Pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD) Au Mali, 47% de la population pensent que le gouvernement doit s’attaquer en premier lieu à l’insécurité alimentaire/faim. C’est ce qui ressort du 7ème Round d’Afrobaromètre au Mali dont les enquêtes ont été menées du 8 au 25 février 2018 par le Groupe de Recherche en Economie Appliquée et Théorie (GREAT-Mali) sur le thème : « Priorités populaires de développement et ODD au Mali ». La dissémination des résultats a eu hier, 21 février 2018 à la Cellule Technique Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté (CT/CSLP), en présence des techniciens des secteurs de la santé, de l’économie et de l’agriculture.
Ces enquêtes ont été menées dans toutes les régions administratives du Mali et dans le District de Bamako. Au total, 1 200 adultes de nationalités maliennes dont 50% femmes et 50% hommes ont été interviewées. Les résultats de cette étude démontrent que près de la moitié des Maliens (47%) pense que le gouvernement doit s’attaquer en premier lieu à l’insécurité alimentaire/la faim. De même, près des 2/3 des Maliens (65%) mettent en avant l’agriculture/l’alimentation comme domaine prioritaire de développement.
Selon les résultats de l’étude, plus de 6 Maliens sur 10 (63%) classent la « faim zéro » au premier rang des objectifs de développement durable (ODD), suivi de la gouvernance (45%), de la santé (34%) et de la pauvreté (31%).
Parlant des résultats par région, cette priorité de l’insécurité alimentaire est partagée par la population de Kayes, Koulikoro, Ségou et Tombouctou. A Bamako c’est le chômage qui domine. A Kidal et Mopti, la question de l’eau qui revient au premier lieu. A Gao, la majeure partie de la population priorise le crime et l’insécurité. Quant à Sikasso, la population met en avant le problème de santé.
« Les personnes de niveau supérieur priorisent le chômage, suivi du crime et l’insécurité pendant que les sans éducation formelle mettent en avant l’insécurité alimentaire et la santé. La majorité des Maliens (65%) préconise l’agriculture/l’alimentation comme domaine prioritaire de développement, suivie de l’économie (58%) et de la gouvernance (48%). Cette priorisation de l’agriculture/l’alimentation est le fait des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti. Elle est supplantée par la gouvernance à Tombouctou, Gao et Kidal et par l’économie à Bamako.
Les urbains privilégient l’économie suivie de l’agriculture/l’alimentation, tout l’inverse des ruraux.», précise l’étude.
Selon Pr. Massa Coulibaly, Directeur de GREAT-Mali, l’utilisation judicieuse de ces résultats permettra au Mali d’avancer dans ses prises de décisions. « Cette études est très importante, parce qu’elle se présente dans une année électorale », a ajouté Mahamadou Maïga, Coordinateur de la Cellule Technique Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté (CT/CSLP).
Quant à Seydou Moussa Traoré, Secrétaire Général du Ministère de l’Aménagement du Territoire, il a déploré qu’« Au Mali, on a suffisamment de données, mais on les utilise rarement ».
Ousmane Ballo