Actuellement, de mars à mai 2018, il y a environ 387 334 personnes dans un besoin d’assistance alimentaire immédiate dont 375 694 en phase crise et 11 640 en phase urgence, soit environ 2, 05% de la population analysée. La difficulté de la situation alimentaire du pays a été évoquée le 3 avril dernier par le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré, lors d’une séance d’information sur l’évaluation définitive de la situation alimentaire.
« La situation est difficile, mais il n’y a pas de famine au Mali. C’est très important de le faire savoir », a déclaré Oumar Ibrahim Touré. Les données viennent du Cadre harmonisé d’identification des zones à risque et des populations vulnérables au Sahel. En phase projetée, c’est-à-dire de juin à août 2018, environ 932 651 personnes soit 4, 94% de la population dont 884 708 en phase crise et 47 943 en phase urgence.
Et 3 416 119 personnes soit 18, 10% de la population analysée seront sous pression pendant la période de soudure. L’analyse fait état de la dégradation des moyens d’existence dans certains cercles, notamment dans les zones d’insécurité et de mauvaise production agropastorale. La campagne agricole 2017-2018 est globalement moyenne avec des poches de mauvaise production par endroits.
Ces perturbations sont dues entre autres aux perturbations des pluies en début de campagne, à l’arrêt précoce des pluies, à la faiblesse de la crue. Quant à l’élevage, les conditions sont jugées moyennes. Mais l’analyse révèle toutefois des poches de déficit de biomasse dans le Sahel occidental et dans la vallée du fleuve Niger de Mopti à Gao. « Des descentes précoces de troupeaux locaux et étrangers dans les zones mieux fournies ont engendré une dégradation précoce des parcours dans le Sahel occidental et dans la vallée du fleuve Niger de Mopti à Gao », souligne un document du Cadre harmonisé.
La même source indique que les productions animales sont moyennes à faibles. L’accès à certains pâturages des zones exondées des régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et du nord de celles de Ségou, Mopti reste difficile à cause de l’insécurité persistante. «Les productions halieutiques sont moyennes à mauvaises à cause de la faiblesse de la crue qui n’a pas permis une bonne inondation des frayères », poursuit le document.
Il est recommandé au gouvernement et à ses partenaires d’actualiser le pan de réponse en cours pour prendre en compte les populations en insécurité alimentaire pendant cette période courante, 435 747 personnes en phase crise à pire. La mise en œuvre d’un programme d’assistance est souhaitée en faveur des 965 926 personnes en phase sous pression et pire pendant la période de soudure de juin à août.
Soumaila T. Diarra