On notait aussi la présence à cette rencontre des représentants de services techniques, de partenaires techniques et financiers (PTF) avec à leur tête le chef de file, Sally Haydock du Programme alimentaire mondial (PAM) et des gouverneurs de région.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le ministre Bocary Tréta a laissé entendre que cette session se tient dans un contexte de crise sécuritaire aigue qui affecte une grande majorité de nos populations et particulièrement celles des régions Nord de notre pays». Pour lui, «l’une des priorités du Gouvernement est d’assurer à nos populations une nourriture suffisante et de qualité ».
Le ministre Tréta s’est réjoui du fait que «la situation alimentaire et nutritionnelle dans notre pays est globalement satisfaisante» car la campagne agricole 2014-2015 a dégagé des excédents céréaliers. Mais, il s’est inquiété du nombre élevé de personnes menacées par l’insécurité alimentaire.
Cette inquiétude a été partagée par Sally Haydock qui estime que 270.000 individus sont en situation de difficulté alimentaire, selon le cadre harmonisé de 2015. Ce nombre monte à 410.000 pour la période de soudure.
Selon le ministre Tréta, les critères qui justifient la sécurité alimentaire sont: la disponibilité, l’accessibilité, la stabilité et l’utilisation rationnelle de la nourriture. Ces critères sont difficiles à atteindre dans certaines contrées du pays dans le contexte de crise et d’insécurité. Dans la perspective de la mise en œuvre de l’accord de paix, il a sollicité l’accompagnement des partenaires pour le retour des déplacés internes comme externes, dans le cadre de leur réinsertion dans le tissu économique.
Afin d’atténuer la souffrance de ces populations vulnérables, Bocary Tréta a promis que le Commissariat à la sécurité alimentaire, les PTF et les ministères sectoriels seront mobilisés autour d’un plan national de réponse à la sécurité alimentaire 2015, adopté pendant cette session.
Les PTF ont salué les efforts consentis en admettant qu’ils sont insuffisants pour atteindre l’objectif « faim zéro à l’horizon 2025 » du Gouvernement. « Les priorités devraient être accordées à la poursuite de la réforme du dispositif de sécurité alimentaire, au renforcement des organes dudit dispositif, à la mise en place d’une solide stratégie de résilience des populations et des communautés face aux crises », a jugé leur représentant.
La concrétisation des ces reformes sera facilitée par l’élaboration de la Politique nationale de sécurité alimentaire et la réussite de la réforme du dispositif national de sécurité alimentaire pour lesquels le Gouvernement et ses partenaires ont déjà déployé beaucoup d’efforts. La relecture des textes et la mise en place de modalités consensuelles de gestion des outils du dispositif national de sécuritaire alimentaire entre l’Etat et ses partenaires, constitueront les prochaines étapes.
A noter que les résultats du Cadre harmonisé, sous la conduite du Système d’alerte précoce (SAP), ont mis en évidence la situation alimentaire critique en 2014, prouvé la nécessité pressante d’améliorer la coordination des intervenants d’assistance alimentaire du gouvernement et de ses partenaires, a souligné Sally Haydock. Ces constats ont incité récemment le Chef du Gouvernement M. Modibo Keita à faire installer un comité de suivi du Plan national de réponse aux difficultés alimentaires et nutritionnelles, sous l’égide du Commissariat à la sécurité alimentaire.
A retenir enfin que les participants ont fait une revue de l’état de mise en œuvre des recommandations de la dernière session et du plan de réponse 2014 de la sécurité alimentaire. Ils ont partagé les résultats de l’évaluation définitive du Système d’alerte précoce de la campagne agricole 2014-2015 et du cadre harmonisé. Les participants à cette rencontre ont présenté le Plan national de réponse 2015 de la sécurité alimentaire. Et les gouverneurs de région ont eu a exposé la situation sécuritaire alimentaire et nutritionnelle de leurs circonscriptions.
Dieudonné Tembely
L’état Corrumpu
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