Après avoir côtoyé les enfants et les jeunes adolescents de la rue à travers des tournées nocturnes qu’il organise chaque jour en vue de les apporter des soins médicaux, le Service d’aide mobile d’urgence sociale du Mali (SAMUSOCIAL Mali) est arrivé au constat final : la rue n’est pas le choix de ces enfants. C’est leur dernier recours, selon Alou Coulibaly, Directeur du Samusocial Mali. Ainsi pour faire tomber les préjugées qui entourent ce milieu, Samusocial, en prélude à la journée internationale des Droits des Enfants qui se tiendra le 20 novembre 2015, a organisé le samedi 14 novembre 2015 une conférence de presse à la Maison du Partenariat Angers-Bamako.
Qui sont les enfants et jeunes des rues à Bamako ? Pour quelles raisons ont-ils quitté les familles ? Quelles sont leurs souffrances ? Voilà autant de questions dont les réponses demeurent ignorées par beaucoup de personnes restées dans les préjugés concernant les enfants de la rue. Et c’est sur ces quelques interrogations sur lesquelles les échanges entre la direction de Samusocial Mali et les journalistes ont porté. Pour la circonstance, le Directeur du Samusocial avait à ses côtés, la Directrice adjointe de la Direction nationale de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Soundé Diop et du représentant de la Mairie du District, Lassana Minté.
Dans son discours liminaire, le Directeur du Samusocial Mali a tenu faire une mise au point. Selon le conférencier, la société ne connaît pas le fond du problème des enfants de la rue. « La rue n’est pas le choix des enfants. C’est leur dernier recours. Ils sont dans la rue à cause du débordement de la violence à la maison, de l’enseignement coranique ou à cause d’autres problèmes pour lesquels ils ne sont pas responsables», a expliqué avec regret Alou Coulibaly. A l’en croire tous les enfants rencontrés par le service d’aide mobile d’urgence sociale ont une famille et souhaitent y revenir un jour. « Notre mission consiste à atténuer leurs souffrances quotidiennes, leur redonner confiance et espoir et les accompagner vers une réinsertion sociale », a indiqué le conférencier qui précise que la rupture avec la famille explique leur vulnérabilité. Ainsi depuis 2001, date de sa création, le Samusocial Mali a pris en charge au total 3309 enfants et jeunes en situation d’exclusion sociale à Bamako. Selon son Directeur, la prise en charge de l’ONG est le plus souvent d’abord médicale. « Le soin permet de créer le lien, puis progressivement il s’étend sur le volet psychologique, social et éducatif », a dit Alou Coulibaly qui ajoute que ces opérations se font en collaboration avec la Mairie du District de Bamako. C’est ainsi que dans le souci de mutualiser les expériences des collectivités et des Samusociaux de Pointe-Noire, Ouagadougou et Dakar, une délégation du Samusocial Mali participera du 19 au 20 novembre 2015 au séminaire inter-municipalités : « Agir pour la protection des enfants et jeunes de la rue en danger » à Dakar.
Youssouf Z