L’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement est un moyen efficace pour combattre la malnutrition, la mortalité néo-natale et infantile. Une chose que l’ONG Internationale WaterAid a compris en dotant plusieurs centres de santé en toilettes (modernes et inclusives), mais aussi en points d’eau modernes, qui impactent positivement sur la nutrition et la santé des enfants.
Dans le monde, 16,5 millions d’enfants souffrent de malnutrition, selon l’Unicef qui estime à entre 3 à 4 millions le nombre d’enfants qui décède, chaque année, du fait de la malnutrition. La situation est loin d’être reluisante dans notre pays, le Mali, où la malnutrition chronique touche 13% des enfants de moins de cinq ans, et (28%) de la même tranche d’âge présentent une insuffisance pondérale ; sans oublier la frange également non négligeable souffrant d’un retard de croissance, soit un enfant sur trois.
Cette situation particulièrement préoccupante, est prise très au sérieux par l’Etat et certains partenaires.
Après les succès d’une campagne qu’elle a lancée, en 2015, et intitulée «Healthy Start» (Un Départ Sain), l’Ong Britannique, WaterAid, n’a pas souhaité s’arrêter en si bon chemin. Afin de renforcer les acquis obtenus par sa politique de dotation des écoles et centres de santé en infrastructures d’eau et d’assainissement, WaterAid, a poursuivi et accru ses interventions auprès des communautés. Objectif : Réduire leur vulnérabilité très généralement causée par la consommation d’eau de mauvaise qualité. Ce qui constitue un facteur propice aux infections et aux contaminations parasitaires. Nombreux sont les enfants qui n’ont pas la chance d’avoir une bonne croissance, dans la vie, le plus souvent à cause du même manque d’eau potable, ou d’un environnement salubre.
Sur les 23 centres de santé couverts dans les districts sanitaires de Bla (Ségou) et de Koro (Mopti),WaterAid, à travers ses partenaires, Alphalog à Bla et ARAFD à Koro, a équipé plusieurs centres de santé communautaires en blocs de latrines (hommes/femmes) et en château d’eau avec un réseau qui permet de conduire l’eau dans toutes les unités de soins dans des conditions sécurisées. Dans le district sanitaire de Bla, cinq sur 11 structures de santé, ont reçu, la semaine dernière, la visite d’une caravane de journalistes, sous la direction du Chargé à la communication de WaterAid Mali, Issaka Sangaré. Avant de se rendre au CSRéfde Bla, dernière étape, les caravaniers ont constaté la disponibilité de l’eau potable dans les CSCOM de Sambala, Diéna, Niamana et Diaramana. Dans tous les centres de santés visités, une causerie éducative a été organisée avec le personnel soignant et les relais. Le thème central de cette rencontre portait sur la prise en compte de l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement dans les activités de nutrition. Le débat animé par Dr Sylvie Diarra spécialiste en nutrition au (Csref de Bla) et modéré par Issaka Sangaré (WaterAid Mali) a permis aux personnel soignant de faire des simulations sur le dépistage de la malnutrition chez les enfants ; Et aussi de faire ressortir l’importance de l’eau potable dans la prévention et la prise en charge de la malnutrition.
Diaramana, le lavabo supplante…la jarre
Dans le CSCOM de ce village, situé à 75 Km de Bla, une séance de travail a réuni les caravaniers et le personnel soignant, en présence de plusieurs ressortissants du village, dont M Bréhima Sogoba, 3è adjoint au maire de la commune. La rencontre a enregistré plusieurs interventions, dont celle de Mme Boiré Habibatou Diarra, sage-femme et chargée de nutrition du Cscom. Mme Boiré a présenté aux visiteurs les résultats obtenus depuis que le centre a été doté par WaterAid en infrastructures d’eau, d’hygiène et d’assainissement. Abordant les questions liées aux activités de nutrition, la sage-femme, a insisté sur le rôle joué par les relais du centre. «Ce sont eux qui font chaque jeudi, le tour des villages environnant pour dépister les cas éventuels de malnutrition, chez les enfants », a-t-elle expliqué. Avec les informations recueillies, ajoute-elle, les relais prennent part, le lendemain, vendredi, à une séance de travail avec le personnel du centre, sous la présidence du Directeur Technique du Centre, le DTC. C’est au cours de cette rencontre, poursuit-elle, que les résultats sont triés. «Les cas de malnutrition aigue non sévère sont pris en charge sur place, au niveau du Cscom. Lorsque nous constatons un cas de malnutrition aigue sévère, accompagnée de complications, le Cscom le réfère au Csref de Bla pour une prise en charge», confie la nutritionniste. Qui ne cache pas aujourd’hui une joie partagée par tout le village : «Grâce à WaterAid et à son projet, «le WASH en milieu de soins», le taux des infections diminue comme peau de chagrin, et les cas de malnutrition deviennent de plus en plus rares. Avec un château d’eau de 5 m3 le centre n’est plus confronté à un manque d’eau. Les soins se font avec de l’eau propre et à portée de mains. Dans chaque unité de soins, le projet a installé un point d’eau, un lavabo qui aide beaucoup le personnel (médecin chef, sage femme, aide soignants..) à faire leurs interventions dans des conditions beaucoup plus sécurisées.
A Diaramana, tout comme dans les autres CSComs visités, le projet a permis de changer les habitudes. Le manque d’eau potable faisait que jusqu’à une date récente, au Cscom de Diarama, le personnel soignant était obligé de stocker de l’eau de puits dans deux jarres en terre cuite. C’est dans ces jarres sans couvercle que la sage femme se servait pour faire les accouchements et le DTC pour rincer le matériel de travail. Une situation qui, évidemment ne présente aucune garantie pour la désinfection du matériel de travail. Avec le projet, qui a apporté la joie et l’espoir, dans le centre, les jarres de stockage d’eau, relève désormais d’une autre époque….révolue.
Papa Sow / maliweb.net