Contrôle des médicaments, aliments, eaux et boissons : Pourquoi, la douane refuse de coopérer avec le LNS ?

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En république du Mali, n’est-il pas inutile d’adopter des textes ? À quoi servent les lois si, elles ne sont pas appliquées ? Ces questions valent leur pesant. En effet, la douane aussi serait pour quelque chose à la situation difficile que connaît actuellement le Laboratoire national de la Santé (LNS). Car, elle refuserait d’appliquer l’arrêté interministériel n° 0345 du 13 février 2008, fixant les opérations de contrôle de qualité des médicaments, aliments, eaux et boissons.

 

Le Laboratoire national de la santé (LNS) est la seule structure au Mali habilitée à contrôler la qualité des médicaments, aliments, eaux, boissons et produits cosmétiques fabriqués sur place ou importés. En un mot, l’Etat malien devrait requérir son avis technique avant d’autoriser l’introduction ou la mise sur le marché des produits ci-dessus cités. Il fut crée par l’ordonnance n° 00-040/P-RM du 20 septembre 2000, sous l’ère du président Alpha Oumar Konaré.

Cependant, l’application des missions du LNS a rencontré d’énormes difficultés liées à diverses raisons, lesquelles n’ont pu être aplanies. C’est pour face à ces problèmes, qu’il a été décidé de prendre l’arrêté interministériel n° 0345 en date du 13 février 2000. Signé par les ministres de la santé Oumar Ibrahim Touré ; des finances Abou Bakar Troré ; de l’économie, de l’industrie et du commerce, Mme Ba Fatoumata Néné Sy ; de l’élevage et de la pêche, Mme Diallo Madeleine Ba et de l’agriculture Tiémoko Sangaré, il confère certains avantages au LNS.

Préserver la santé des pauvres maliens

Les dispositions de l’article 8 de cet arrêté interministériel sont claires : « Les importateurs sont tenus d’informer dans les 48 heures la direction du LNS par courrier, de l’arrivée des médicaments, aliments, eaux ou boissons dans leurs entrepôts ». L’article 9 est on ne peut plus clair : « Le LNS dispose de 48 heures après notification de l’arrivée des médicaments… pour procéder aux prélèvements des échantillons ». Car, il est la seule structure compétente de l’Etat à connaitre les paramètres microbiologique, physico-chimique, toxicologique, curatif, nutritionnel et autres effets liés à la consommation des médicaments, aliments, eaux, boissons et produits cométiques fabriqués sur place ou importés.

Les dispositions de l’article 10 sont fermes et mettent fin à toute confusion. « Les importateurs sont tenus de joindre un certificat d’analyse du fabriquant à chaque lot… soumis au contrôle de qualité du LNS. Après émission par le LNS d’un ‘’certificat provisoire de qualité’’ ils peuvent alors procéder à la mise à la consommation des produits ». L’article 10 poursuit : « Dans le cas contraire, ils devront attendre le certificat d’analyse du LNS dans les 8 jours qui suivent la date de prélèvement avant de mettre les produits à la consommation du public. Toutefois, en cas de non-conformité attestée à posteriori par le LNS, les services compétents engagent le mécanisme de rappel des lots concernés ». Que reste-t-il à faire ?

La douane est-elle de mèche avec les opérateurs économiques ?

Selon de sources crédibles, les autorités douanières seraient de connivence avec les importateurs. Car, aucune des dix dispositions de cet arrêté interministériel n° 0345 du 13 février 2000, n’a jusqu’ici été appliquée par la douane premier point d’arrivée de tout produit. En effet, l’exécution de l’arrêté interministériel a posé des problèmes, parce qu’elle fait réduire la marge des avantages perçus par la douane sur les produits d’importation. « Le montant des frais de contrôle de qualité des médicaments, aliments, eaux et boissons est fixé au taux forfaitaire de O,5% de la valeur FOB de toutes les importations des produits visés par l’article 2. Les frais sont payés par l’importateur », stipule l’article 14.

Faut-il signaler qu’en matière du commerce, le FOB (Free On Board) est les frais non compris après chargement de la marchandise sur le bateau. La perception de ce petit magot serait vue d’un mauvais œil par les gabelous. Du coup, ils refuseraient de coopérer avec le LNS, en proie actuellement à toutes sortes de problèmes. Certaines sources affirment qu’en vue de faire sortir la structure du gouffre imputable à la mauvaise du (Pr ?) Gaoussou Kanouté, ses nouveaux responsables veulent travailler dur.

Rendre indépendant le LNS

En effet, l’application de cet arrêté interministériel n° 0345 du 13 février 2000, permettra au LNS d’être indépendant. C’est-à-dire, se dispenser des contrats des industriels et opérateurs économiques véreux et saigneurs de la finance publique. « On ne peut pas contrôler les gens, avec lesquels on est lié par des contrats. Pour accomplir pleinement nos missions, il faudrait qu’on parvienne à trouver d’autres ressources financières nous permettant d’être indépendants », aurait récemment déclaré un haut responsable du ministère de la santé qui a requis l’anonymat.

Tout compte fait, les regards sont désormais braqués sur les nouveaux responsables du Laboratoire national de la santé. Notamment, le directeur général le Pr Benoît Yaranga Koumaré, le sous directeur technique M. Dembélé et le nouveau gestionnaire Ba Koné.

Bassidiki Touré

 





Le LNS en quête d’accréditation de l’Uemoa :

Benoit Y. Koumaré et son équipe pourraient-ils relever le défi ?

Selon une source digne de foi, le personnel du Laboratoire national de la santé (LNS) serait prêt à décrocher l’accréditation de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et de pré-qualification (OMS) en réalisant un audit à blanc en bactériologie alimentaire. C’est pourquoi, le Pr Benoit Yaranga Koumaré s’érigerait contre beaucoup de sales pratiques initiées et instaurées par son prédécesseur, l’inqualifiable Gaoussou Kanouté. Les récents travaux de dallage de la cour du LNS s’inscriraient dans ce cadre.

 

Il est prévu une série de formations de mise à niveau du personnel, la mise en place d’une équipe ambulante de prélèvement des échantillons des produits de grande consommation et la création d’une division chargée uniquement de la toxicologie. Déjà, la structure s’est dotée d’une unité de contrôle de qualité des préservatifs.

 

Par ailleurs, le début de toute procédure d’autorisation de mise sur le marché devrait être conditionné au visa du Laboratoire national de la santé (LNS). Car, faut-il le rappeler, il est la seule structure technique et scientifique à disposer de la compétence et des équipements nécessaires en la matière. Récemment, le lait chinois frelaté à la mélamine et l’inondation actuelle des marchés mondiaux par des produits de toutes sortes notamment alimentaires, devraient inciter les plus hautes autorités à accorder au LNS la primauté de toute procédure d’autorisation.

Enfin, certains travailleurs auraient besoin d’une assistance psychosociale pour se débarrasser du traumatisme causé par Kanouté. Benoit Yaranga Koumaré et son équipe souhaiteraient résoudre tous ces problèmes tout en cherchant l’accréditation de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Pourraient-ils combler les attentes ? Les mois à venir, nous édifieront. A signaler que le budget 2009 du LNS qui se chiffrait en recettes et dépenses à 914,4 millions Cfa n’a pu être obtenu.

Dravé

 

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