Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PoINSAN) : Vers un projet d’adoption

0

Le gouvernorat du district de Bamako a abrité du 24 au 25 dernier un atelier sur la validation de la Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PolNSAN) et son Plan d’actions.

La rencontre a été présidée par Mr Oumar Ibrahim Touré, ministre commissaire à la sécurité alimentaire, en présence de Mme Fatouma Seid, représentante de la FAO, Abdrahmane Tangara, Gouverneur du district de Bamako et Ibrahim Diop, représentant du PAM.

Il s’agissait pour les participants au cours de ces deux jours de travaux, d’analyser toutes ces nouvelles orientations de la gouvernance de la sécurité Alimentaire qui ont été consignées dans les rapports en vue de l’adoption d’une politique nationale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

La rencontre fait, en effet, suite à une étude de deux ans menée par le gouvernement, sur recommandation du Conseil National de Sécurité Alimentaire dans le but d’élaborer une Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle.

C’est dans cette perspective que l’étude a recommandé le décloisonnement des cadres institutionnels d’orientation régissant séparément la Sécurité Alimentaire, la Nutrition et la Protection sociale ; la mise en place d’une gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle inclusive proactive, efficace et efficiente ; le renforcement de la résilience des populations vulnérables par l’amélioration de leur protection sociale et autres mesures.

A ceux-là, s’ajoutent le renforcement du cadre juridique et réglementaire du Dispositif National de Sécurité Alimentaire ; la vision commune de la PolNSAN fondée sur la responsabilité partagée et la solidarité effective ainsi que les enjeux environnementaux et sociaux ; les risques et mitigation et le plan d’actions. 

Dans son intervention, Mr Oumar Ibrahim Touré, ministre commissaire à la sécurité alimentaire a expliqué que les gouvernements successifs conscients que notre pays dispose d’importantes potentialités agro-sylvo-pastorales et halieutiques, se sont orientés vers la recherche d’une souveraineté alimentaire nationale durable en mettant l’accent sur les politiques et stratégies nationales pour améliorer la gouvernance institutionnelle et financière de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Malgré leur pertinence, constate-t-il, les acquis obtenus en matière d’amélioration des conditions de vie des populations ont souffert de l’absence d’une Politique Globale Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle. « c’est pourquoi, cette étude a été réalisée (depuis 14 mois) en vue d’élaboration d’une Politique  qui se veut un cadre unique, fédérateur et intégrateur de référence en matière d’orientation et de gouvernance  de toutes les actions de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le pays », a expliqué le ministre Touré.

Il ajoutera ensuite que l’élaboration de cette Politique a suivi une démarche participative et itérative comportant plusieurs étapes et impliquant tous les acteurs concernés par la gestion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.   Il s’agit notamment, de l’analyse diagnostique de l’évolution de  la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali de 2005 à 2015 et  l’élaboration du document de Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PolNSAN) à travers une démarche de concertation participative régionale, impliquant l’ensemble des acteurs dans une approche multisectorielle.

Vaincre la faim et la malnutrition

Le ministre Touré dira aussu que l’élaboration de cette politique a été suffisamment ouverte, fédératrice et intégrative de tous les domaines concernés par la sécurité alimentaire, notamment du  secteur du développement agricole, de la nutrition, la protection sociale, la résilience, l’éducation, l’eau et l’assainissement, etc. « Cette phase a aussi constitué un cadre de convergence, associatif, stratégique et opérationnel des politiques et stratégies sectorielles ou transversales, avant de servir de guide pour la réorientation de ces mêmes politiques sectorielles », signalera-t-il.

Enfin, le ministre Oumar Ibrahim Touré lancera un appel aux partenaires technique et financier pour soutenir la mise en œuvre du Plan d’actions de la PoINSAN dans un élan de solidarité coordonnée, en vue de réduire les disparités régionales, vaincre la faim, la malnutrition, la pauvreté et contribuer ainsi à l’accélération de l’atteinte des Objectifs du Développement Durable.

Pour sa part, Mme Fatouma Seid, représentante de la FAO a rappelé que le Mali disposait déjà (2002) d’une stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire et nutritionnelle sans l’existence d’une véritable politique nationale en la matière. C’est là, dira-t-elle, tout l’objectif du protocole d’Entente entre le gouvernement et les partenaires techniques et financiers conclu en novembre 2015, et qui vise la prévention et la gestion des crises alimentaires et nutritionnelles. « Parce que, ce sont des moyens considérables qui sont mobilisés chaque année par les partenaires techniques et financiers afin de venir en appui au gouvernement et aux populations vulnérables pour résoudre les situations d’urgence alimentaire et de renforcement de la résilience des ménages vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle », a signalé Mme Seid.

Selon elle, il est de la plus haute importance que le Mali se dote d’une politique nationale de référence qui servira le creuset des initiatives et des énergies pour faire face de manière durable à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, en particulier des plus  vulnérables.

Enfin, Mme Fatouma Seid renouvèlera, l’engagement des Partenaires Techniques et financiers et leur disponibilité à accompagner notre gouvernement dans le cadre d’une meilleure prise en charge de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables.

Djibril Kayentao

Commentaires via Facebook :