Le Général Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’État de mars 2012, a été interpellé à son domicile situé à l’ex-Base aérienne B par des militaires, hier mercredi 27 novembre 2013, dans la matinée. De sources concordantes, c’est après avoir été entendu par le juge que l’ancien homme fort de Kati a été placé sous mandat de dépôt par le juge Yaya Karambé. Selon une source, l’ordre de l’arrêter a été donné “au plus haut niveau de l’État”. Cette même source annonce que Sanogo a été inculpé de meurtres et assassinats, de complicité de meurtres et assassinats puis placé sous mandat de dépôt.
Une perquisition aurait été également menée à son domicile, nous a indiqué une autre source qui précise que la justice rechercherait des éléments pour faire avancer l’enquête sur les faits qui lui sont reprochés.
Ancien Capitaine de l’armée, promu au grade de Général en août dernier, l’officier avait été convoqué fin octobre par le juge Yaya Karambé qui a en main le dossier. Mais à la surprise générale, le général Sanogo n’était pas allé répondre à cette convocation. Ce qui n’a pas manqué de provoquer un tollé au sein de l’opinion. Parce qu’après cela certains percevaient en Sanogo un homme au dessus de la loi.
À propos de cette mauvaise passe dans laquelle l’ancien homme fort de Kati s’est retrouvé quelques années après le coup d’état, il est bon de rappeler que dans les semaines qui ont suivi les évènements de mars 2012, le quartier Général de Amadou Haya Sanogo et de ses hommes avait été le lieu de nombreuses exactions commises sur des bérets rouges considérés comme fidèles au président de la République renversé, Amadou Toumani Touré.
Parmi les victimes de ces exactions commises par le défunt Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’État (Cnrdre), il y a des hommes politiques, des journalistes, des membres de la société civile.
Aujourd’hui, comme par un retour de la manivelle, le capitaine qui a été promu général 4 étoiles devra répondre des actes commis sous son autorité. Et si sa culpabilité est établie il devra payer cher.
AMADOU HAYA SAISI MANU MILITARI
Des sources proches du dossier indiquent que pour son interpellation hier matin, les autorités judiciaires ont fait recours à une unité composée d’une dizaine de soldats maliens. “Il ne voulait pas se rendre devant le juge, nous venons donc d’exécuter un mandat d’amener”, a confié un militaire à un journaliste de la presse étrangère.
Cette épisode dans l’affaire Sanogo prouve encore une fois de plus aux yeux de l’opinion publique que plus personne n’est au dessus de la loi dans cette République. Ce n’est pas un militaire, fut-il un général 4 étoiles, qui va déroger à la règle. À suivre !
Laya DIARRA