Pouvoirs publics, syndicalistes et opérateurs économiques sont réunis pour discuter de sujets touchant au quotidien du Malien comme la liberté des prix, la concurrence, l”approvisionnement du pays, la valorisation des produits locaux et les mécanismes d”alerte et de veille à installer.
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rnLes mouvements sur les prix des produits de consommation ont beaucoup fait parler d”eux ces derniers mois. Le gouvernement qui a engagé de gros efforts pour limiter les hausses constatées sur les prix de certains produits (voir L”Essor d”hier), les syndicats et le patronat tentent de gérer la situation dans le dialogue. C”est ainsi que dans le cadre du Protocole d’accord conclu le 18 juillet 2007 entre le gouvernement, le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), le Centre international des conférences de Bamako abrite depuis hier, un forum national sur les produits de première nécessité.
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rnRappelons que lundi, en prélude à la rencontre, le Premier ministre Modibo Sidibé avait présidé une session du Comité interministériel de suivi du cadre macro-économique, qui a planché sur différents thèmes, dont ceux appelés à être discutés lors du forum.
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rnLa cérémonie d”ouverture de cette importante rencontre a été co-présidée par le ministre de l”Économie, de l”Industrie et du Commerce, Mme Diallo Fatoumata Nènè Sy, et le secrétaire général de l”Union nationale des travailleurs du Mali (Untm), Siaka Diakité. La commissaire à la Sécurité alimentaire, Mme Lansry Nana Haïdara y assistait.
rnInédit, depuis que notre pays a opté pour l”économie de marché et donc pour la liberté des prix, le forum s”inscrit donc dans le cadre de la mise en oeuvre du point n°4 du Protocole d”accord, signé entre le gouvernement, le Conseil national du patronat du Mali et l”Untm.
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rnDurant deux jours, représentants des pouvoirs publics, syndicalistes et opérateurs économiques discuteront sur des sujets comme la liberté des prix, la concurrence, la problématique de l”approvisionnement du pays en produits de première nécessité, la valorisation des produits locaux et les mécanismes d”alerte et de veille à installer pour prévenir les flambées de prix.
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rnDANS LA DURÉE : Cette plate-forme de discussions et d”échanges se tient à un moment où les prix de certains produits alimentaires (blé, maïs, riz, lait, viande, oléagineux) sont à des niveaux très élevés. Par exemple, entre novembre et décembre de cette année, le prix du blé a connu une augmentation de 102%. Le prix du sac de la farine de blé devait suivre le même mouvement. Coûtant 17 500 Fcfa en octobre, il aurait du grimper à plus de 20 000 F, n”eut été l”intervention de l”État, a expliqué le ministre de l”Économie, de l”Industrie et du Commerce.
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rnMme Diallo Fatoumata Nènè Sy a noté à ce propos que l”approvisionnement correct du marché mondial en denrées ne tient plus à la seule logique économique ou commerciale. Des facteurs comme les bouleversements climatiques, les tensions géopolitiques, les politiques de restriction à l”exportation et l”accroissement de la consommation dans certains pays entrent désormais en ligne de compte dans l”augmentation des prix au niveau mondial. Malheureusement, cette tendance risque de s”installer dans la durée. Ainsi, excepté le sucre pour lequel les perspectives paraissent bonnes pour l”année prochaine, la hausse s”annonce générale sur les prix pour tous les autres produits de grande consommation. Et les augmentations seront peut être plus forte que celles enregistrées en 2006 et 2007. C”est dire que le bout de tunnel est encore loin, a averti le ministre de l”Économie, de l”Industrie et du Commerce.
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rnPour rendre le renchérissement des prix plus supportables pour le consommateur malien, le gouvernement a dû renoncer à plusieurs milliards de Fcfa de recettes fiscales. Durant la seule année 2007, les subventions accordées aux opérateurs économiques pour assurer l”approvisionnement du pays se sont élevées respectivement à 20 milliards de Fcfa pour le lait en poudre, la farine et la viande, et à 24 milliards pour les produits pétroliers.
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rnEn outre, durant ces trois dernières années, l”État a régulièrement déboursé 18 milliards de Fcfa par an pour soutenir la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT) afin de sauver des emplois au sein de cette entreprise. Et ce décompte des interventions de l”État pour contenir les prix et soulager les populations n”est pas exhaustif.
rnMais le gouvernement ne pouvait continuer unilatéralement à faire des sacrifices. Il fallait réunir les différents partenaires afin de trouver des solutions justes et pérennes aux difficultés actuelles. Tel est l”enjeu du forum qui se tient en ce moment.
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rnQuoi qu”il arrive, et en dépit de la conjoncture actuelle, le gouvernement ne ménagera aucun effort pour assurer l”approvisionnement correct du marché en produits de première nécessité et rendre compatible leurs prix avec le niveau des revenus des travailleurs, a promis le ministre. Déjà, d”autres efforts ont été faits ou sont en cours comme l”augmentation annuelle des salaires de l”ordre de 5% en 2008 et 2009.
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rnLA PLACE DU SOCIAL : Pour le secrétaire général de l”Union nationale des travailleurs du Mali, Siaka Diakité, le triomphe sans retenue et tous azimuts du libéralisme, comme il est donné de le constater aujourd”hui, est inacceptable. Cette situation est, jugera-t-il, à l”origine de l”écrasement du pouvoir d”achat des consommateurs. Aussi, a-t-il appelé l”État à jouer son rôle central d”instrument de contrôle et de régulation des prix et d”une concurrence "saine et loyale". L”économie libérale, de son point de vue, doit aussi faire de la place au social. "Il s”agit de faire en sorte que ceux qui vivent du profit l”exercent avec décence et que les consommateurs finaux que sont les travailleurs puissent s”approvisionner dans des conditions humaines tolérables", a estimé Siaka Diakité.
rnLe forum prend fin cet après-midi.
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rnA.O. DIALLO
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