SÉCURITÉ ALIMENTAIRE : La maîtrise de l’eau comme solution adéquate

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Juste au lendemain de l’adoption de la loi d’orientation agricole par notre pays qui accorde une très grande importance à la maîtrise de l’eau et au développement des aménagements des proximités, vient de se tenir hier au CRES de Badalabougou, un atelier sous-régional sur le thème “La petite irrigation: enjeux et perspectives, la place dans la sécurité alimentaire”. C’est le secrétaire général du ministère de l’Agriculture qui a présidé l’ouverture de cet atelier sous régional en présence des hôtes venus à l’extérieur et à l’intérieur du Mali.

Organisé l’Association malienne pour l’Irrigation et le Drainage, l’objet du présent atelier est de contribuer à la promotion de la petite irrigation au Mali, ce qui permettra aux participants de dégager la place que peut avoir la petite irrigation dans le développement agricole au Mali, de définir les concepts et d’identifier les technologies, les avantages et inconvénients de la petite irrigation et de proposer des dispositions et orientations à mettre en oeuvre pour la promotion et le développement harmonieux de la petite irrigation au Mali. Durant trois jours, il s’agira donc pour les participants d’analyser de façon pertinente et sans complaisance la place et le rôle de la petite irrigation, dans la satisfaction des besoins alimentaires et dans la création de richesses, d’analyser les contraintes structurelles, organisationnelles et politiques qui freinent le développement de la petite irrigation ; de faire des propositions concrètes pour améliorer la productivité de la petite irrigation et assurer un diffusion large des nouvelles technologies. Ainsi une dizaine de communication seront présentées qui sont entre autres, le cadre stratégique de l’irrigation dans le contexte malien, le rôle et la place de la petite irrigation dans la sécurité alimentaire en zone sahélienne et de la l’Afrique de l’ouest, le mécanisme de promotion et la valorisation de le petite irrigation et bien d’autres.

Selon le président de l’AMID, l’Association Malienne pour l’irrigation et le drainage, M.  Dembélé Abdoulaye, la petite irrigation doit être perçue comme un aménagement de proximité utilisant des techniques et des technologies simple et adaptées pour lutter contre la pauvreté et la dégradation de l’environnement. C’est pourquoi, dira-t-il, son association veut, à travers le présent atelier, engager la réflexion et susciter les débats sur les enjeux et la place de la petite irrigation dans les perspectives de développement du Mali et en particulier insister sur la complémentarité technique et stratégique de tous les modes, types d’exploitations et systèmes d’irrigation. M. Dembélé, il a par ailleurs indiqué que la tenue de cette activité dénote de la volonté ferme de l’AMID, creuset de l’ensemble des acteurs du secteur de l’agriculture irriguée, d’apporter sa contribution à l’ensemble des questions relatives au développement de ce secteur vital pour le développement socio-économique du Mali. A en croire toujours M. Abdoulaye Dembélé, le président de l’AMID, la maîtrise de l’eau en général et l’irrigation en particulier constituent le moyen le plus sûr pour soustraire de l’agriculture de l’influence des aléas climatique et assurer la sécurité alimentaire toute chose qui permettra aux populations les plus démunies d’avoir accès à une eau productive à des conditions relativement plus maîtrisable. Il a enfin salué l’appui des partenaires techniques et financiers: il s’agit de l’Etat Malien, de la FAO, de l’IPTRID, de la coopération française et de l’ARID.

Le représentant de la FAO, M. Bathily Cheick Boukadary, prenant la parole, a rappelé que, pour atteindre les objectifs du sommet mondial de l’alimentation, c’est-à-dire réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées, il faut investir davantage dans la maîtrise de l’eau à des fins agricoles. Dans ce cadre, dira M. Bathily, la FAO appuie plusieurs projets de mise en valeur et de gestion des ressources en eau, que ce soit pour la mise en place de nouveaux périmètres irrigués, grands ou petits ou l’amélioration de la performance des périmètres existants. Et c’est en ce sens qu’il a noté que le gouvernement du Mali, dans le cadre de sa coopération avec la FAO, a misé sur la maîtrise de l’eau et l’irrigation, seul moyen de sécuriser les productions aujourd’hui très dépendantes des aléas climatiques et a décidé d’y consacrer une partie importante des fonds de remise de dettes aux pays pauvres très endettés. Dans ce cadre, dira t-il, le ministre de l’agriculture a sollicité et obtenu la formulation d’un programme de développement des bas-fonds et des plaines.

Il a enfin noté que la tenue du présent atelier fait suite à la consultation d’experts sur la petite irrigation en Afrique Sud Saharienne organisée par la FAO à Ouagadougou en décembre 2003. Cet atelier permettra de passer en revue les progrès réalisés et les résultats obtenus, bons ou mauvais, de la petite irrigation au Mali et d’en tirer les leçons. C’est également une opportunité de mieux approfondir la réflexion sur la promotion de la petite irrigation dans notre pays et d’en définir les perspectives, a-t-il conclu. M. Adama Sangaré, le président de l’AMID (Association régionale des irrigations  et drainage), après avoir salué la tenue de cet atelier, au regard de l’importance que revêt l’irrigation pour la sécurité alimentaire et le développement de l’agro-industrie en Afrique, il a noté qu’il est impérieux que des mesures urgentes et diligentes soient prises en vue de lever des contraintes majeures. Pour la circonstance, il a adressé toute sa reconnaissance au gouvernement du Mali pour son soutien constant, à la cellule nationale d’irrigation du Mali (AMID), soutien qui a permis l’organisation du présent atelier.

Pour le représentant du Ministre de l’Agriculture  M. Fousseni Mariko, la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté, sont les éléments clefs de la politique agricole gouvernementale du Mali. Selon lui, la stratégie pour y parvenir peut être qualifiée de satisfaisante, avec la création d’un programme national des petits barrages et des bas-fonds, qui avec l’accompagnement des partenaires pour la première année d’existence, a permis de mettre en valeur plus de 1000 ha au moyen des procédures accélérées de l’exécution des travaux. En outre, dira M. Mariko, avec l’appui du PASAOP, il a été inventorié des sites potentiels en bas-fonds, sur l’ensemble du territoire.

Au nom du chef de l’Etat, Son Excellence Amadou Toumani Touré et à celui du gouvernement malien, il a félicité l’initiative heureuse de l’AMID pour l’organisation de cet atelier et c’est ainsi qu’il a déclaré ouverts les travaux.

Mariétou KONATÉ

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