Le Directeur général des Grands Moulins du Mali, Cyril Achcar a profité de la visite de la Commissaire à la Sécurité Alimentaire, Mme Nana Lansry Haïdara, du Chef de Cabinet du ministère de l’Industrie et du Commerce, Amadou Daouda Diallo et de plusieurs autres partenaires, à son usine de Koulikoro, pour leur donner l’assurance que les deux moulins fabriquent assez de farine et qu’il n’ y a donc pas de risque de rupture de stock au Mali. Raison pour laquelle, il a proposé la création de stocks de sécurité dans les zones sensibles du Mali afin de parer à toute éventualité de risque de rupture des produits comme la farine et la farine enrichie. La première responsable à la sécurité alimentaire a pris bonne note pour que ce projet puisse se réaliser.
Je remercie la direction des Grands Moulins du Mali pour m’avoir donné l’occasion de découvrir son industrie, qui est un patrimoine malien. Aujourd’hui, en tant que malienne, je suis très fière de voir aux GMM, la volonté de participer au développement du Mali. Une volonté également de moderniser et d’améliorer les infrastructures de production, mais aussi d’améliorer l’environnement du travail. Toutes nos félicitations à Cyril Achcar et toute son équipe. A travers votre industrie, vous contribuez également au développement économique du Mali. Je crois que les GMM participent énormément à la sécurité alimentaire des populations du Mali. Cela veut dire que les produits de cette entreprise sont repartis sur l’ensemble du territoire. Pour ceux qui ne le savent pas, l’insécurité alimentaire sévit dans une large partie du Mali, qu’il pleuve ou qu’il ne pleuve pas. Toute la bande sahélienne est concernée par l’insécurité alimentaire". Ces propos ont été prononcés par la Commissaire à la Sécurité Alimentaire, Mme Nana Lansry Haïdara devant les responsables des Grands Moulins du Mali lors de sa visite à l’usine de Koulikoro.
C’était le samedi 16 septembre en présence de plusieurs autres invités de marque dont le Chef de Cabinet du ministère de l’Industrie et du Commerce, Amadou Daouda Diallo. Ils ont été accueillis par Cyril Achcar, Directeur général des GMM et ses proches collaborateurs.
Comme à l’accoutumée, cette visite a tout d’abord commencé par celle des moulins. L’occasion était bonne pour les hôtes de connaître tout le processus de fabrication de la farine. C’est à l’évidence avec beaucoup de plaisir qu’ils ont découvert l’usine avant d’être manifestement surpris par les investissements importants consentis par l’entreprise pour la transformation du blé en farine. Tout le processus se déroule, en effet, dans des conditions d’hygiène irréprochables.
C’est après que Cyril Achcar a invité ses hôtes sous la nouvelle paillote afin d’échanger. Après avoir fait une brève présentation de son entreprise qui est une industrie de transformation âgée de 25 ans, le DG des GMM dira que cette rencontre s’inscrit en droite ligne de la politique de transparence et de proximité en direction de ses clients et partenaires. Selon lui, tout n’est pas rose pour son entreprise, pour la simple et bonne raison que "cette unité industrielle, qui ambitionne de couvrir le Mali et la sous région, est confrontée à la fraude et à la contrebande". Qui sont en train de tuer les GMM. Raison pour laquelle Cyril Achcar demande l’implication de tout le monde dans la résolution de ces fléaux. Car la fraude intellectuelle et la contrebande sont très fréquentes, notamment le long des frontières sénégalaise, mauritanienne et algérienne. A Kayes, par exemple, c’est la farine du Sénégal donc originaire de l’UEMOA, qui est importée, exemptée de droits de douane. Et elle n’est soumise qu’à une TVA de 18%, sur une base trop minorée selon M. Achcar. Ce qui empêche de vendre normalement les produits des GMM. A Nioro, Nara, Banamba, Léré, c’est la farine mauritanienne qui rentre illégalement, sans payer de douane ni de TVA, et se vend à vil prix. Et à Kidal, Gao, Douentza, Tombouctou, c’est la farine algérienne qui entre de la même manière. Conséquences : un manque à gagner pour le trésor public, un affaiblissement des industries nationales et un accroissement du chômage.
Les deux moulins de Koulikoro suffisent pour le Mali
Il a aussi affirmé devant la Commissaire à la Sécurité Alimentaire et au représentant du ministre de l’Industrie et du Commerce que "les deux moulins de Koulikoro suffisent pour le Mali et il n’existe plus de risque de rupture de stock quand on sait que ces moulins fabriquent 120 000 tonnes de farine par an dont 80 000 sont destinées pour le Mali. L’usine décortique également 30 000 tonnes de paddy en riz et produit 30 000 tonnes d’aliments bétail sous forme de granulés de son de blé". C’est compte tenu de tout cela que Cyril Achcar a proposé la création de stocks de sécurité dans les zones sensibles du Mali. Cela sous l’égide de l’Office des Produits Alimentaires du Mali (OPAM) ou avec la Direction régionale du commerce et de la concurrence (DRCC) afin de parer à toute éventualité de risque de rupture de stock. Avant de terminer, Cyril Achcar a invité les autorités maliennes à saisir les farines de contrebande.
Le Chef de Cabinet du ministre de l’industrie et du commerce, Amadou Daouda Diallo dira qu’il a été émerveillé par la qualité de l’équipement et de la production des GMM. Pour lui, cette entreprise occupe une place de choix dans l’économie nationale parce qu’elle transforme une partie des produits nationaux. "Véritablement, les GMM participent de façon substantielle à l’économie du Mali. Monsieur le Directeur général des GMM, vous avez posé un problème, celui de la fraude sur la farine à partir des régions frontalières du Mali, vous vous souviendrez que nous avons créé au niveau du gouvernement, une commission nationale de lutte contre la fraude. Cette commission comprend, outre l’administration, les opérateurs qui sont victimes de la fraude. Je sais que les GMM sont membres de cette commission. Toutes vos suggestions seront prises en compte afin de trouver des solutions idoines à la fraude" a-t-il conclu.
La Commissaire à la Sécurité Alimentaire, Mme Nana Lansry Haïdara a félicité les GMM pour la transformation du blé en d’autres produits. C’est pourquoi, elle a encouragé l’entreprise pour que la filière blé continue d’être une filière émergente.
"La Loi d’Orientation Agricole qui vient d’être adoptée par l’Assemblée Nationale est une initiative du Président de la République. Le blé fait partie des filières que nous avons retirées dans la Loi d’Orientation Agricole comme filière porteuse pour le développement du Mali" a-t-elle souligné.
En tout cas, les GMM sous l’impulsion du Conseil Présidentiel pour l’Investissement viennent de s’associer à l’Office du Niger et l’Institut d’Economie Rurale pour encadrer et produire à moyen terme (5 ans) 100 000 tonnes de blé sous le couvert de la Compagnie Malienne de Développement du Blé.
Alou B HAIDARA, Envoyé spécial“