Pas de changement si vous vous approvisionnez directement à la boulangerie. Mais si vous fréquentez la boutique du coin, il vous en coûtera 25 ou 50 Fcfa de plus selon la taille de la miche.
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rnLa rumeur courrait depuis juillet annonant une augmentation du prix du pain. Depuis hier, le pain coûte effectivement plus cher … lorsqu”on l”achète hors d”une boulangerie. Explication : mardi, le syndicat patronal des boulangers, le syndicat national des boulangers et l”alliance des boulangers du Mali se réunissent en assemblée générale dans les locaux de la Chambre de commerce et d”industrie du Mali. Ils décident non une augmentation du prix du pain qu”ils vendent directement aux consommateurs mais une suppression de la ristourne qu”ils consentaient jusque là aux revendeurs qui s”approvisionnent chez eux. Le résultat est qu”aujourd”hui, on se retrouve face à deux prix grand-public du pain.
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rnAu comptoir de vente des boulangeries, le client débourse la même somme qu”auparavant : 125 Fcfa pour sa baguette et 250 Fcfa pour un gros pain. Mais si le mme client décide de faire ses emplettes chez le boutiquier du coin, il déboursera 150 Fcfa pour une baguette et 300 Fcfa pour un gros pain, c”est-ˆ-dire 25 et 50 Fcfa de plus. Mamadou Lamine Haïdara, le président du cadre de concertation de la filire pain explique ce régime différencié : "les prix au comptoir de vente des boulangeries n”incluent pas les ristournes accordées aux livreurs et le coût de la commercialisation. Celles-ci étaient de 10 F cfa pour les livreurs et 15 F cfa pour le coût de la commercialisation pour la baguette.
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rnPour le gros pain les ristournes étaient reparties entre les différents intervenants à raison de 20 Fcfa pour les livreurs et 30 Fcfa pour le coût de commercialisation". Par "coût de commercialisation", comprenez le boutiquier qui écoule le pain au détail. On aura donc compris que pour conserver leur marge bénéficiaire, le livreur et le boutiquier vont devoir la faire supporter par le consommateur. Voilà pourquoi ceux qui achètent leur pain ˆ la boutique du coin vont devoir le payer plus cher qu”à la boulangerie. "La mesure est rentrée en vigueur hier (mercredi) après la rencontre des trois syndicats de la filière pain", confirme Mamadou Lamine Haïdara. Cette augmentation partielle intervient après une rencontre en août dernier entre les différents acteurs de la filière du pain avec les pouvoirs publics.
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rnLes boulangers avaient alors attiré l”attention des autorités sur le renchérissement du blé, matière première principale du pain, sur le marché mondial et ses répercussions sur leurs activités. A cette époque, le prix de la farine de blé s”était accru d”environ 60 %. "Suite à cette hausse vertigineuse nous avons décidé en accord avec le gouvernement de faire un réajustement du prix du pain pour ne pas aller à une augmentation des prix à la consommation", rappelle Mamadou Lamine Haïdara. Au terme des discussions, la décision avait été prise de ne pas toucher au prix demandé au consommateur mais de diminuer le poids du pain. De 400 grammes, le gros pain est tombé à 300, tandis que la baguette perdait 50 grammes d”un poids initial de 200 grammes.
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rnLes prix restaient inchangés : 250 F cfa pour le gros pain et 125 F cfa pour la baguette. "Cette mesure est apparue aujourd”hui insuffisante pour faire face aux conséquences de la flambée du prix de la farine sur le marché mondial pour deux raisons", explique Mamadou Lamine Haïdara accompagné de Sidi Danioko de la Compagnie malienne pour le développement de la culture du blé (CMDB). La première raison est que de cette période à nos jours, le prix du blé a augmentéde 60% é 102 %. Seconde raison : nos boulangeries ne disposent pas de fours techniquement adaptés pour produire comme il le faut les pains de 300 et 150 grammes. Depuis mercredi, le pain a donc récupéré son poids d”antan. Du moins théoriquement. Selon un document du cadre de concertation des acteurs de la filière pain au Mali, il apparaît que de juillet 2006 ˆ mai 2007, le prix du blé a enregistréune hausse de plus de 40% du fait du dŽrglement climatique qui a affecté les exploitations agricoles des pays exportateurs en Europe, en Amérique et en Asie et de l”augmentation de la population mondiale.
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rnLe changement progressif des habitudes alimentaires et l”apparition de nouveaux gros consommateurs comme la Chine ou l”Inde, l”utilisation dans les pays exportateurs d”une partie des récoltes dans la production de biocarburant, le renchérissement des coûts du fret (lié au l”augmentation du prix du pétrole) et l”alerte sur les stocks de sécurité ayant atteint leur niveau le plus bas depuis 1977 sont, entre autres, raisons avancées pour expliquer la hausse du prix du blé. Ces facteurs ont contribué à raréfier l”offre de blé sur le marché mondial, avec pour conséquence une hausse des prix de 21 %. La flambée s”est accentuée en juillet passé, atteignant 60 %.
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rnEt depuis deux mois elle a atteint les 102 %. Cette augmentation en flche aurait, assurent les intervenants, creusé un trou dans les comptes d”exploitation des Grands Moulins du Mali, la seule meunerie de notre pays. Pour suivre l”ascension des cours, le prix du sac de blé des GMM est passé de 17 500 ˆ 20 000 F cfa. Sur le marché, la mme quantité est cédée entre 21 et 22 000 Fcfa, indiquent les responsables du CCFP. Hier les responsables de certaines boulangeries que nous avons rencontrés n”ont pas voulu s”exprimer sur la question. Mais nous avons constaté la hausse des prix chez des boutiquiers.
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rnBe COULIBALY
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