Hier, jeudi 20 juillet 2017, la Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma Constitution» a tenu une assemblée générale à la Pyramide du Souvenir de Bamako pour faire le bilan de sa marche effectuée à Bamako le 15 juillet 2017 et envisager les activités à mener afin d’exiger le retrait pur et simple de la loi portant révision de la constitution du 25 février 1992. Des propositions d’activités ont été faites par les participants et participantes de cette assemblée générale dont la tenue des marches en direction de l’Assemblée nationale du Mali, de la Cour Constitutionnelle du Mali, de Sébénikoro ou de Koulouba, des journées ville morte à Bamako, des meetings et bien d’autres manifestations. Selon le premier vice-président de la Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma Constitution», l’honorable Amadou Thiam, la commission stratégique au sein de la direction de la Plateforme examinera les propositions faites et à l’issue de cela, une assemblée générale sera convoquer dans un bref délai pour décider ce qu’il y a lieu de faire. Mais, d’ores et déjà, les responsables de la Plateforme ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la lutte jusqu’à la victoire finale.
Cette assemblée générale était placée sous la présidence du premier vice-président de la Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma constitution ! », l’honorable Amadou Thiam, président de l’ADP-Maliba, en présence de l’ancien Premier ministre Soumana Sako de la CNAS FH, de Abdrahamane Diarra et de Mohammad Ahmad Sangaré de l’URD, de Makan Moussa Camara et de Seydou Cissé du Parena, de Nouhoum Togo du Pdes, de Amadou Bédi Daou du Mouvement trop c’est trop, de l’artiste Master Soumi et bien d’autres personnalités.
Après l’observation d’une minute de silence en la mémoire des disparus et l’exécution de l’hymne national du Mali, le premier vice-président de la Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma constitution ! », l’honorable Amadou Thiam a félicité les membres de la Plateforme pour la grande mobilisation effectuée lors de la marche du 15 juillet dernier. « C’était un défi très important à relever. Nous sommes sortis plus nombreux que le 17 juin…J’aurai appris que c’est vers le mois de novembre prochain que le pouvoir public entend organiser le referendum mais ils auront en face la plateforme plus déterminé que jamais», a-t-il dit. Il a fait savoir que l’ordre du jour de cette assemblée générale est de faire le bilan de la marche du 15 juillet dernier, envisager les activités à mener pour exiger le retrait pur et simple de la loi portant révision de la constitution du 25 février 1992, et bien sur des divers. Tout d’abord, avant de donner la parole aux participants, il a déploré l’agression des membres du Mouvement « Trop c’est trop » et « ça suffit » qui étaient en sit-in le mercredi dernier devant l’ORTM pour exiger le traitement équitable de l’information par la télévision nationale. A l’en croire, une lettre a été adressée au premier ministre pour demander la démission du directeur général de l’ORTM, Sidiki N’Fa Konaté.
« La force du peuple est plus puissante»
Des propositions d’activités ont été faites par les participants lors de cette assemblée générale. Le ton des interventions fut donné par Mme Binta Ongoïba qui a souhaité la cessation des marches et planifier d’autres activités afin de paralyser la ville de Bamako. « Si possible occuper les deux ponts et laisser le troisième pont pour des besoins sanitaires, humanitaires », a-t-elle dit. Elle sera suivie par Soumana Sissoko qui a indiqué que toutes les luttes futures doivent être pilotées par la Plateforme et non quelques associations comme ce fut le cas du sit-in devant l’ORTM. Pourtant, Mme Coumba Yarressi insiste sur la nécessité des marches. « Aucune activité ne pourra remplacer la marche », a-t-elle averti. Elle sera appuyée par Amara Bathily et El Hadji Tandina. Pour sa part, Konaté de la Plateforme Antè A Bana a souligné qu’au-delà de la démission de Sidiki N’Fa Konaté, celle du ministre de la communication doit être également une exigence. Selon Oumar Sow, la gestion de la victoire est difficile. « Faisons de nos marches les principales activités. Il n’y a pas une activité plus dissuasive que la marche », a-t-il dit. Moussa Traoré de la jeunesse Parena a non seulement souhaité la tenue d’un autre sit-in devant l’ORTM pour exiger un traitement équitable de l’information, mais aussi, la nécessité d’informer les Ambassades au Mali que les 80% de la population malienne sont contre la révision constitutionnelle. Alpha Sangaré a proposé à la Plateforme de prendre d’assaut devant l’Assemblée Nationale du Mali pour empêcher la relecture du texte. Idem pour Mme Kadidia Fofana qui a évoqué une marche sur l’Assemblée Nationale et sur la cour constitutionnelle. A ses dires, les femmes sont à l’avant-garde de la lutte. « Si le pouvoir fixe une date pour la relecture du texte, nous allons prendre l’Assemblée nationale en otage», a fait savoir Mamadi Dramé.
Selon Amadou Bedi Daou, l’objectif du Mouvement ‘’Trop c’est trop’’ est l’éveil des consciences et le combat contre l’injustice. « Nous souhaitons un sit-in de la Plateforme devant l’ORTM », a-t-il dit. Aux dires de Mme Lalia, malgré la pluie, les gens sont plus engagés que jamais. « Ce n’est pas sur l’Assemblée Nationale qu’on doit marcher, on doit aller à Sébénikoro. Les femmes de la Plateforme sont plus que jamais engagées », a-t-elle précisée. Tout en demandant une audience des femmes avec le président IBK, Mme Mariam a souhaité une marche sur Koulouba ou sur Sébénikoro. Quant à l’artiste Master Soumi, il a invité les uns et les autres à rejoindre la Plateforme. L’ancien Premier ministre, Soumana Sako, a précisé que c’est pour le Mali que cette lutte est faite. « Ils ont tout fait pour nous diviser mais en vain. Nous voulons le retrait pur et simple du texte de la révision constitutionnelle. Il faut que nous soyons constants et consistants dans la communication. La lutte ne sera pas facile car on est en face d’un régime qui est soutenu. La force du peuple est plus puissante que tout. C’est le peuple malien qui a décidé de s’assumer et il va s’assumer », a-t-il martelé.
Dans ses éléments de réponse, l’honorable Amadou Thiam a fait savoir qu’il est temps de changer l’itinéraire des marches pour aller en direction de l’Assemblée Nationale soit en direction de la Cour Constitutionnelle. « Il n’est pas question de reculer, nous allons continuer la lutte jusqu’au bout. Si la Plateforme occupe l’ORTM, Bamako sera bloqué… Vous allez nous laisser le soin d’examiner les propositions et nous allons convoquer une Assemblée générale dans un bref délai pour décider ce qu’il y a lieu de faire», a promis le premier vice président de la Plateforme.
Aguibou Sogodogo