Complémentaires, les deux projets visent à améliorer la sécurité alimentaire par le recul de la faim, l’augmentation des revenus et de la disponibilité alimentaire des producteurs les plus vulnérables des zones rurales et périurbaines de la sous-région.
L’hôtel El Farouk abrite depuis lundi un atelier régional de « suivi des projets de l’Initiative eau et sécurité alimentaire pour l’Afrique (IAESA) et du Programme pour l’amélioration de la production de riz en Afrique de l’ouest en réponse à la flambée des prix des denrées alimentaires (APRAO) ». Organisé par l’Organisation mondiale pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), en partenariat avec l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID), la session entend favoriser un partage d’informations sur l’état d’avancement et les résultats des projets. La rencontre qui prend fin vendredi va donc capitaliser expériences et acquis afin de tracer les perspectives du programme à l’horizon 2012. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de l’Agriculture, Agatam Ag Alhassane. Elle s’est déroulée en présence de Mme Lourdes Melendez, ambassadeur d’Espagne au Mali, de Musa Saihou Mbenga, le coordinateur sous régional Afrique de l’ouest de la FAO et du Dr Thierry Ange Ella Ondo, représentant du directeur de la FAO Mali. L’initiative eau et sécurité alimentaire en Afrique (IESA) et le Programme pour l’amélioration de la production de riz en Afrique de l’ouest en réponse à la flambée des prix des denrées alimentaires (APRAO) participent de la recherche de solutions propres à assurer la sécurité alimentaire en Afrique.
Initiés par l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) en collaboration avec la FAO, les projets visent à améliorer la sécurité alimentaire, faire reculer la faim, augmenter les revenus et la disponibilité alimentaire des producteurs les plus vulnérables des zones rurales et périurbaines en Afrique de l’ouest. Parmi les leviers utilisés figurent la maitrise de l’eau et le renforcement des capacités techniques et organisationnelles. Selon Musa Saihou Mbenga, l’Espagne et la FAO ont lancé ces deux programmes complémentaires pour contribuer à la réalisation des objectifs du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA). Ils sont axés sur l’appui à la modernisation des exploitations agricoles, le développement de l’irrigation, la structuration des organisations de producteurs agricoles. A cet effet, l’IESA soutient les efforts des pays bénéficiaires dans la recherche de la sécurité alimentaire à travers une meilleure valorisation des ressources en eau et le développement de l’agriculture irriguée à moindre coût. Le projet régional APRAO devrait contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire en augmentant la productivité et la production de riz en Afrique de l’ouest, a-t-il noté.
L’Espagne a mobilisé 1500 millions d’euros (environ 984 milliards Fcfa) pour la période 2009-2012 dans le domaine de la sécurité alimentaire, la nutrition et le développement agricole. Les deux initiatives sont des figures de proue de la coopération espagnole dans le domaine de la sécurité alimentaire en Afrique de l’ouest. En les initiant, l’Espagne s’emploie à soutenir les efforts menés par les Etats et de la FAO pour atteindre la sécurité alimentaire par une meilleure valorisation du potentiel en eau et le développement de l’agriculture irriguée, a indiqué Mme Lourdes Melendez. Cette initiative a été concrétisée en 2007 par le lancement des premiers projets au Burkina Faso, en Guinée, au Mali, au Sénégal et au Niger (en 2008). Elle a bénéficié au départ pour les projets nationaux d’une enveloppe de 17,9 millions dollars (environ 8,5 milliards Fcfa) octroyés par l’AECID. La coordination de l’initiative a reçu de l’AECID une enveloppe de 1,58 million de dollars (environ 744 millions de Fcfa) pour l’exécution des activités. Ainsi, dans le contexte actuel de la flambée des prix des denrées de première nécessité, l’APRAO trouve toute sa raison d’être. Elle appuie les bénéficiaires directs : petits producteurs et productrices, transformateurs, commerçants, structures nationales de recherche et de développement agricole, associations professionnelles et interprofessionnelles et les Ong concernées par le développement du riz, a souligné l’ambassadeur d’Espagne.
Agatam Ag Alhassane a confirmé que dans la sous-région les crises alimentaires sont plus complexes et multiformes que par le passé. Notre pays, à l’instar des autres, a connu cette année un déficit de pluviométrie et une baisse drastique de la crue sur les principaux cours d’eau. Les effets ont été surtout ressentis sur la production des céréales avec pour conséquences, la flambée des prix des denrées et d’éventuelles tensions sociales. L’atelier est donc le bienvenu pour débattre des problèmes relatifs à l’atteinte de la sécurité alimentaire en réponse à la flambée des prix des denrées, a estimé le ministre de l’Agriculture. L’un des enjeux de la politique agricole de notre pays est l’autosuffisance alimentaire grâce au développement de la riziculture dans tous les écosystèmes favorables aux trois systèmes de riziculture : riziculture en maîtrise totale de l’eau, riziculture de bas fonds et riziculture pluviale, a indiqué Agatam Ag Alhassane. Lancés en 2007 au Niger, ces projets sont exécutés dans cinq pays de l’Afrique de l’ouest : Burkina Faso, Guinée, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, et Sénégal.