Eradiquer les causes structurelles des crises alimentaires et nutritionnelles aiguës et chroniques, en aidant les ménages vulnérables à accroître leurs revenus, à accéder aux infrastructures et aux services sociaux de base, et construire un patrimoine permettant de renforcer durablement leurs moyens d’existence.
Voilà, entre autres, les objectifs du Projet 1 du Programme de Renforcement de la Résilience à l’insécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Sahel (P2RS). Ce projet d’envergure, d’une durée de 4 phases de 5 ans, soit 20 au total, a été lancé hier au CICB par le ministre du Développement Rural, Dr Bokari Tréta.
C’était en présence de son homologue de la Santé et de l’Hygiène Publique, Mme Togo Marie Madeleine Togo, de la Représentante Résidente de la BAD au Mali, Mme Hélène Garmin Ganga, et de plusieurs cadres du Développement rural.
D’un coût de 13,6 milliards de FCFA, avec un prêt du même montant, ce projet concernera les cercles de Diéma et Nioro du Sahel, dans la région de Kayes; ceux de Banamba, Kolokani et Nara, dans la région de Koulikoro, et les cercles de Macina et Niono dans la région de Ségou. A terme, il permettra de réduire le taux de prévalence de la malnutrition aigüe et de la ramener à 9%, de même que les taux de malnutrition chronique et d’insuffisance pondérale, pour les réduire respectivement à 25% et 16%.
Seront également améliorées les conditions de vie de plus de 600 000 personnes, dont 51% de femmes. Par ailleurs, le projet prendra en compte les systèmes endogènes de solidarité et les dispositifs de protection sociale, qui seront renforcés par l’État et les autres partenaires. En somme, son objectif sectoriel est de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel, ainsi qu’à une croissance inclusive, en vue de l’élargissement des opportunités économiques pour les femmes et les jeunes.
Détaillées par composante (soit 4), les activités du P2RS viseront à développer les infrastructures rurales, de production, de transformation et de commercialisation agro – sylvo – pastorales et halieutiques nécessaires pour accroitre la compétitivité des filières agricoles porteuses et renforcer la résilience des exploitations agricoles; améliorer l’accès au marché et au financement, appuyer la génération des technologies résilientes, améliorer l’accès à une alimentation nutritive et saine et promouvoir l’employabilité des jeunes et les activités économiques des femmes, entre autres.
Dans sa composante 3, le projet concernera toutes les activités de gestion administrative et financière, de planification et suivi-évaluation, de coordination, de passation des marchés, d’audit, de communication, de suivi environnemental, la mise en œuvre du PGES et de décaissement.
Pour Hélène Garmin Ganga, Représentante Résidente de la BAD au Mali, la récurrence des crises alimentaires dans le Sahel invite à investir plus et mieux dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle, pour renforcer la résilience des ménages vulnérables. Selon elle, l’agriculture et la sécurité alimentaire et nutritionnelle font partie des domaines d’intérêt particulier de la stratégie décennale de la Banque et des 5 grandes priorités de BAD pour l’Afrique.
Ces stratégies concernent l’éclairage, la nourriture, l’industrialisation, l’intégration et l’amélioration des conditions de vie des Africains. Et Hélène Garmin Ganga de préciser au passage que le portefeuille de la BAD au Mali compte 17 opérations, pour un montant approuvé de 310 milliards de FCFA au 15 décembre 2015.
Pour Dr Bokari Tréta, ministre du Développement Rural, l’importance et les enjeux de ce projet pour le Mali méritent tout simplement une attention particulière. Selon lui, ce grand projet rappelle la place qu’occupe l’agriculture dans notre pays. Dr Bokari Tréta s’est réjoui du fait que le projet prendra en compte l’un des défis pour la sécurité alimentaire, la production de lait, pour laquelle l’Etat débourse plus 25 milliards par an. Le ministre du Développement Rural en a profité pour remercier la BAD pour ses efforts en faveur du monde rural.
Il faut souligner que le P2RS, au-delà du Mali, concerne les pays membres du CILSS (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Cap Vert, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo).
Croisade visant à bouter la faim, le P2RS sera mis en œuvre dans le cadre de la réalisation de l’objectif «Zéro faim en 2032» de l’Alliance globale pour la résilience au Sahel (AGIR).
Yaya Samaké