L’ouverture de l’atelier était présidée par le ministre-commissaire à la sécurité alimentaire, Nango Dembélé, en présence du chef de file des partenaires techniques et financiers ; des gouverneurs de régions, des préfets et sous-préfets, des représentants des services techniques et Ong en charge de la promotion de la sécurité alimentaire, des élus locaux ainsi que des gestionnaires des banques de céréales.
Retenons que la sécurité alimentaire structurelle est fondée prioritairement sur la mobilisation systématique et durable des ressources alimentaires ainsi que sur un renforcement des capacités de prévention et de gestion des crises conjoncturelles. La bonne évaluation des besoins alimentaires et nutritionnels essentiels des populations constitue donc un préalable indispensable. D’où la nécessité pour les acteurs de tenir cette concertation nationale sur la question.
Ainsi, elle avait comme objectif d’évaluer et d’analyser les politiques nationales en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle afin de les adapter aux nouvelles réalités du pays à travers la réforme du dispositif national de sécurité alimentaire.
Dans son allocution, le ministre-commissaire à la sécurité alimentaire, Nango Dembélé, indiquera que cette concertation s’inscrit en droite ligne des priorités du gouvernement du Mali. «Ce dernier fait en effet de la lutte contre l’insécurité alimentaire l’un des leviers importants pour le développement socio-économique de notre pays. Le commissariat à la sécurité alimentaire a lui-même amélioré son dispositif d’intervention, suite à la crise alimentaire qu’a connue notre pays en 2005, en ajoutant un maillon important de stocks de proximité à la chaîne de sécurité alimentaire à travers les banques de céréales», a-t-il précisé.
Avant de clarifier que ladite concertation nationale s’inscrit également dans la poursuite de la dynamique de recherche des solutions appropriées pour l’amélioration de la gestion et le renforcement des stocks de proximité des populations des communes du pays. «C’est un cadre approprié pour débattre avec les collectivités territoriales décentralisées, les autorités régionales et de sécurité des banques de céréales. Cela afin de proposer une nouvelle approche pour une meilleure performance des banques de céréales dans les rôles qui leur sont dévolus en matière de gestion et de prévention des crises mineures pendant la soudure» a-t-il souligné.
Prenant la parole, le chef de file des Partenaires techniques et financiers de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, Mme Sally Haydock, a dit que l’atelier permet non seulement de relever les défis de l’heure, mais aussi de trouver des alternatives plus avantageuses et moins onéreuses pour renforcer la résilience des populations. À l’en croire, les stocks de proximité ont permis d’enregistrer des acquis importants qui ont été d’une grande utilité pour les populations vulnérables au plan alimentaire et nutritionnel. «Ces acquis méritent d’être consolidés et surtout d’acquérir un caractère durable grâce à une participation effective des bénéficiaires», a-t-elle ajouté. Avant de rappeler que les Objectifs de développement durables adoptés en septembre dernier par l’Assemblée générale des Nations-Unies incluent le défi d’éliminer la faim et la malnutrition à l’horizon 2030.
Faisant remarquer l’absence d’évaluation externe de banques de céréales depuis leurs créations en 2005, l’intervenante a invité le gouvernement à engager une large concertation sur le processus concernant la gestion des stocks alimentaires afin de renforcer la gouvernance et l’efficacité dans ce domaine. Il est nécessaire, annonce-t-elle, que le dispositif de sécurité alimentaire soit doté d’un code de gestion harmonisé des stocks qui préciserait la vocation et les modalités de gestion des différents stocks et aides alimentaires.
Rappelons que la problématique de la sécurité alimentaire dans notre pays est rendue complexe par le caractère changeant des conditions agro-climatiques et socio-économiques de production. Le taux de couverture des besoins alimentaires et le niveau de sécurité alimentaire s’avèrent satisfaisants en année de bonne pluviométrie. Mais, malgré cela, plusieurs contraintes majeures subsistent. Pour remédier cela, une stratégie nationale de sécurité alimentaire a été élaborée en 2002. Et le commissariat à la sécurité alimentaire a procédé en 2005 à la mise en place d’une politique nationale de banques de céréales, qui a résulté comme action majeure avec la création de 760 banques de céréales, à raison d’une banque dans les 703 Communes du pays.
Seydou Karamoko KONÉ