Les membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) étaient devant la presse, le jeudi 1er novembre, pour rétablir la vérité et consolider l’image de l’institution. C’était sous l’égide de son président, Amadou Bah.
Accusé de « manquements, d’errements et d’indiscipline budgétaire » par certains commissaires, Amadou Bah, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), apporte sa version des faits. Selon lui, la crise provoquée par certains membres de l’organe de supervision des élections au Mali ne se justifie ni en fait, ni en droit.
Destitution du président de la CENI
Les textes ne prévoient la destitution ni du président de la CENI ni d’un autre membre du bureau. « Je ne vois pas ni dans notre règlement intérieur ni dans la Loi électorale une procédure de destitution d’un membre de la CENI » affirme Amadou Bah.
Selon lui, l’article 12 de la Loi électorale stipule que « toute contestation par les partis politiques et les candidats en lice aux différentes élections portant sur les membres de la CENI ou de ses démembrements est soumise respectivement à l’appréciation de la Cour suprême et les tribunaux administratifs dans un délai de quinze jours à compter de la date de publication de décret ou de la décision de nomination. Lesdites juridictions tranchent dans un délai de trente jours ». Le législateur a consacré à la stabilité des institutions, poursuit le président Bah. Parce que, explique-t-il, « quand les gens sont occupés à faire des élections on ne doit pas être préoccupé à changer chaque fois les responsables ».
Les choses se sont passées dans les règles de l’art
Par rapport aux accusations de détournement, le président de la CENI préfère attendre les conclusions du rapport de la commission d’enquêtes et d’audit commanditée par le Ministère de l’Economie et des finances. « On va attendre le résultat de ce travail pour se prononcer sur la question », déclare-t-il. En attendant, le président Bah estime que les choses se sont passées dans les règles de l’art.
Sur la question de l’achat des véhicules, Amadou Bah admet avoir utilisé, en commun accord avec les commissaires, l’argent destiné au fonctionnement de l’institution. C’était en attendant le versement du reliquat prévu pour l’acquisition des engins. Une somme qui n’a, à ce jour, jamais été versée, assure-t-il.
« Les voitures n’étaient pas immatriculées. Le fournisseur avait refusé de fournir les documents sans le reliquat de son argent », se justifie M. Bah. Il fallait payer pour régulariser les voitures, les commissaires se plaignant constamment de la tracasserie policière, conclut-il.
Abdrahamane Sissoko