Alioune Ifra N’Diaye, entrepreneur culturel : « On a utilisé la culture pour faire la promotion des élections en 2004 »

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Mali - Alioune Ifra Ndiaye :
Aliou Ifra N'Diaye

Alioune Ifra N’Diaye promet de surprendre le public malien avec son habituelle créativité. Des séries télévisées du genre « Bâ Gnêgo » pour promouvoir la démocratie à la mise en selle de jeunes artistes locaux, le directeur du complexe culturel Blonba a vraiment la tête pleine d’idées. Le jeudi 12 juillet 2018, il s’est confié à notre reporter. Le Blonba, complexe culturel et artistique créé en  1999 situé autre fois à Faladiè Sema, est maintenant délocalisé sur un nouveau site dont l’ouverture solennelle a été faite en décembre 2016.

Le Républicain: Quel rôle la culture peut jouer en période électorale ?

Alioune Ifra N’Diaye : La culture  est déjà la promotion de la paix, comme dit l’UNESCO  « c’est dans la tête des gens que se construit la paix ». La culture est un instrument formidable pour expliquer le fonctionnement moderne de la société, elle parle au cœur de l’individu. A mon avis, c’est vraiment l’outil principal conçu pour la paix et des élections paisibles et harmonieuses dans le respect. Il n’y a pas d’instrument qui puisse mieux jouer ce rôle que la culture.

Quelle est votre expérience en la matière ?

J’ai beaucoup œuvré dans la promotion de la culture en période électorale, mon expérience la plus connue est le programme national d’éducation à la citoyenneté. On a utilisé la culture pour faire la promotion des élections en 2004 dont le taux de participation a été multiplié par deux par rapport aux élections précédentes. Nous avons créé des personnages comme « Bâ Gnêgo » et  « Tunduru » pour véritablement faire la promotion de la citoyenneté alors. Ça a été une belle expérience pour nous et nous ne pouvons qu’en être fiers. La culture a joué un grand rôle en cette période et nous espérons qu’elle va jouer encore ce rôle cette année.

Avez-vous le sentiment que la population s’intéresse au théâtre éducatif ?

Oui ! Il est impossible de ne pas être sensible, mais ce qui manque, c’est une organisation qui permet  l’accès à la culture; parce que l’accès à la culture n’est pas simple pour quelqu’un qui n’a pas beaucoup de moyens. Nos pratiques culturelles comme le mariage et autres ne sont pas accessibles à tous les Maliens lambda, il faut avoir un peu de moyen pour inviter des artistes et autres dépenses. Maintenant comment organiser la culture pour  faciliter l’accès à la culture, c’est ça qui n’a pas encore eu lieu.

Que propose Blonba New-look? 

Nous travaillons d’abord à créer une base d’artistes à niveau, une base de techniciens à niveau. Donc, c’est dans ce contexte là que nous avons fait d’abord dans l’autre Blonba le « Kotêba » où on a totalement formé des jeunes humoristes comme ATT Junior, Petit Guimba et bien autres. Là, actuellement, nous sommes en train de lancer le « Blonba School » où nous allons prendre totalement en charge cinq (5) corps de métiers à savoir : le « DJing »,  la vidéo, l’humour, le théâtre et le management d’artiste et avec des programmes spéciaux dont le programme spéciale qui s’intéresse au management du rappeur Iba Montana. Et l’autre aspect de ce programme part à la création d’un groupe musical qui s’appellera les « Gos de Bamako » sous la direction de Matté Keita. Voilà le programme que nous envisageons de faire à la saison qui se met en place. Ce programme nous l’avons démarré cette semaine et elle s’étendra sur un an.

Ce projet est-il gratuit? Comment y participer?  

Le projet est totalement gratuit, il suffit d’être retenu lors du casting pour en bénéficier. Et en même temps nous avons intérêt à disposer de cette ressource de qualité pour pouvoir créer des œuvres de qualité à proposer au grand public. Nous  mettons à la disposition les ressources humaines nécessaires pour notre satisfaction mutuelle.

Quels sont vos projets à court et long termes ?

Notre projet à court terme est le « Blonba School ». pour le long terme, notre ambition est de créer une industrie culturelle au Mali qui va employer des centaines de personnes, qui va véritablement avoir comme marché potentiel la sous région.

Amadou Diarra (stagiaire)

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