, des associations, des représentants de la société civile, des hauts fonctionnaires, des ministres et autres initiatives de soutien à la reforme constitutionnelle parrainée par les plus hautes autorités civiles et militaires du pays.

Même, les religieux et des imams ne sont pas en reste. Les sermons de vendredi sont souvent dédiés ou à la reforme constitutionnelle ou aux réalisations présidentielles dans tel ou tel domaine.

Tout le monde s’active depuis plusieurs semaines. Le référendum proprement dit  a été reporté à une date ultérieure afin de vaincre la réticence des citoyens à dire OUI à la reforme constitutionnelle.
Les partis politiques ayant assisté au dialogue se mobilisent aussi en collaboration avec le gouvernement pour permettre sans risque de faire passer les amendements décidés ensemble.

Pas question de refaire une autre erreur d’appréciation comme celle qui a conduit au rejet inattendu des changements constitutionnels proposés par le pouvoir qui fait des pieds et des mains pour continuer à survivre. Cette fois, IBK et son gouvernement ne veulent prendre aucun risque.

C’est la mobilisation générale. Une véritable alerte pour éviter toute possible déconvenue dans un contexte particulièrement surchauffé où les alliances de toute nature ajoutées à une lame de fond de mécontentement populaire peuvent engendrer. Normalement, le référendum était prévu pour ce 9 juillet 2017. Mais il fut reporté sine die. Pour cela, il faut de l’argent estimé à des milliards de nos francs pour pouvoir conduire à l’abattoir le bétail électoral. Or, si le parlement a déjà adopté la loi de finances rectificative 2017 dans laquelle le référendum est budgétisé, l’Assemblée Nationale a décidé de ne discuter de cette loi de finances qu’après avoir pris suffisamment le temps de permettre à l’exécutif de consulter des experts pour mieux appréhender les contours du texte.

Autour de tout cela, des rumeurs d’un abandon  par le régime de la reforme constitutionnelle circulent ou même de la possibilité pour le gouvernement de surseoir à certains des amendements, notamment les changements à apporter à la nomination des 1/3 des sénateurs et à la création des Assemblées régionales.

Arouna Traoré

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