L’une des missions essentielles de l’agence nationale pour l’emploi (ANPE) est d’explorer les créneaux porteurs d’emploi. Et l’art culinaire malien regorge, de l’avis des observateurs, d’un potentiel inestimable dans ce domaine. Un répertoire (livre), fruit d’une étude de fond, vient d’être publié par l’ANPE et remis à la première dame Mme Touré Lobbo Traoré à l’occasion du premier Salon des mets maliens qui prend fin ce 11 juin 2010.
Il s’agit là d’un document de référence qui a recensé 274 mets dans les civilisations ethniques du Mali. «Avec ce répertoire, nous voudrions valoriser nos produits locaux dans le domaine de l’alimentation», a souligné le directeur général de l’ANPE, Pr. Makan Moussa Sissoko. Le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, Ibrahima N’Diaye, a ajouté qu’il s’agit, en tout état de cause, de promouvoir la consommation des produits nationaux. L’hôtellerie, la restauration et même les compagnies aériennes qui ont des vols à partir du Mali sont définies comme cibles.
Dans un objectif de moyen terme, l’agence nationale pour l’emploi et le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle aspirent à la transformation d’un maximum de restaurants et gargotes qui se spécialiseront dans l’art culinaire du Mali. Les conditions idoines de leur insertion dans les menus d’hôtels et compagnie sont donc en analyse. C’est dans cette optique que se tient, du 9 au 11 juin, ce salon des mets maliens. Mme Touré Lobbo Traoré qui est la marraine de l’événement a souligné que l’initiative peut contribuer à la lutte contre la malnutrition et promouvoir l’auto suffisance alimentaire. Pour elle, il est nécessaire de lier la qualité et l’hygiène des produits.
Les ateliers qui se tiennent au cours de ce salon, animés par d’éminents spécialistes, se consacreront aux stratégies de promotion et l’importance des mets maliens dans le développement économique et culturel du pays. Ce salon se veut un creuset d’opportunités d’investissements de création d’emplois dans les produits locaux. En clair, il s’agit là d’un appel, aussi bien aux hôteliers et restaurateurs qu’aux consommateurs, d’exiger la gastronomie locale dans leur habitude alimentaire. L’objectif de ces journées est de contribuer à créer un meilleur cadre de synergie entre l’ANPE et les différents acteurs impliqués dans la promotion des micros, petites et moyennes entreprises afin d’accroître l’auto-emploi.
Les domaines de l’hôtellerie et de la restauration au Mali sont de plus en plus dynamiques mais restent largement dominés par des pratiques gastronomiques étrangères au détriment de celles nationales pourtant riches et variées. Pour le directeur général de l’ANPE, il y a de meilleures opportunités économiques dans le domaine : la création d’emplois, l’indépendance économique, la réduction de la pauvreté, la protection du patrimoine culturel. «Après ce salon, nous mettrons à la disposition de tous les acteurs concernés un document de référence dont l’exploitation permettra d’améliorer substantiellement les ressources des millions de producteurs ruraux et de créer des emplois décents au bénéfice des milliers de sans emploi maliens», a expliqué Makan Moussa Sissoko.
Seydou Coulibaly