Amadou Koufa : Qui est ce dangereux chef jihadiste qui menace de donner la mort au candidat Harouna Sankaré ?

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Comme nous l’avions publié dans notre précédent numéro, le chef jihadiste du Centre, Amadou Koufa, a ouvertement menacé de « donner la mort » au candidat présidentiel, Cheick Harouna Sankaré. Lesdites menaces de mort, avaient été proférées dans un message enregistré, entièrement fait en langue Peul et qui, depuis quelques jours, circule sur les réseaux sociaux. Elles font suite, notamment, au soutien du Maire de Ouenkoro à la candidature d’IBK lors du 2è tour de la présidentielle, ce que le salafiste Koufa semble voir comme un « acte de trahison » contre l’ensemble de la communauté Peul, en grande majorité, aurait plutôt privilégié la défaite d’IBK lors du vote. Mais qui est ce chef terroriste activement recherché par les services spéciaux maliens et qui, jusque-là, reste introuvable ?   

 De son vrai nom, Amadou DIALLO, le jihadiste malien Amadou Koufa (nom de guerre) est Peul originaire du village de Koufa, à Saraféré, dans le Cercle de Niafunké, dans la région de Mopti. Ainsi, il prend son surnom Koufa en référence à son nom village natal. Au passage, notons que les peulhs sont un groupe ethnique malien basé majoritairement au Centre du pays et s’identifiant notamment à la transhumance pastorale comme option sociale majeure.

Amadou Koufa devient, alors, prêcheur et voyage dans plusieurs pays, particulièrement, au Pakistan et en Mauritanie où il a multiplié les contacts et qui lui permettent d’alimenter son réseau aujourd’hui. Au Mali, il réclame l’instauration d’une république islamique. En prônant la libération, l’émancipation et l’épanouissement à travers son mouvement islamiste, le prêcheur radical malien parvient à attire les plus démunis, les pasteurs transhumants et certains marabouts. Et ce combat finit par promouvoir une forme de révolution sociale vis-à-vis de l’Etat et les structures communautaires quasi-féodales.

Proche de Iyad Ag Ghali, un des plus influents chefs jihadistes au Nord du Mali et fondateur de l’organisation islamiste « Ansar Dine », Amadou Koufa y forme une alliance au début de la guerre du Mali en 2012 et fonde en janvier 2015, son propre mouvement « Front de Libération du Macina » (FLM). Appelé aussi la Katiba de Macina, le groupe armé salafiste d’Amadou Koufa intègre le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans en mars 2017, apparaissant dans une vidéo, aux côtés de Iyad Ag Ghali, Abou Hassan al-Ansari, Abou Abderrahman El Senhadji et l’algérien Djamel Okacha, tous des Emirs du Sahara.

En juillet 2017, lorsque des responsables politiques maliens ont sollicité l’ouverture de négociations avec les jihadistes, Amadou Kouffa a envoyé deux émissaires rencontrer le professeur Alioune Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale et figure emblématique de la communauté peulh du Mali. Il pose trois conditions : le départ de l’armée française, le départ de la Minusma (mission onusienne de stabilisation du Mali) et qu’Alioune Diallo reste son interlocuteur.

Pour rappel, il avait, en 2015, dans un autre message enregistré, déclaré la guerre à la France, en appelant à s’attaquer à celle-ci partout, où elle se trouverait, car, la voyant comme l’«ennemi de l’Islam ». Et aujourd’hui, le maître coranique et chef terroriste, s’en prend férocement au candidat Harouna Sankaré qu’il qualifie désormais de « complice » de ceux qui seraient en train de planifier le « génocide des Peuls » au Centre du Mali, suite à son soutien à IBK au second tour, celui-là que l’islamo-fasciste semblerait voir comme la « base des malheurs » de la communauté Peulh.

Modibo Kane Diallo

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