Alioune Ifra N’Diaye, ingénieur culturel à propos de la révision constitutionnelle

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« Au delà de sa hors-règle, l’action de révision constitutionnelle m’apparaît plus que suspecte… »

Je suis de ceux qui pensent que notre constitution a besoin de toilettage. Je le souhaite même. Etant un pays en crise, est-ce légalement possible maintenant ?

J’ai quand même observé le processus et pris le temps de lire le projet de révision constitutionnelle dans le secret espoir de pouvoir le défendre. Au delà du bon travail de sémantique que les techniciens ont fait et de certaines propositions intéressantes, je n’ai pas été convaincu de voter oui, le 9 juillet.

Pourquoi ?

  1. La révision de notre texte fondamental, la mère de toutes nos lois, le coran, la bible, la thora, la matrice de notre République, ne doit pas faire l’économie d’un large débat. Parlons du minimum de pédagogie possible. Je n’ai pas connaissance, par exemple, que les députés qui ont voté ce projet ont pris le temps de le partager et de l’expliquer à leur électeur. Il est également ambigu d’enclencher le processus pendant le mois de carême doublé de l’hivernage. Pourquoi se hâter de réviser notre texte fondamental sans un travail réel de pédagogie ? La démarche a semé en moi une méfiance que j’ai du mal à me débarrasser.
  2. Notre pays est en crise. Il est dit dans notre constitution au titre 16 dans l’article 118 que « Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire ». Nos autorités n’ont pas le droit d’enclencher la procédure de révision constitutionnelle parce que nous sommes un pays en crise, avec des enclaves qui se multiplient de plus en plus, notamment dans le centre. Même si la Cour constitutionnelle l’a définie comme « une insécurité résiduelle », tous les Maliens la vivent dans leur chair et savent que c’est la plus grande crise de notre histoire et qu’elle est à la limite d’imploser notre pays. D’ailleurs, qu’est-ce qui explique la régulière reconduction de l’Etat d’urgence ? Une « insécurité résiduelle » ?
  3. Enfin, au delà de l’incidence budgétaire injustifiée de la réforme et de l’entretien des sénateurs, je ne suis pas convaincu que « l’hyperprésidentialisation » de notre système politique que propose le projet de révision constitutionnelle soit une bonne solution pour mettre en œuvre la nouvelle dynamique du Mali post-crise. Elle étouffe l’esprit de responsabilité vis-à-vis de nous même, vis-à-vis de nos partenaires, vis-à-vis de notre Etat et de nos institutions. Elle est en contradiction avec le principal argument des partisans de la révision, c’est-à-dire mettre en phase la constitution avec l’accord d’Alger. Je suis de ceux qui pensent que, pour être en phase avec l’évolution du monde et l’esprit de l’accord d’Alger, il va nous falloir sérieusement promouvoir la responsabilité à tous les niveaux, questionner la dynamique de notre décentralisation et réinventer les pouvoirs des collectivités qui vont avec. « L’hyperprésidentialisation » de notre système politique ne le permettrait pas. Elle neutraliserait même les propositions du projet de révision constitutionnelle qui vont dans ce sens. Elle serait un recul dangereux pour notre pays. Car tout partira du chef et reviendra au chef.

Bref, au delà de sa hors-règle, l’action de révision constitutionnelle m’apparaît plus que suspecte. Je reste convaincu qu’elle n’est pas en faveur d’une nouvelle dynamique du Mali post-crise. Je vais donc m’associer à la campagne pour le non et à toute action légale qui pourrait convaincre nos autorités à retirer le projet.

Bien à tout le monde.

Alioune Ifra N’Diaye

Commentaires via Facebook :

9 COMMENTAIRES

  1. Qu’il me soit permis !

    Soyons raisonnable et objectif.
    Hors-règle ??? Suspecte ???

    Le peuple malien a soif de paix. Trop de mésententes ; trop de désaccords ; trop de divisions.

