Le prix du pain, une galère qui ne laisse personne indifférent : Aux trottoirs on s’exprime

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Kankou Coulibaly : marché de Ouolofobougou

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« il est bon de savoir que la cherté de la vie n’arrange personne »

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Le prix du pain a augmenté mais je ne sais vraiment pourquoi. Je ne sais pas, peut être parce que c’est comme ça ! Mais je voudrais surtout dire, qu’avec cette augmentation de 50 Fcfa, les revendeurs coupent la même baguette en tranche de 350 Fcfa. Les gens ont faim et nous voilà obligés de s’adapter à cette nouvelle mesure, qui d’ailleurs n’arrange que les décideurs. De toutes les façons hein, il est bon de savoir que la cherté de la vie n’arrange personne.

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Hama Konaré : (boutiquier à Hamdallaye)

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« Cette augmentation est le résultat d’une négligence de la part des autorités. »

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Voyez-vous, il y a juste trois mois j’ai eu une dispute avec mon fournisseur de pain par rapport au poids du pain. Sans détour il m’a dit que c’est dans l’intérêt du consommateur que l’Etat a adhéré à cette option de diminution du poids du pain proposée par les boulangers afin d’éviter une augmentation de prix. Et voilà ! Sans préavis ni rien, la nouvelle tombe du ciel : une augmentation du prix de 50 Fcfa, en plus de la diminution du poids déjà entrée en vigueur. Où est donc l’autorité ?

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La conséquence est que mes clients se font rares de jour en jour. Certains m’ont dit même qu’ils laissent le pain pour le bégné (Frou-frou). Je ne peux les en vouloir. J’interpelle les boulangers et les autorités compétentes pour qu’au moins le pain puisse être accessible.

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Madi Camara : fonctionnaire

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« j’en veux tout d’abord à nous-mêmes »

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Le pain est destiné à l’alimentation, et il entre pratiquement dans l’accompagnement de tout ce que nous mangeons. Donc un produit très sensible dont l’absence ou la cherté peut directement avoir un impact sur le quotidien de la population. Surtout avec la hausse des prix du sac de riz et du mil.

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Diminuer le poids et maintenant augmenter le prix de ce pain doit nous amener à réfléchir. En fait, j’en veux tout d’abord à nous mêmes, car c’est nous l’Etat.

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Vous savez, il y’a trop de laissez aller au Mali, et on murmure sans pour autant agir. La population constitue les roues de l’Etat, si nous décidons de ne pas bouger il va nous suivre ! (Rire) Voyez-vous, ce qu’on appelle chez nous « société civile » et « associations de consommateurs » ne sont que des proches des décideurs qui se laissent guider par eux. Nous partons droit à la dérive.

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La preuve, qui peut attester avoir vu un et un seul résultat de l’Ascoma ou du Redecoma? Ces gens ne connaissent rien de la situation des consommateurs. Par ailleurs je souhaite que le pouvoir cesse de donner le monopole de l’importation à des personnes de son choix, mais plutôt en fonction de la demande sociale et du poids de l’importateur. Autrement dit, que tous les commerçants capables d’importer soient autorisés à le faire sous la vigilance des services de contrôles. En fin j’en appelle à tous de clamer notre ras le bol face à ces augmentations insouciantes du prix des denrées de première nécessité. Car aujourd’hui à quoi bon d’avoir une maison à ATT bougou, y habiter et y mourir de faim.

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Denon Mama : fonctionnaire

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« la baguette de pain même à 500 Cfa ne dérangerait nullement ATT »

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C’est parce que la population laisse faire et voilà le résultat ! Des décisions inqualifiables ! C’est dire tout simplement qu’ils veulent maintenir le fossé entre riches et pauvres. Sinon une baguette de pain même à 500 Fcfa ne dérange aucunement ATT. Voyez -vous, ce fut le même cas lors de la Can 2002 pour le prix de la boisson qui, à l’époque était à 175 Fcfa, mais ils l’ont augmenté à 200 Fcfa pour la Can, jusque là ce prix demeure.

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Ma solution ? Non, moi je suis Rasta. Nous, nous n’aimons pas la violence. Donc j’exhorte tous à une marche pacifique pour manifester notre colère face à cette situation. Sinon pourquoi pas soumettre une pétition aux autorités.

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D’ailleurs je pense que cela est faisable par vous les journalistes et nous vous soutiendrons. Cette situation vient s’ajouter au fait que, chaque jour, le marché est infesté par des produits venant de je ne sais où, avec des prix fixés on ne sait comment. Mon dernier mot, c’est pour attirer l’attention des autorités sur le fait qu’après la lutte pour l’indépendance, la lutte pour la démocratie, doit-on encore lutter pour notre survie ? En tout état de fait, que les décideurs sachent que nous les voyons.

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Djénéba Diarra : Vendeuse de brochette

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« tout est cher, nos dirigeants s’en fiche ! »

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Il faut qu’ils diminuent le prix du pain. On ne peut plus vendre une tranche de 50 Fcfa de pain. C’est une véritable galère dans le pays. Tout coûte cher et les dirigeants ne s’en fichent pas mal de nos préoccupations. Pourtant nous les avons fait confianceslors des campagnes. Le litre d’huile, le kg de viande demeurent intouchables.

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Mohamed Koné : Etudiant à la Flash

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« au lieu de penser à nous, ils font tout pour nous faire disparaître »

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Je pense que la faute incombe aux autorités qui, au lieu de penser à la population sont entrain de tout mettre en œuvre pour nous faire disparaître. L’octroi aux commerçants de licence d’importation de denrées de premières nécessités tels que le riz, l’huile, le sucre … est conditionné à la participation au financement des campagnes électorales.

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Il faut également que la population face pression sur ces autorités à fin de mettre fin à ce laisser- aller. Le moment est venu d’organiser des marches pacifiques !

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Qui est-ce qui va diriger ces marches ? Bon ! Tout sauf les associations dites de consommateurs. Parce qu’elles sont les premiers ennemis des consommateurs. Je crois que c’est possible de voir les chefs de quartiers avec leurs conseillers à fin de mobiliser du monde.

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Vieux : taximan

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« Vous me parler d’issue ? Il n’en existe même pas »

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Je crois que la situation du Mali est alarmante. Plus rien n’est à la portée du citoyen moyen. Voyez vous ! En quoi pouvons- nous dire Alhamdoulilahi au Mali aujourd’hui. « fama bè to famayala, fatan bè sa fatangnala » . Gare à toi si tu tombes malade! Tu n’as pas à manger à fortiori s’habiller! …

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Vous me parler d’issue ? Il en existe même pas. Ceux qui se hasardent à lever le petit doigt sont pourchassés.

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Bruno Sissoko (Stagiaire)

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