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Dans son rapport d’analyse sur la situation alimentaire et nutritionnelle rendue publique hier, le Système d’alerte précoce révèle que 11 % des ménages maliens ont une consommation alimentaire pauvre, 17 % une consommation limite et 72 % une consommation acceptable. Autrement dit, le pays vit dans une situation d’insécurité alimentaire chronique.
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Le Commissariat à la sécurité alimentaire, à travers le Système d’alerte précoce (Sap) a lancé, en juin dernier, avec l’appui technique et financier de ses partenaires, une enquête de base sur la sécurité alimentaire et la nutrition pour l’extension des sites sentinelles. Objectifs : fournir des informations pertinentes nécessaires pour évaluer la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages pour l’établissement d’une situation de référence à l’échelle nationale, formuler des recommandations pour le choix définitif de sites sentinelles pour la surveillance alimentaire et nutritionnelle à partir de 2008. L’enquête a été réalisée auprès de 3180 ménages répartis dans 212 villages, 5510 femmes en âge de procréer et 7293 enfants de 0 à 5 ans.
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Les résultats, qui ont été restitués hier au CICB sous la présidence de la Commissaire à la sécurité alimentaire Lansry Nana Yaya Haïdara, montrent que depuis près de 20 ans, les ménages maliens connaissent des difficultés alimentaires à une échelle plus ou moins grande une année sur trois. Ainsi, précise le rapport, « 11 % des ménages maliens ont une consommation alimentaire pauvre, 17 % une consommation limite et 72 % une consommation acceptable. Il existe cependant des disparités selon la région ou la zone de système de vie dominant. La proportion de ménages ayant une consommation alimentaire pauvre est plus élevée à Kidal et Tombouctou avec respectivement 41 % et 19 % alors qu’elle est plus faible à Sikasso, 8 %, et Koulikoro, 7 % ».
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Selon le système de vie, l’insécurité alimentaire touche 50 % des ménages dans la strate culture de décrue, 32 % dans la strate agro-oignon et 29 % dans la strate Pasteur. Elle frappe moins dans les zones de système de vie agro-migration, salariat-commerce et riz irrigué avec moins de 5 % de ménages ayant une consommation pauvre. Le régime alimentaire des ménages est plus diversifié au sud du pays, notamment à Bamako et Sikasso où la consommation des protéines animales, fruits, légumineuses, légumes est plus fréquente. Au nord, le régime est essentiellement à base de céréales, de protéines animales et de lait.
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Pour ce qui concerne l’insécurité alimentaire cette année, le rapport souligne que les chocs ont été moins fréquents. « Seulement 28 % des ménages ont été touchés et essentiellement par des chocs sociaux qui n’ont pas un impact immédiat sur leur situation alimentaire et nutritionnelle ».
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Des enfants malnutris
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De l’analyse de la situation sanitaire et nutritionnelle, il ressort que la malnutrition aiguë ou l’émaciation touche 9,7 % des enfants de 0 à 5 ans et 1 % dans sa forme sévère. Selon la région, Gao avec 16 % est la région la plus affectée, suivie de celle de Kayes 14 % tandis que Mopti est la moins affectée par ce type de malnutrition. Quant à la malnutrition chronique ou retard de croissance, elle touche 25 % des enfants de 0 à 5 ans et sa forme sévère 8 %. La région de Kidal avec 13 % et Bamako avec 14 %, sont les moins touchées. Paradoxe, cependant, la région de Sikasso, réputée être zone de forte production, est la plus affectée par le retard de croissance.
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La malnutrition globale ou insuffisante pondérale atteint 26 % des enfants de 0 à 5 ans sur l’ensemble du territoire national. Cette proportion est plus faible dans la région de Kidal et le district. Elle est plus élevée dans les régions de Tombouctou et Ségou.
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Pour la Commissaire à la sécurité alimentaire, cette dimension, à savoir l’utilisation optimale des aliments, est de loin la plus difficile à réaliser car elle dépend de la capacité des ménages et des individus de préparer, conserver, consommer et absorber les aliments de façon à maximiser leurs valeurs nutritionnelles.
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Pour elle, « chercher à intégrer, de plus en plus, dans la gestion courante de la sécurité alimentaire, cette dimension qui a trait à la nutrition en général et infantile en particulier, est une démarche capitale pour notre pays et pour toute la région sahélienne ». C’est pourquoi, dira-t-elle, depuis la crise alimentaire de 2004-2005, le CSA en partenariat avec le Pam, l’Unicef et certaines ONG, a entamé le suivi de la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages des enfants de 0 à 59 mois et des femmes en âge de procréer, à travers une trentaine de sites sentinelles dans les zones victimes de l’attaque acridienne. Les résultats de cette enquête permettront d’étendre ce système de suivi rapproché à l’ensemble du pays.
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Comme recommandation à l’insécurité alimentaire, la vulnérabilité et la malnutrition, qui revêtent un aspect conjoncturel ou structurel, le rapport propose des actions très ponctuelles comme la distribution gratuite, les ventes subventionnées et d’autres programmes de développement à travers l’Etat et ses partenaires.
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La cérémonie de restitution de l’enquête a regroupé les représentants du Pam, de l’Unicef, la directrice de Helen Keller International, les représentants des structures gouvernementales et de la société civile impliquées dans la sécurité alimentaire et dans la nutrition.
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Sidiki Y. Dembélé
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