Flambée du prix des denrées alimentaires : Le Ministre de l’Economie et des Finances fait son numéro à la Télé

0

Il a fallu que le cri de détresse des maliens soient de plus en plus audibles pour qu’enfin le gouvernement du Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga se résout finalement à donner une réponse face à la flambée du prix des denrées de première nécessité. Et c’est le Ministre de l’Economie et des Finances, Abou Bakar Traoré, qui n’a trouvé mieux que de faire un jolie petit numéro à la télé, espérant ainsi convaincre les maliens sur l’envolée actuelle des prix des produits de base.rn

Il est des faits déplorables dans ce pays. Parmi lesquels, l’immobilisme du gouvernement face la cherté de la vie, due en partie à la flambée des prix des denrées de première nécessité. Il y a une année, ces consommables ont pris l’ascenseur sans que personne ne puisse donner une explication convaincante. Ce, malgré les exonérations accordées à de « gloutons » commerçants qui ont été sans pitié pour le consommateur malien. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Choguel kokalla Maïga, fut alors accusé, par la presse dans son ensemble, d’avoir trempé dans le complot avec les commerçants pour « affamer le peuple ». Comme il ya un an, le même scénario semble se dessiner. Les prix se décuple, le gouvernent se dérobe, comme si nous n’étions pas dans un Etat. Comme si i n’y a pas de dirigeants qui puissent décider…

rn

La ridicule tentative d’explication donnée par le Ministre de l’Economie et des Finances sur les antennes de l’ORTM prouve à suffisance que le gouvernement « Pinochet » a vraiment atteint son seuil d’incompétence. Du riz au sucre en passant par la viande, nos dirigeants n’ont aucune emprise sur les prix. On peut comprendre que le lait prenne des hauteurs (il vient d’ailleurs), mais et la viande (mois cher à Abidjan qu’à Bamako), et le riz (produit à vue d’œil à l’office du Niger). Pour le lait en poudre, l’explication du gouvernement, à travers un communiqué « pondu » samedi, est compréhensible. Son niveau, dit-on, a effectivement baissé et le prix a augmenté dans certaines localités. Cette situation, selon le gouvernement, s’explique par l’insuffisance de l’offre de lait sur le marché mondial, liée à la sécheresse en Australie et en Nouvelle Zélande, à des politiques de restriction des exportations de certains grands pays producteurs de lait (Europe, Argentine, Inde) ainsi qu’à l’accroissement de la demande chinoise. Dire que notre pays est grand producteur de lait, puisque pays à vocation agro pastorale.

rn

Depuis des lustres, l’on n’a pas cessé de claironné l’installation d’une usine de conditionnement de lait. Mais les gouvernants respectifs « s’en foutent pas mal ». L’éternel Société « Mali Lait » n’a jamais vu ses capacités de production renforcées. Elle a toujours été cette « microscopique » société de la période des Indépendances.

rn

Pour la viande, les maliens n’ont que leurs deux yeux pour pleurer. Comment comprendre qu’un pays sahéliens comme le nôtre, disposant de millions de bétail sur pieds, ne puissent pas disposer de la viande à bas prix. A Abidjan, son kilo est souvent plus bas qu’à Bamako. Une honte pour nos dirigeants, qui se contentent seulement de dire la hausse du prix de la viande constatée sur les marchés notamment à Bamako et environs s’explique en grande partie par l’insuffisance de bétail dans la ceinture urbaine de Bamako. Cette pénurie, croit le gouvernement, est liée au manque d’aliment pour bétail (tourteaux) et de pâturages.

rn

C’est pour corriger les cas d’insuffisance d’offre et de hausse de prix et pour permettre aux consommateurs maliens de disposer des denrées aux prix les plus abordables, que les autorités ont une série de mesures, notamment l’exonération de la TVA sur les importations de lait en poudre en vrac et d’huile alimentaire en vrac, pendant 2 mois (juillet – Août 2007). Cette exonération, dit-on, est assortie de la fixation d’un prix consensuel. Aussi, a-t-il été décidé d’adopter un arrêté interministériel pour suspendre l’exportation pendant 2 mois (juillet-Août 2007) de denrées alimentaires (riz, céréales sèches, lait, sucre, huile alimentaire, farine de froment). En pour finir, l’octroi par l’Etat de subvention pour l’achat et l’abattage du bétail et l’institution d’autorisation préalable à l’exportation du bétail.

rn

Voilà des mesures qui auraient dues être prises depuis des lustres. Pas maintenant ! Les couches les plus vulnérables du pays ploient suffisamment sous le poids des difficultés. Elles n’en peuvent plus. Et les discours creux n’en changeront rien. Il faut des mesures drastiques pour redresser le Mali, et non des politiques tapageuses. Contre des commerçants cupides, qui n’ont que d’yeux pour l’argent, le gouvernement doit impitoyablement sévir. Sinon…les plus pauvres d’entre nous vont crever. Dieu seul sait s’ils sont nombreux aujourd’hui.

rn

Par Ibrahim Guindo

rn

 

Commentaires via Facebook :