L’insécurité alimentaire risque d’être plus critique que prévue cette année. Selon les résultats du Cadre harmonisé (CH), la population en insécurité alimentaire passera de 291 000 personnes en phase 3 « crise » et en phase 4 « urgence » en novembre 2017 à près de 800 000 durant la période de soudure de 2018, entre juin et septembre.
Cette année, le CH estime à 4,1 millions les personnes en phase de crise, d’urgence et sous pressions, soit 22% de la population du pays. Les chiffres du Cadre harmonisé de novembre 2017 étaient basés sur des données provisoires de la campagne agricole 2017 qui seront mises à jour ce mois de mars. Pour rappel, ce sont 424 000 personnes qui étaient en insécurité alimentaire durant la période de soudure de 2017 et cette année, elle passera à environ 800 000 personnes soit le double de l’année 2017.
Des analyses ponctuelles attribuent cette menace aux niveaux faibles de récoltes, pouvant conduire, si aucune action d’atténuation n’est prise maintenant, à une hausse du nombre de personnes en insécurité alimentaire.
Par ailleurs, la faible pluviométrie a eu un impact négatif sur la production de la biomasse entrainant ainsi une transhumance précoce des troupeaux, une pression accrue sur les ressources disponibles et une augmentation des risques de tensions entre agriculteurs et éleveurs.
Pour faire face à cette situation, les ONG auront besoin de 263 millions de dollars cette année pour faire face à cette catastrophe alimentaire.
Y. Doumbia