    Nos compatriotes du monde rural, éleveurs, agriculteurs, pêcheurs, marchands et artisans, en adition avec le Mali du quotidien, le Mali vivant, voterons Oui pour cette nouvelle fondation !

    Tous ceux et toutes celles qui ont consciences qu’il nous faut retrouver le chemin de l’union sacré dans la paix voterons positivement.

    Hors de tout clan politique, de tout esprit partisan ou d’envie de se faire voir ou entendre, nous voterons Le Oui. Comme tout homme raisonnable et objectif de ce pays en crise.

    C’est dans les moments de crise que se joue l’avenir d’une nation !

    Alors je réponds avec force « Oui, cette révision est bien légalement possible maintenant » et plus encore, elle est nécessairement vitale pour notre république en ces moments de crise.

    Effectivement, beaucoup n’ont pas été convaincu de voter Oui, sans esprit partisan (pour certains), et sans pour autant être inconscient ou irraisonnable, ou même non objectif. Je respect leur choix qu’ils ont décidé, avec le secret espoir de convaincre certains à voter Oui d’ici la date.

    Mais l’objectif est simple ! Il s’agit pour nous de faire passer le Oui avec un taux de participation jamais égalé en matière de referendum constitutionnelle dans ce pays. Et dieux sait qu’il en sera ainsi le 09 juillet prochain.

    Pourquoi pas ?

    Le processus de révision, pour ceux qui l’ont suivi (réellement) a fait l’objet d’une large et longue débat pendant près de 15 ans depuis sous ATT jusqu’à nos jours. Ce n’était pas un secret caché ! Je vous en prie !

    La révision volontaire sous ATT, devenu obligatoire sous IBK, reste tout de même un choix souverain du malien. Elle ne saurait souffrir d’une économie d’un large débat et cela avec toute la pédagogie « possible »

    Oui, les députes non pas partager l’info, comme à leur mauvaise habitude. Eux tout comme leur prédécesseur qui avait voté Oui sous ATT, avec une légère différence entre les 02 documents. Mais cela n’est pas le seul moyen pour le peuple (et les patriotes que nous sommes) d’être informé.
    Il n’est pas porter atteinte à l’intégrité du territoire malien à ce jour. Les bouches accrédités et assermentés l’ont dit. Je m’en tiens à cela, comme tout bon républicain respectueux de ses institutions (la cour constitutionnelle).

    Le Mali vient de loin (rappel) la plus grande crise de notre histoire ??? Nous avons une vielle histoire qui comporte des moments difficiles dont la bataille de Kirina, l’invention coloniale et beaucoup d’autres (pour ne citer que ces 02). « Les grands problèmes pour les grandes nations ».

    Le problème actuelle que nous traversons difficilement, mais réellement, est loin d’être la plus grande crise de notre très vielle histoire. Nous sommes un véritable peuple dans l’épreuve et dans la difficulté ! Et ce n’est pas que des mots !

    La reconduction régulière de l’Etat d’urgence en France (actuellement en cour) est-elle due à une atteinte à l’intégrité du territoire français ? Ou à une insécurité (terrorisme) résiduelle ? C’est pour dire, que l’Etat d’urgence en cours n’est pas dû à une atteinte à l’intégrité territoriale, (pour ceux qui se sont trompé à ce niveau).

    L’incidence budgétaire de cette révision et l’entretien des sénateurs (budgétivore selon certains) est un vieux débat (de plus de 05 ans) qui a été clos depuis sous ATT. Ne nous attardons pas à ce sujet, car cela est tout simplement « tard ». Et de plus, nous ne saurions ménager d’effort ni de ressources face à la nécessité de la représentativité des chefs traditionnelles (dougou-tigi) et coutumier (lada-tigui), sans imité qui que ce soit dans ce monde !

    L’hyperprésidentialisation. Lolllll, laissé nous rire !

