Au Mali, l’insécurité alimentaire, voire la malnutrition touche des milliers de personnes. Pour preuve, il ressort de la 14ème session du Conseil national de sécurité alimentaire tenue le 20 avril dernier que le nombre de personnes en phase crise est d’environ 600 778 personnes. Celui en phase 2 est de 3 233 166 personnes, soit 16,89% de la population analysée du pays. Au total, 35 cercles et les six communes du district de Bamako sont également sous pression. Ainsi, pour faire face à ce fléau qui menace le Mali, l’Union Européenne (UE) a débloqué plus de 36,7 milliards de FCFA (soit 56 millions d’euros). La signature de convention a eu lieu hier, mardi 25 avril 2017, au ministère des affaires étrangères et de la Coopération internationale entre l’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.
L’Union européenne poursuit son appui en faveur du Mali pour renforcer sa sécurité alimentaire et sa résilience face aux effets du changement climatique. L’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, ont signé hier mardi 25 avril 2017 au ministère des Affaires étrangères, deux nouvelles conventions de financement portant sur plus de 36,7 milliards de francs CFA (soit 56 millions d’euros). Ces 2 accords de financement concernent: le contrat de réforme sectorielle pour la Sécurité alimentaire et nutritionnelle et pour l’Agriculture durable (CRS-SANAD), d’un montant de 32,8 milliards de franc F CFA (50 millions d’euros),et la mise en œuvre de la deuxième phase de l’«Alliance globale contre le changement climatique» (AGCC-Mali 2), d’un montant européen de 3,9 milliards de francs CFA (6 millions d’euros) assorti d’un financement du gouvernement malien à hauteur de 0.4 milliard de francs CFA. Selon l’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, cette cérémonie de signature de convention traduit une fois encore plus en actes concrets, les engagements de l’Europe (Institutions et Etats membres) à accompagner le Mali dans ses efforts pour le développement, la sécurité et la paix. Pour finir, Alain Holleville a souhaité la poursuite de cette bonne coopération avec le gouvernement du Mali et l’ensemble des partenaires dans un esprit de dialogue ouvert. Pour sa part, le ministre Abdoulaye Diop, s’est réjoui de la signature de ces conventions qui permettront au Mali de gagner le pari de la sécurité alimentaire. « Par la signature d’aujourd’hui, l’Union européenne accorde au Mali, une subvention de 50 millions d’euros soit environ 32,7 Milliards de FCFA, qui portera le montant des engagements à plus 350 millions d’euros soit plus de 57% du montant du PIN du 11ème FED… Par ailleurs, je voudrais saluer, au nom du Gouvernement du Mali, la prédisposition de la Commission européenne à accorder à notre pays, un 3ème Contrat d’appui à la réforme de l’Etat et à la consolidation de l’Etat de droit sous la forme d’appui budgétaire général (SBC III) pour la période de 2018 à 2020. Je puis vous assurer de la disponibilité totale de nos différents départements ministériels concernés pour aboutir à la formulation, dans les meilleurs délais, de ce 3ème contrat d’appui budgétaire général », a-t-il dit. Le contrat de réforme sectorielle pour la Sécurité alimentaire et nutritionnelle et pour l’Agriculture durable au Mali (CRS-SANAD) appuiera la gouvernance du secteur agricole et le développement de la chaîne de valeur du riz au Mali. Plus spécifiquement, ce financement servira à soutenir le budget de l’Etat à hauteur de 13,8 milliards de francs CFA, sous la forme d’un appui budgétaire; à renforcer les capacités de la Cellule de planification et de statistique du secteur Développement Rural ainsi que celles de l’Interprofession riz du Mali; à soutenir l’Office du Niger pour l’aménagement de 2.500 hectares supplémentaires, la gestion de l’eau ainsi que le renforcement de la gouvernance du secteur; à appuyer les acteurs de la zone de l’Office du Niger dans leurs activités de production, de transformation et de commercialisation. Ce nouveau programme s’inscrit dans la continuité des appuis de l’Union européenne au Gouvernement du Mali et en particulier à l’Office du Niger pour soutenir la production et la productivité du riz qui est aujourd’hui une priorité du Gouvernement et ce afin de faire face à la demande croissante de riz au niveau national, en particulier dans les zones urbaines. La phase 2 du programme «Alliance globale contre le changement climatique au Mali» (AGCC-Mali 2), à la suite de l’AGCC 1, contribuera à la gestion durable des ressources naturelles en réponse aux enjeux du changement climatique. Dans cette perspective, le programme visera particulièrement le secteur forestier dans son rôle important à la fois en matière d’adaptation et d’atténuation au changement climatique. Dans ce cadre, l’AGCC 2 s’attellera à améliorer le flux d’information dans le domaine du changement climatique et de la foresterie ; à engager la mise en place d’un système de suivi de la couverture forestière et à améliorer la couverture forestière dans une série de communes vulnérables au changement climatique. Ce projet aidera en outre le Mali à mettre en œuvre et à suivre ses engagements dans le cadre de l’Accord de Paris sur le changement climatique.
Aguibou Sogodogo