Aucune zone du Mali n’a été identifiée en situation de crise, d’urgence ou de famine, selon le Commissariat à la sécurité alimentaire. Mais l’évaluation provisoire de la situation alimentaire du pays révèle que plus de 176 000 personnes sont actuellement sous pression, selon une note délivrée le 21 février 2017 lors du comité technique de coordination et de suivi des programmes et politiques de sécurité alimentaire.
Actuellement, c’est plus de 2 millions (soit 13%) de personnes qui sont sous la pression de l’insécurité alimentaire. Pour la période de juin-août, ce nombre grimpera à plus de 3 millions (3 050 850) personnes, soit 16, 63 % de la population. Ces personnes, a déclaré Oumar Ibrahim Touré, le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, sont reparties entre toutes les régions du pays.
Pour la même période, connue sous le terme « période de soudure », 494 662 personnes (soit 2, 70%) seront en phase de sévérité de l’insécurité alimentaire. Cependant, le Système d’alerte précoce (SAP) mis en place par le gouvernement démontre que « la majorité des populations des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Menaka, Taoudenit et du district de Bamako ne connaitra pas de problèmes alimentaires majeurs durant la campagne de commercialisation 2016-2017 ».
Toutefois, le SAP a identifié deux classes de risque pour les populations. Il y a les communes risquant de connaitre des difficultés économiques (DES et DEL). Dans ces localités, le risque découle de la chute de production consécutive à l’excès d’eau dans le fleuve Niger submergeant les plaines rizicoles au niveau de Mopti, Tombouctou et Gao. S’ajoutent à cela: la non inondation du lac Faguibine et l’impact de l’insécurité dans le centre et le nord du pays ; sans oublier l’insuffisance pluviométrique et les déprédateurs dans le Sahel Occidental.
L’autre catégorie de risque se rencontre dans les communes en situation alimentaire satisfaisante : ce sont la quasi-totalité des communes des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Bamako. Par contre, des villages ou ménages localisés, victimes d’inondations de leurs champs pourront connaître quelques difficultés. «Les résultats de la campagne agro-pastorale sont moyens à bons, et sauf fait exceptionnels, la grande majorité des ménages passera la période de soudure 2017 sans difficultés alimentaires particulières», souligne la note.
Les estimations du SAP indiquent que les revenus liés à la vente du bétail connaitront une évolution normale. Mais dans les régions de Gao, Ménaka et Kidal, les prix des animaux peuvent baisser à cause de la chute de la monnaie nigérianne, des difficultés d’accès à certains marchés étrangers (Algérie, Niger, Nigéria…) pour cause de la peur de la maladie de la vallée du Rift.
Soumaila T. Diarra