Flambée du prix du Lait au Mali : Baisse de l’importation de 17 à 13 milliards

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            Depuis un certain temps, les prix des produits de première nécessité augmentent. Aussi le stock de lait est en baisse très considérable, à la limite, c’est une pénurie qui pointe à l’horizon. Le Président ATT et le gouvernement doivent vite agir pour éviter la catastrophe. A quelques jours de la période cruciale hivernale au Mali. Car aussi bien que le riz, le lait, les prix ont connu une flambée qui met le consommateur mal à l’aise et crée le doute dans l’esprit des uns et des autres de la capacité de nos autorités à préserver le pays d’une pénurie et même à garantir la sécurité alimentaire.

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            A la suite des récentes augmentations du prix de certaines denrées dont notamment le lait, nous avons mené une enquête minutieuse sur la situation du marché du lait au cours de ce mois de mai sur l’étendue du territoire national. Cette enquête s’articule autour de deux points :

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– analyse des prix et des stocks sur le marché national ;

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– situation des prix sur le marché international de lait en poudre.

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Analyse des prix et des stocks sur le marché national

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            Le constat général qui s’impose est que les prix du lait en poudre sur les marchés sont en hausse. Il ressort sur les marchés des capitales régionales que les prix affichés ont varié de 2.200 FCFA/Kg à Mopti à 3000 FCFA/Kg à Tombouctou. Kidal et Tombouctou ont été les marchés les plus chers avec respectivement 2600 FCFA/Kg et 3000 FCFA/Kg. Concernant les variations, elles sont de l’ordre de 50 à 400 FCFA/Kg.

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            A Mopti, il y a eu une augmentation de 400 FCFA, de 1800 FCFA à 2200 FCFA tandis qu’à Kayes la moyenne d’augmentation fut 300 FCFA c’est-à-dire de 2200 à 2500 FCFA.

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            A Sikasso (de 2200 FCFAà 2400 FCFA) et Gao (de 2300 FCFA à 2500 FCFA/Kg) , la hausse est identique avec 200 FCFA contre 100 FCFA à Koulikoro (de 2450 FCFA à 2550 FCFA/Kg) alors qu’à Kidal la hausse est de 50 FCFA (2.600 FCFA à 2.650 FCFA).

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            En outre, on constate que les prix au nord du pays sont les plus élevés. Cela s’explique aisément car les régions du nord (Tombouctou, Gao et Kidal) s’approvisionnent généralement à partir de l’Algérie. Ce pays limitrophe du Mali connaît également des perturbations par rapport au marché du lait. D’ailleurs, à cause de la pénurie en Algérie, c’est Mopti qui vient aujourd’hui secourir Tombouctou.

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            Concernant les stocks, leur niveau est bas, soit 195, 9 tonnes sur lesquelles Bamako détient près de 92%. Cependant, la société Djigué affirme avoir deux conteneurs en voie d’acheminement pour 290 sacs de lait en poudre, 14,5 tonnes.

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Situation des prix sur le marché international de lait en poudre

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            Rappelons que l’essentiel de nos importations de lait en poudre provient de l’Europe où la tonne coûte aujourd’hui 1.309.500 FCFA. Le marché mondial connaît une augmentation de plus de 5% de demande à cause de l’augmentation de la demande des pays comme la Chine. Avec à la clé une variation du prix de la tonne de 1.800 à 2.000 euros en décembre 2006 passant de 3.200 à 3.400 euros en avril 2007, soit une augmentation de 65 à 80%. Cette forte hausse de mars-avril s’explique par la réaction du marché face à l’appel d’offres de 20.000 tonnes de l’Algérie pour ses besoins de consommation. Le dernier trimestre de 2006 a vu la tonne de lait en poudre passé de 1.800 à 2.450 euros sur le marché mondial, soit 40% d’augmentation.

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            Il faut signaler également la diminution des subventions à la production et à l’exportation du lait des pays européens. La suppression des subventions à l’exportation du lait a poussé les producteurs à produire plus de produits dérivés tels que les fromages, le yaourt avec plus de valeurs ajoutées.

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            Sans oublier que l’Union Européenne a supprimé depuis novembre 2006, la ristourne à l’exportation de 500 dollars et des pays, comme l’Argentine applique depuis ce même mois de novembre, une taxe à l’exportation de 2000 dollars/t, renchérissant le coût du produit pour les importateurs. Aussi, l’offre a diminué à cause de la sécheresse en Océanie (Australie et Nouvelle Zélande) qui a baissé la production de 50%. L’Inde a interdit ses exportations pendant que la Chine ne cesse d’augmenter sa consommation. La conjoncture de ces facteurs est à l’origine de la tension actuelle sur le marché.

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            En effet, ce sont ces distorsions sur le marché mondial qui ont eu comme conséquence la diminution des importations de lait au Mali. Celles-ci sont passées de 17.272.753.103 FCFA en 2005 à 13.706.176.112 FCFA en 2006.

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            Alors, malgré l’impuissance de l’Etat face à ces phénomènes, il convient quand même à l’Etat d’imposer un contrôle strict de la qualité du produit sur les marchés mais surtout à l’importation pour éviter l’intoxication de la population.  

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Ténéko KONE

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