Depuis un certain nombre d’années, nos gouvernants ont trouvé une formule magique qui, selon eux, pourrait permettre de bouter la faim hors de nos frontières à travers l’atteinte de ce qu’ils appellent la “sécurité alimentaire”. Ils se pavanent et se vantent d’avoir enfin trouvé la solution idoine. Beaucoup de bruit,est fait autour de cette affaire. Or, en réalité, les populations croupissent nuit et jour dans la faim, la galère et la misère.
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Combien, sont-ils ces Maliens qui mangent les trois repas dans la journée? Même les populations vivant dans l’Office du Niger, cette zone particulièrement rizicole, sont hantées par la faim, les terres nourricières de leur zone étant prises en otage par des politiques opaques de gestion. Est-il encore besoin de rappeler que Ké-Macina est sous la menace de la famine?
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Pendant ce temps, tant de séminaires, tant de conférences sont organisés pour éblouir le Malien lambda. Tant d’élucubrations inutiles pour éviter d’affronter les dures réalités des pauvres et trouver des solutions durables à leurs multiples problèmes! Pour notre part, nous estimons que nos autorités feraient mieux de s’atteler à ce que l’autosuffisance alimentaire devienne d’abord une réalité dans notre pays. Car, parler de sécurité alimentaire, sans que l’autosuffisance ne soit une réalité, relève du mythe ou plutôt d’une idéologie fondée sur du faux et de l’abstrait.
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Le Commissaire à la Sécurité Alimentaire, Mme Lansry Nana Haïdara disait lors de l’ouverture de l’atelier de restitution des résultats de l’enquête de base sur la sécurité alimentaire et la nutrition des ménages pour l’extension des sites sentinelles : “cette sécurité alimentaire n’est assurée que si trois dimensions sont assurées. Il s’agit de la disponibilité, de l’accessibilité et de l’utilisation optimale”. Il faut le dire, aucune de ces dimensions n’est pour le moment assurée et à l’allure où vont les choses, nous ne pourrons jamais les assurer même d’ici 2012 si nous continuons avec des politiques tâtonnantes et trébuchantes.
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Les objectifs du millénaire pour le développement ne peuvent être atteints que lorsque le gouvernement élaborera une politique agricole claire, précise et prévoyante prenant en compte les besoins réels de nos populations. Il faut ici préciser que la troisième dimension, l’utilisation optimale des aliments est, à n’en pas douter, une illusion à l’état actuel des choses. Le tableau de cette dimension qui a trait à la nutrition en général et infantile en particulier est plus que sombre dans notre pays. En effet, selon le dernier rapport, 11% des ménages maliens ont une consommation alimentaire pauvre, 17% une consommation limite. Comme le dirait l’autre, la sécurité alimentaire telle qu’elle est conçue actuellement dans notre pays ressemble à une “coquille vide”. Nos autorités compétentes doivent donc travailler ardemment pour inverser la tendance, en étant à l’écoute du peuple qui leur a confié le pouvoir.
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Bruno Loma
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