Dans le cadre de la continuité de l’appui au renforcement du système d’information nutritionnelle, la Direction nationale de la santé, à travers la division nutrition et avec la collaboration de l’INSTA (Institut national de la statistique) et l’appui technique et financier des partenaires dont l’OMS, PAM, FAO, a réalisé en juillet 2018, la huitième enquête nutritionnelle Anthropométrique de mortalité rétrospective SMART 2018, au Mali.
Pour présenter les résultats de ladite enquête, Dr Mohamed Ibrahim, représentant de la direction nationale de la santé, a procédé, le vendredi 14 décembre 2018, au Gouvernorat du District de Bamako, à l’ouverture de l’atelier de dissémination . Ont pris part aux travaux, les acteurs de la santé, des collectivités, de la société civile, de la presse, des partenaires. On note le président de la Fédération régionale de la Ferascom (Fédération régionale des associations de santé communautaire du District de Bamako), Dramane Dravé, du Dr Ibrahim Gagna Diall de la Direction régionale de la Santé de Bamako, la Directrice régionale du développement social et de l’économie solidaire de Bamako, Mme Daou Assanatou.
L’objectif de l’enquête, a rappelé Dr Mohamed Ibrahim, est de rendre disponible les données et suivre l’évolution de la situation nutritionnelle de la population au niveau régional et national ; actualiser les données et suivre l’évolution de la situation nutritionnelle. En somme, il s’agit de contribuer à une meilleure prise en charge des problématiques nutritionnelles au Mali. Pour réaliser ladite enquête, 120 enquêteurs potentiels ont été recrutés pour la constitution de 40 équipes test de standardisation, et 15 superviseurs venant des structures nationales de la santé et neuf points focaux nutrition des régions et du District de Bamako ont suivi les formations théoriques et pratiques. Ce qui a vu au total, 8263 ménages repartis dans 413 grappes être inclus dans l’échantillon.
Au terme de l’enquête, au niveau de la conclusion, il ressort non seulement que la présente enquête présente une image de la situation nutritionnelle actuelle du Mali mais aussi de compléter les données de surveillance nutritionnelle au Mali ; qu’elle a permis également d’attirer l’attention sur la situation des régions du Nord (Gao, Ménaka) et celles du centre (Kayes, Koulikoro, Sikasso et Mopti) où les prévalences de la nutrition aigue restent encore dans les seuils préoccupants ; qu’elle renseigne sur les conditions structurelles de vie des ménages. Autres conclusion tirées : la malnutrition chronique peut retarder la croissance. Dans ce sens, dit le résultat, la situation de quatre régions plus Bamako (Bamako, Koulikoro, Kidal, Ménaka, Taoudéni) sont acceptables (20%) ; six régions en situation préoccupantes (entre 20 et 30%), notamment Mopti, Ségou, Sikasso proche de 30%.
Des recommandations fortes ont été formulées à l’issue de l’enquête. Il a été souhaité de continuer la prise en charge nutritionnelle tout en renforçant les aspects communautaires tels que le dépistage précoce des cas dans la communauté de façon régulière ; continuer la surveillance nutritionnelle à travers les enquêtes nutritionnelles périodiques annuelles et autres ; poursuivre le projet de 1000 premiers jours comme moyen de lutte contre la malnutrition chronique, de prévention de ma malnutrition aigue à travers les approches communautaires et multisectorielles ; renforcer la mobilisation et l’implication communautaire autour de la problématique de la malnutrition. Il a enfin été suggéré de faire le plaidoyer de mobilisation de fonds pour la mise en œuvre des projets multisectoriels ; de mettre en application la recommandation sur l’enregistrement de naissance afin d’éviter les erreurs dans l’estimation des âges des enfants.
Hadama B. Fofana