    Alors, dans ce cas beaucoup de systèmes politiques à travers ce bas monde sont hyper-présidentialisé.
    Dans ce pays pauvre, lourdement endetté et indécis dans sa propre politique, avec un chef d’Etat mortellement malade et vieux de plus de 70 ans, impopulaire, et qui se fait insulter et rabaisser quotidiennement par des rastas drogués (individus médiocres au raisonnement plat, sans aucune pudeur) qui ont réussis à polluer nos réseaux sociaux. Je ne pense pas que faire un hyper-président ou un Mansa-IBK aura une incidence majeure chez nous, dans ce Mali.

    Votons le OUI. Pas pour un homme, ou un régime. Votons Oui le 09 juillet pour nous renforcé de ce nouveau fondement, conforme à notre situation actuelle, et pour être en phase avec nos engagements prises à l’extérieur, pour moralisé la vie politique en mettant fin à la transhumance politique et en fin, pour être fidèle à notre culture historique de dialogue par une représentativité correcte des forces vives !

    VOTONS OUI le 09 juillet prochain !

    Qu’il me soit permis !

  2. Salut, je vous prie de bien vouloir me mettre en contact avec la plateforme d’Opposition au Referendum. Je suis Adhérent résident à Mopti. A cet effet je suis disponible pour la mise en place d’une représentation dans la région de Mopti. Le non au referendum est le mot d’ordre
    Vive la Plateforme,
    Vive le Peuple Conscient
    A bas la majorité présidentielle.
    Tel: 66923869 71946036

  3. C’est la malédiction Divine qui attrape IBK. Il va mal finir sans faille. Allah ne pardonne jamais l’Association : jurer sur le Saint Coran et jurer en même temps sur les Fétiches. Il va le payer.

  4. Ce gars ne me plaisait pas vraiment car je pensais que c est un escroc culturel mais avec cette position vraiment chapeau, l’homme de culture est un homme vrai qui trompe pas son peuple et qui malgré les conséquences assume, bravo tu vaux mieux que tous ces artistes qui pensent que l’art c est d etre toujours à la recherche de financement tout en se taisant quand le peuple souffre, les artistes maliens intellectuels sont des laches , ils sont permanement dans la posture de je ne fais pas la politique putain de merde, tu fais pas la politique tu cherches le finacement des politiciens qui sont au pouvoir ,un artiste doit etre contre l’exploitation de son peuple et contre la trahison des dirigeants de son peuple, Ali tu verras tu pe souffrir un peu mainteant car ce regime ne fait pas de cadeau de que tu mets ta position claire comme ils sont abrutis ils pensent que tu es de l opposition.

  5. IBK oublie qu’il est venu au pouvoir par les urnes et non par les armes . Dans ce cas il ne faut pas qu’il se comporte en dictateur sur nous , une modification forcée d’une constitution veut dire quelque chose . Le vieux ventru vas te soigner et laisser notre constitution en paix. ton fils ne deviendra jamais président ici .

  6. IBK doit savoir que la consttution du Mali est “sacrée” au sens réel du terme.Tout au debut c’est AOK qui voudrait modifier la loi fondamentale pour se maintenir au pouvoir?Ce fut un point de discorde entre lui AOK et IBK son PM, conséquence la création du RPM.Apres AOK, c’est ATT à travers sa commission Daba Diawara qui avait essayé de faire ce travail que le peuple malien n’a jamais demandé.ATT est aujourd’hui en exil.Si IBK ne fait pas attention, le pire (que je ne souhaite pas) peut lui arriver…En France j’ai entendu des voix demander la suppression du SENAT je ne sais pas qu’est ce que nous allons faire avec une institution de plus, budgetivore en plus pour un pays aussi pauvre que le nôtre…

  7. Intellectuels du Mali,
    C’est le moment ou jamais de vous rendre utiles
    a l’avenir de cette Nation. Reveillez vous. Levez vous pour defendre
    le pays. Assumez vos responsabilite face a l’histoire.
    La Constitution d’un pays n’est pas un morceau de papier que ni les Organisation Internationales
    ni les Presidents parvenus devraient pouvoir chiffonner a leurs guises.
    L’histoire vous interpelle.
    Maliens, reveillez vous

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