Le Mali, à l’instar du Sénégal, de l’Algérie, du Maroc…, est menacé par une crise, sans précédent, de lait en poudre. Une crise qui pourrait se prolonger jusqu’au mois de Ramadan. D’où l’appel des professionnels maliens à un allègement des droits des douanes. Mais aussi, à une baisse de la TVA sur la consommation, afin d’y faire face.rn
« L’heure est grave. Nos commandes, en Europe, sont rejetées. Et les ristournes à l’exportation annulées. Et même quand les commandes sont acceptées, elles sont surtaxées… », nous confie un industriel malien. Avant d’ajouter, la voix nouée par l’amertume : « La situation risque de se compliquer davantage. Puisqu’on annonce, déjà, d’autres augmentations des prix du lait en poudre ».
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Pour le consommateur malien, c’est déjà ça. Dans les boutiques et les supermarchés, il découvre, à son corps défendant, la hausse des prix. Si le sachet de Mali –lait est passé de 125 à 150 CFA, le sac de 25 Kgs de lait, vendu sur le marché à 40.000 CFA, est en voie de disparition. Chez les rares détenteurs de stock, le prix du sac est passé du simple au double : 80.000 CFA.
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« Si rien n’est fait pour épauler les professionnels du lait, la situation va s’empirer, avant, pendant et après le Ramadan », avertit le gérant d’un supermarché, en commune I du District de Bamako.
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Même les sachets de Vivalait n’ont pas échappé à cette hausse. Déjà, le prix du sachet moyen a augmenté de 10 % sur le marché.
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Une Crise mondiale
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A l’origine de cette hausse, que connaît le marché international, la suppression des subventions, que les pays occidentaux accordaient à leurs producteurs ; et cela, conformément aux recommandations de l’organisation Mondiale du Commerce (OMC).
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Pour rentabiliser leur production les producteurs européens se sont tournés vers d’autres produits, dérivés du lait. Comme les yoghourts ou les fromages. D’où la pénurie de lait en poudre sur le marché international.
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A la suppression des subventions, s’ajoute une autre cause et non des moindres : le réchauffement climatique, cause de la sècheresse, dans la plupart des pays, réputés gros producteurs, mais aussi, grands exportateurs de lait. Notamment, la Nouvelle –zélande, l’Australie où la production a chuté de 50 %, l’Argentine devenue importateur de lait en poudre, après s’être illustré comme l’un des plus grands exportateurs. Conséquence : à la bourse européenne du lait, le prix de la tonne de lait en poudre est passé de 3.100 dollars à 4.950 dollars. Et cela, entre le 1er et le 5 mai derniers. Même hausse en Océanie –et à la même période –où, le prix de la tonne est passé de 3000 dollars à 4.100 dollars.
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Sur le marché européen, le prix de la tonne qui était de 2500 dollars, est passé à 3.500 dollars. Et ce n’est qu’un début.
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En Afrique de l’Ouest, c’est le chauve –qui peut ! En Afrique du nord et sud du Sahara, la pénurie est générale, voire généralisée.
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Joint au téléphone, le Ministre malien de l’Elévage et de la pêche, Oumar Ibrahim Touré, rassure : « Toutes les mesures seront prises, afin d’assurer l’approvisionnement régulier de nos populations, en lait, en produits laitiers et à des prix abordables », a –t –il rassuré.
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En Algérie, pays voisin du Mali, le gouvernement a décidé d’importer 20.000 tonnes de lait en poudre, par le biais de Giplait, une structure chargée d’assurer l’approvisionnement du pays en lait.
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Le Maroc, qui produit annuellement 1,4 milliard de litres de lait –dont 900 millions de litres de lait industrialisé -, n’échappera pas à cette pénurie. Elle a, déjà, frappé à sa porte. « Il y ‘aura un risque, dès le mois de juin –juillet », indique Ahmed Ouayach, Président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural.
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Au Sénégal, le Ministre du Commerce vient de tirer la sonnette d’alarme. Une enquête, menée auprès des gros importateurs de lait, par la Direction du commerce intérieur, laisse présager, selon notre confrère Walfadjiri, de sérieux risques de pénurie, dans deux semaines.
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« Le pire est à venir. Les consommateurs qui se plaignent de la hausse sensible du prix du lait en poudre, risquent de ne plus découvrir ce produit sur le marché », écrit notre confrère, dans sa parution du 12 mai dernier.
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Partout, le prix du lait en poudre a pris l’ascenseur. D’où ses répercussions sur le prix du lait transformé.
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« Au regard des hausses de prix, en cours sur le marche international, d’autres augmentations sur les prix de nos produits ne sont pas à exclure. Mais nous attendons de voir », indique Sidani Abel, Pédégé de Vivalait.
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Mesures d’urgence
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Face à la hausse vertigineuse du prix du lait en poudre, les gouvernements des pays importateurs s’activent.
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Si au Mali, aucune mesure n’est, pour l’heure, au Sénégal, par contre, Khoureychi, Thiam, Ministre du commerce, a pris des mesures conservatoires : gel des exportations vers les pays voisins, suppression de la TVA sur le lait en poudre.
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Aussi en Algérie, il est question d’une réduction substancielle des droits de douane, afin de permettre aux professionnels du lait de reconstituer leur stock de sécurité.
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Alors, quelles sont les mesures conservatoires, prises par le Ministère malien du commerce, afin de mettre le consommateur malien à l’abri de la pénurie ?
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Quelles sont les mesures d’accompagnement, dont bénéficieront les professionnels maliens du lait, pour pouvoir constituer des stocks de sécurité ?
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En attendant les réponses à ces questions, le lait, denrée de première nécessité est, déjà, devenu un luxe pour le consommateur malien.
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Le mollah Omar
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