C’est à l’unanimité des députés présents, c’est-à-dire par 122 voix que les élus de la Nation ont adopté le jeudi 28 janvier 2016 le projet de loi portant création du Programme de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS). Avec l’adoption de ce texte des perspectives plus qu’intéressantes s’ouvrent ainsi pour le milieu paysan, surtout des dites zones.
Considéré comme l’un des plus importants projets exécutés dans notre pays, le PDI-BS a pour objectif de contribuer à l’accroissement de la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté en augmentant de façon durable les productions agro-sylvo-pastorales et piscicoles dans ses zones d’intervention. Le Programme qui couvrira trois régions à travers les cercles de Kangaba, Bla, San et Djenné va aménager quelques 24540 hectares de terre rizicoles en submersion contrôlée et 1945 hectares de riziculture en double culture sous maitrise totale de l’eau. Il permettra d’augmenter ainsi la production rizicole nationale de 23%. En outre, à travers le développement des infrastructures de production, 6820 hectares de bourgoutière seront aménagés pour le développement de l’élevage, 445 hectares le seront pour la culture maraichère et 270 hectares pour les étangs et les mares piscicoles. Le programme permettra également la production de 6320 tonnes de légumes, de 522 tonnes de viande bovine, de 6 millions de litres de lait et de 880 tonnes de poisson.
En réponse aux inquiétudes des députés, le nouveau ministre de l’Agriculture, M. Kassoum Dénon indiquera que le PDI-BS regroupe pour son financement 11 bailleurs de fonds qui contribueront à hauteur de 110 milliards de francs. Il s’est montré rassurant en indiquant que le souci premier des autorités est de faire en sorte que les orientations du programme soient en harmonie avec les préoccupations des populations locales. C’est d’ailleurs la prise en compte de cette nécessité qui a fait loger le Programme au sein de la direction national du Génie rural.
Les explications du ministre Dénon ont en outre fait ressortir que le projet, mis en œuvre par une gestion intégrée à la direction nationale du Génie rural, se composait d’une unité centrale et de trois unités locales. Ces dernières étaient constituées par la supervision de la direction régionale du Génie rural de Ségou pour la zone du Moyen Bani, celle de Mopti pour la zone de Djenné et l’Office de développement rural de Sélingué (ODRS) pour la zone de Sélingué. Cet assemblage institutionnel n’était pas conforme aux dispositions des textes législatifs et réglementaires relatifs aux principes de création, d’organisation et de gestion des services publics. De plus, des insuffisances ont été constatées dans l’exercice des responsabilités et les liens hiérarchiques entre les différents maillons de décision. Afin de corriger ces lacunes, il s’est avéré nécessaire d’ériger le programme en un service rattaché conformément aux dispositions de la loi n°2014-0490 du 19 septembre 2014 portant fondamentaux de la création, de l’organisation et du contrôle des services publics.
Dieudonné Tembely
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